Impact sur la santé humaine

 

Promeneurs, cyclistes, professionnels du jardin et de la forêt ou encore riverains des zones infectées peuvent entrer en contact avec les poils de la chenille et subir des risques pour leur santé. Les poils de la chenille processionnaire provoquent une réaction urticante ou de l'urticaire, une éruption cutanée douloureuse avec de fortes démangeaisons. Une intervention médicale est souvent nécessaire.

Les symptômes d'un contact avec la chenille processionnaire

La plupart des symptômes sont dérangeants et peuvent être traités de manière symptomatique. En cas de vomissements, de vertige et de fièvre, il est conseillé de se rendre à l'hôpital.

Les personnes entrant souvent en contact avec les chenilles processionnaires ont des symptômes de plus en plus importants. Dans les cas graves, un choc anaphylactique peut mettre la vie en danger.

Les animaux (par exemple les chiens) peuvent eux aussi souffrir des poils urticants des chenilles.

En cas de problème grave, nous vous recommandons de faire appel aux services d'urgences (112) ou au centre antipoison (070/245.245).

Contact avec la peau

Apparition dans les huit heures d'une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons.

La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d'autres parties du corps.

Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l'intermédiaire des vêtements.

Contact avec les yeux

Développement après 1 à 4 heures d'une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants).

Quand un poil urticant s'enfonce profondément dans les tissus oculaires, apparaissent des réactions inflammatoires sévères avec, dans de rares cas, évolution vers la cécité.

Contact par inhalation

Les poils urticants irritent les voies respiratoires.

Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires dues à un bronchospasme (rétrécissement des bronches comme dans l'asthme).

Contact par ingestion

Il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s'accompagne de symptômes tels que de l'hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales

Contacts répétés

Une personne qui a des contacts répétés avec la chenille processionnaire présente des réactions qui s'aggravent à chaque nouveau contact. Dans les cas sévères, il peut y avoir un choc anaphylactique mettant la vie en danger (urticaire, transpiration, œdème dans la bouche et la gorge, difficultés respiratoires, hypotension et perte de connaissance).

Contact pour les animaux

Les animaux de compagnie et le bétail sont également vulnérables par contact, voire ingestion.

Premiers soins en cas de contact

Les premiers soins en cas de contact avec les chenilles processionnaires dépendent du type de contact et de la gravité des symptômes.

En cas de symptômes généraux

Les personnes qui, en plus des signes locaux, présentent des symptômes généraux tels que malaise, vertiges, vomissements, doivent être dirigées vers un hôpital.

En cas de contact avec la peau

  • Ôter tous les vêtements et les manipuler avec des gants. Les vêtements seront lavés à température la plus élevée possible et séchés au séchoir.
  • Laver la peau abondamment à l'eau et au savon.
  • On peut éventuellement se servir de papier collant pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d'une épilation.
  • Brosser soigneusement les cheveux si nécessaire.
  • Les antihistaminiques peuvent soulager les démangeaisons. Consultez un médecin en cas de forte éruption cutanée.

En cas de contact avec les yeux

  • Les yeux doivent être rincés, de préférence chez un ophtalmologue après application d'une solution anesthésique locale.
  • Après le rinçage, un examen minutieux des yeux exclura la présence de poils urticants résiduels.
  • Les poils profondément ancrés dans les tissus oculaires doivent être ôtés chirurgicalement.

En cas de contact avec les voies respiratoires

  • L'évaluation des symptômes respiratoires se fait par un médecin. Celui-ci donne un traitement adapté aux symptômes. Le traitement comporte des antihistaminiques et/ou des corticoïdes et des aérosols ou des nébulisations.

En cas d'ingestion

  • Boire un grand verre d'eau pour diluer la quantité de poils ingérés. On peut tenter d'enlever les poils de la muqueuse de la bouche en raclant prudemment à l'aide d'une spatule ou d'une compresse ou en les "épilant" à l'aide de papier collant.
  • Une endoscopie sous anesthésie générale est souvent nécessaire pour extraire les poils urticants profondément ancrés dans les muqueuses de la bouche, de la gorge ou de l'œsophage.

Prévention pour éviter tout contact avec les poils urticants

Les poils urticants sont facilement dispersés par le vent.

Dans les régions où sévissent les chenilles, certaines précautions sont recommandées :

  • Ne pas sécher le linge dehors de mai à septembre.
  • Laver soigneusement les légumes du jardin.
  • Arroser la pelouse pendant quelques jours avant de la tondre pour que les poils urticants soient entraînés dans le sol.
  • Ne pas laisser jouer les enfants à proximité d'un arbre atteint. A distance, les munir de vêtements à longues manches, de pantalons, d'un couvre-chef et éventuellement de lunettes.

Les personnes précédemment atteintes par la chenille processionnaire et celles qui, par leur profession, fréquentent des lieux infestés doivent éviter tout nouveau contact. Des réactions de plus en plus sévères sont à craindre.

L'éviction peut se faire par le port de vêtements de protection : gants et bottes de caoutchouc, combinaison de protection étanche, masque et lunettes anti-poussières.

La cause des symptômes : des poils urticants semés par le vent

Les poils urticants de la chenille processionnaire se terminent en pointe et portent à leur extrémité de petits crochets, qui leur permettent de s'accrocher facilement. Ils se détachent facilement de la chenille lors d'un contact ou sous l'effet du vent.

Les poils mesurent de 0,2 à 0,3 millimètres. Cependant, chaque chenille possède des centaines de milliers de poils qui peuvent s'accrocher aux tissus (la peau et les muqueuses).

Les poils apparaissent sur les chenilles aux alentours de la mi-mai et jusqu'à la fin du mois de juin. Les poils restent présents, même après le départ des chenilles, car les nids restent également présents. Après des années, ces nids peuvent encore poser des problèmes.

Les poils urticants ne sont pas les grands poils visibles sur la chenille mais bien ceux, microscopiques, que les chenilles âgées (3ème stade ou plus) expulsent de poches abdominales lorsqu'elles sont menacées.