Lutte
L'organisme étant très peu présent sur notre territoire, les mesures à prendre sont essentiellement préventives pour éviter sa dispersion.
Prévention des plantations
Pour les plantations, il faut être attentif à la qualité des plants lors de leur réception et s'assurer que les plants bénéficient du passeport phytosanitaire. Si des travaux sont effectués dans des sites infectés, il faut veiller à bien se désinfecter les mains, les chaussures et les outils de coupe, qu'il s'agisse de sécateur, de scie ou de tronçonneuse (utilisation de spray désinfectant par exemple ou à la flamme pour les lames des outils). Les vêtements et gants seront lavés immédiatement après le travail.
Sur les sites infectés
En sites infectés, pour autant que le nombre d'arbres touchés reste limité, ceux-ci seront abattus et brûlés sur place, et les souches seront dévitalisées pour éviter les rejets qui maintiendraient en vie la souche dont l'écorce constitue un site propice pour le champignon.
Si le nombre d'arbres atteints est trop important pour envisager une incinération sur place, les arbres présentant des symptômes peuvent être abattus et évacués vers un centre d'incinération par camion bâché. Les souches seront également dévitalisées. Si l'incinération sur place ou l'évacuation par camion bâché ne sont pas envisageables, il est préférable de laisser les bois sur le lieu d'abattage. Il est déconseillé de vendre et d'évacuer le bois comme bois de chauffage, cette pratique représentant un grand risque de dispersion des spores.
Lutte biologique
Une lutte biologique contre ce pathogène est possible. Il s'agit toutefois d'une lutte qui visera à diminuer sa virulence et sa propagation mais qui ne permet pas son éradication. Celle lutte se base sur l'utilisation de souches de Cryphonectria parasitica hypovirulentes car elles sont infectées par un virus qui affaiblit le champignon, réduit la formation de spores asexuées et empêche la reproduction sexuée. Comme le champignon est affaibli, sa croissance dans l'écorce est ralentie et il ne détruit plus le cambium.
Le virus responsable de cet affaiblissement ne pouvant exister que grâce aux cellules fongiques, et donc se propager au travers d'elles pour infecter d'autres individus ou cellules de la population de Cryphonectria parasitica, ceci explique pourquoi la lutte biologique ne permet qu'un affaiblissement et non une éradication de la maladie.
Pour la mise en place de la lutte biologique, des trous sont forés dans l'écorce à la périphérie d'une zone chancreuse. La souche hypovirulente, infectée par le virus et cultivée en laboratoire, est insérée dans ces trous. Ce mode de lutte n'est pas applicable actuellement en Belgique. Il nécessite de disposer de souches hypovirulentes naturellement installées sur le territoire, l'importation n'étant pas autorisée pour des raisons de sécurité sanitaire (C. parasitica est un organisme réglementé, voir point relatif à la législation). A notre connaissance, aucune souche hypovirulente n'a été détectée en Belgique.
NB : Cette page a été rédigée en collaboration avec Anne Chandelier (Centre wallon de Recherches agronomiques – Laboratoire Mycologie)