Gestion de la maladie
Eléments importants à prendre en compte lors de la gestion de cette maladie
Les arbres touchés par la maladie de la suie de l'érable sont fortement dépérissants. Les mortalités sont fréquentes et abondantes. Les arbres atteints n'ont donc plus d'avenir. Au niveau économique, comme ce champignon se développe dans le bois, il s‘en suit une altération de la couleur du bois qui entraine sa dévalorisation. Les pertes économiques peuvent être conséquentes.
Sur le plan de la santé humaine, les personnes en contact prolongé et répété avec des quantités importantes de spores peuvent contracter des problèmes respiratoires.
À ce jour, il n'y a aucun cas renseigné en Belgique.
Le risque semble faible mais il faut tout de même rester prudent.
Lors de martelages et d'abattages d'arbres au sein de parcelles infectées, le port d'un masque de type FFP2 (convenant pour les spores de 4 à 7 microns) est recommandé, en particulier pour les personnes à risque.
Une désinfection des mains et du matériel utilisé est également préconisée.
Nous vous conseillons donc d'avertir de la présence de la maladie de la suie de l'érable les différents opérateurs intervenant lors des travaux sylvicoles.
Avenir du peuplement : définir les risques
Face à la propagation de la maladie de la suie de l'érable, les risques doivent être évalués en considérant l'avenir du peuplement et tout particulièrement l'avenir économique de celui-ci.
Le risque est élevé
- s'il s'agit d'un peuplement d'intérêt c'est-à-dire un peuplement valorisable économiquement,
- quand les érables touchés par cette maladie sont au milieu d'érables sains,
- lorsque la densité d'érables est élevée.
Dans tous ces cas, il est conseillé d'effectuer une coupe sanitaire et d'évacuer les bois.
La coupe sanitaire doit se réaliser en période de moindre sporulation du champignon pour limiter le risque pour la santé humaine (automne-hiver selon la littérature).
Pour leur évacuation, les bois coupés peuvent être chargés dans des containers fermés pour éviter la dispersion des spores et l'incinération devrait idéalement se faire en centre spécialisé.
Le risque est faible
- face à un peuplement d'érables de faible intérêt c'est-à-dire des arbres sans avenir qui ne seront pas valorisés tels que des érables en sous-étage,
- quand les érables sont isolés dans le peuplement (faible risque de propagation de la maladie),
- lorsque les érables touchés sont regroupés dans des trouées isolées.
Dans ces cas où le risque est faible, aucune action n'est à mener.
Santé humaine : définir la fréquentation
En parallèle de ce raisonnement sylvicole, la question de la santé publique doit également être considérée.
Aucun cas problématique n'a été renseigné en Belgique.
Le risque de problème de santé humaine reste donc faible mais, malheureusement, nous n'avons pas de recul par rapport à la situation.
De nombreux cas de maladie de suie sur érable sont signalés chez nous et le risque pour la santé humaine pourrait s'accroître avec l'augmentation de l'inoculum du champignon. Il faut donc rester prudent.
Face à la question de santé publique, il faut prendre en considération le niveau de fréquentation de la zone atteinte.
Dans une zone peu ou pas fréquentée ou une zone isolée avec peu d'arbres atteints
Le risque de contact avec les spores de ce champignon est limité.
Aucune action n'est donc requise du point de vue de la santé humaine.
Une intervention reste néanmoins envisageable si l'avenir du peuplement le nécessite (voir point précédent).
Dans une zone fréquentée par le public avec un inoculum important
Il faudra prévoir l'abattage des arbres malades.
Dans l'attente de cette action, le placement de panneaux d'information aux points d'accès de la forêt et/ou la mise en place de rubalises permettra d'informer le public.
A ce jour, l'abattage d'érables malades a été effectué dans des zones fréquentées comme dans un lieu touristique, dans un parcours Vita mais aussi dans le parc privé d'une école accessible aux élèves où seul un érable était atteint mais où le risque pour la santé humaine était important.
Les mesures de gestion préconisées ici pourraient être adaptées à l'avenir en fonction des résultats de nos suivis et des recherches effectuées sur la dispersion des spores toujours en cours.
NB : Cette page a été rédigé en collaboration avec Sophie Schmitz (Centre wallon de Recherches agronomiques – Laboratoire Mycologie)