Régénérer la forêt

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Après une exploitation de bois ou une mortalité, il existe deux possibilités pour régénérer la forêt : la régénération naturelle et la régénération artificielle. L’une comme l’autre se préparent et s’entretiennent pour arriver à de bons résultats. 

Ces 2 méthodes ne doivent pas s’opposer dans le cadre de la résilience et de l’adaptation face aux incertitudes des changements climatiques ; elles sont complémentaires et peuvent se combiner afin d’augmenter la diversité spécifique et génétique. Le mélange de feuillus et de résineux reste une bonne option.

Régénération naturelle

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La régénération naturelle tire parti de la présence de semenciers qui vont produire des graines sur place. Ce sont donc généralement des arbres bien adaptés aux conditions locales, mais pas toujours. C’est pourquoi il est nécessaire de vérifier l’adéquation stationnelle d’une espèce avant de favoriser sa régénération, grâce notamment au Fichier écologique des essences.

Dans certains cas, il vaudra mieux prendre l’option de la régénération artificielle qui permettra un changement d’espèce ou un changement de bagage génétique (certains défauts sont héréditaires).

La régénération naturelle peut rencontrer différents freins à sa mise en place, comme une végétation adventice qui la bloque (ronce, fougère-aigle), la prédation des graines (oiseaux, rongeurs) ou l’abroutissement des semis par le gibier (certaines espèces sont très appréciées et seront souvent croquées en premier), un couvert trop dense qui empêche la lumière de passer, pour citer quelques exemples. 

Régénération artificielle

Certaines obligations concernant la régénération artificielle sont fixées par l’article 40 du code forestier.

Dans certains cas, il est préférable d’opter pour la régénération artificielle, qui se fait soit au moyen de plantations, soit au moyen de semis de graines par l’homme. Cette option permet notamment un enrichissement en espèce et en diversité génétique, de restaurer certains milieux dégradés ou de régénérer des zones qui ne disposent pas de semenciers (ou mauvaise qualité). 

Comme pour la régénération naturelle, le choix des espèces passe par une analyse de l’adéquation stationnelle du Fichier écologique des essences.

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Dans chaque fiche essence, il y a une rubrique « Provenances recommandables » qui renvoie vers le Dictionnaire des provenances recommandables édité par le DNF. Il s’agit de la liste des origines de graines et plants ayant une bonne qualité génétique et qui sont adaptées à nos contrées dans laquelle les forestiers doivent faire leur choix. Il est absolument nécessaire pour chaque plantation de choisir à la fois un mélange d’espèces et des provenances génétiques recommandables associées. Cette liste est évolutive et mise à jour régulièrement en fonction des nouvelles connaissances. 

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Pour s’assurer du bon succès d’une plantation, les plants fournis par le pépiniériste doivent donc présenter une bonne qualité génétique et physique. Il existe différentes catégories et types de plants, qu’il s’agisse de catégorie d’âge, de dimension, en racines nues ou en godet (pas celui qu’on boit, le pot dans lequel on fait pousser le plant). Une procédure harmonisée pour la réception des plants forestiers achetés auprès des pépiniéristes lors des marchés publics est prévue pour bien s’assurer de cette qualité.

Mais il faut également choisir le bon moment : en automne, en hiver ou au début du printemps. On y évite les périodes de vent secs et on ne plante pas en plein été, les plants ont besoin de fraicheur et d’humidité pour bien s’installer. 

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Les graines utilisées par les pépiniéristes pour produire les plants ou pour semer directement sur le terrain sont en bonne partie fournies par le Comptoir à graines de Marche-en-Famenne. Celui-ci les récolte, souvent avec l’aide d’indépendants, dans des peuplements qui ont été spécifiquement sélectionnés ou dans des vergers à graines créés à cet effet. 

Mise en place de conditions favorables à la régénération

Que la régénération soit naturelle ou artificielle, il convient de préparer le terrain en amont, pour accueillir les graines ou les plants dans de bonnes conditions. Cela passe éventuellement par une préparation du sol (différentes techniques existent, chacune avec ses avantages, ses inconvénients et ses indications), par le levier des freins (végétation, faune, ombrage). Il convient de favoriser les mélanges ainsi que les techniques réduisant l’impact négatif d’une mise à banc. 

Dans le cas de la régénération naturelle, il faut profiter des années de bonne production de graines pour maximiser les chances de réussite, cela implique de la réactivité et de la souplesse dans la gestion des travaux !

Une fois le semis ou la plantation installé, il faudra souvent veiller à le protéger du gibier, et particulièrement dans les zones où les populations sont importantes. Que ce soit une clôture tout autour de la zone, des protections individuelles, des répulsifs, une multitude de possibilités existent. Il faut donc choisir judicieusement le moyen de protection le plus adapté à la situation. 

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Une fois bien installée, la régénération ou la plantation s’entretiennent par différentes opérations pour éliminer la végétation concurrente, diminuer la densité des arbres au profit des plus prometteurs, préparer les interventions ultérieures par l’ouverture de cloisonnements etc.

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Toutes ces opérations sylvicoles peuvent durer près de 2 siècles pour obtenir une forêt multifonctionnelle qui sera à même de satisfaire nos besoins sociétaux et d’utiliser le bois produit comme matériau écologique renouvelable et durable dans les usages les plus nobles. Donc de la graine à la poutre…tout en considérant et en respectant l’écosystème forestier, véritable or vert de la Wallonie.

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