Biologie
Cycle
En début de saison, le typographe peut essaimer lorsque les températures dépassent 18 à 20°C pendant plusieurs jours.
Les mâles pénètrent sous l’écorce des épicéas après leur envol. Ils aménagent ensuite une chambre nuptiale. Une phéromone d’agrégation se mêle à la sciure lors du forage. Elle provoque l’arrivée de nouveaux individus mâles ou femelles sur l’arbre. Les mâles fécondent deux à trois femelles. Après leur fécondation, les femelles creusent des galeries maternelles dans le sens des fibres de bois. Ces galeries peuvent mesurer jusqu’à 30 cm. Elles y déposent des œufs de part et d’autre dans des encoches de pontes. Chaque galerie peut contenir entre 20 et 80 œufs. La sciure est évacuée par les mâles et les femelles par le trou d’entrée.
Les larves éclosent une ou deux semaines après la ponte. Elles creusent ensuite, toujours sous l’écorce, des galeries perpendiculairement au fil du bois. Leur développement dure de 3 à 6 semaines (3 mues). Les larves aménagent ensuite un berceau de nymphose afin d’y accomplir leur métamorphose (nymphe). Les jeunes adultes se développent à l’abri de l’écorce.
Les larves, nymphes et adultes immatures hivernent dans des galeries sous-corticales. Les adultes passeront cette période dans le sol au niveau de la litière.
En Wallonie, deux ou trois générations d’insectes peuvent se succéder entre avril et début octobre. Le cycle biologique du typographe est très étroitement lié au climat. Il est favorisé par des températures chaudes (>20°C) et de faibles précipitations. Les adultes peuvent ressortir de l’arbre après avoir pondu une première fois et engendrer une seconde génération dans d’autres arbres. Ces générations sont appelées générations « sœurs ».
Larves et nymphes de typographes sous écorce (insectes « blancs ») - © Quentin Leroy (OWSF)
Dispersion
Le typographe est considéré comme un insecte secondaire. En conditions normales, il ne s’attaque pas aux arbres sains et vigoureux mais se focalisent sur les individus affaiblis. L’état physiologique de l’arbre représente donc le facteur de choix principal du typographe pour son hôte. Les arbres stressés possèdent également une moindre capacité à réagir aux attaques. Même une faible attaque d’insectes peut suffire à entraîner la mort de ces arbres déjà fragilisés. La colonisation d’un arbre devient massive suite à la présence de phéromones d’agrégation émises notamment par les scolytes colonisateurs (1 à 3 % de la population totale).
L’attaque d’arbres sains peut survenir en cas de forte pullulation de l’insecte. Cette dernière intervient souvent lorsque des éléments permettant une forte augmentation des populations sont présents dans l’environnement. Les chablis sont des habitats de choix pour l’insecte. Les épisodes de tempête représentent donc un risque majeur d’augmentation des populations.
Souvent, un groupe de scolytes s’attaque à un ilot d’arbres. Les phéromones émises par les insectes colonisateurs attirent d’autres individus. L’extension de ces groupes ou foyers dépend de nouveau du climat, de l’état physiologique des arbres et de la présence de prédateurs éventuels.
La dispersion des insectes peut se faire sur une distance variable. Elle dépend des réserves accumulées par l’insecte mais également de l’attractivité des arbres. Les insectes se dispersent largement à l’émergence. Ils forment ainsi un réservoir d’insectes à l’affut de phéromones émises par les insectes colonisateurs sur les arbres affaiblis ou stressés. La grande majorité des attaques se produit dans le voisinage immédiat du foyer d’origine (rayon de 100 m). C’est la raison pour laquelle des cas d’extension de foyers existants s’observent très régulièrement. L’insecte peut également voler sur des distances parfois relativement longues, jusqu’à plusieurs kilomètres. L’efficacité des attaques décroit toutefois avec la distance au foyer d’origine. En effet, plus l’écart au foyer d’origine augmente, plus la survie des insectes et leur densité diminuent. Les dégâts suivent la même tendance.
Ilot d'épicéas attaqués par le scolyte - © Quentin Leroy (OWSF)