Facteurs abiotiques et santé des forêts

Les arbres sont des organismes vivants autotrophes, c’est-à-dire qu’ils produisent leur propre matière organique grâce au CO2 prélevé dans l’atmosphère. Combiné avec de l’eau, grâce à l’énergie du soleil via la photosynthèse, l’arbre produit ainsi des sucres. La vitesse de cette réaction chimique, comme de nombreuses autres, dépend de la température ambiante. Les sucres ainsi produits, associés à l’oxygène prélevé grâce aux stomates foliaires principalement - sont ensuite dégradés pour fournir de l’énergie aux cellules via la respiration. Les besoins en éléments minéraux sont eux assurés par la prospection des racines dans le sol.

Le maintien et le développement d’un arbre et donc d’un peuplement forestier dépendent grandement des caractéristiques du milieu appelés facteurs abiotiques (par opposition aux facteurs biotiques faisant intervenir le vivant). Il s’agit du climat, du sol et de la topographie.

Une parcelle considérée comme homogène dans ses caractéristiques abiotiques est appelée une station forestière. Chaque espèce d’arbre a des besoins spécifiques qui ne peuvent être remplis dans n’importe quel type de station. Installer une essence dans une station qui lui est favorable est ainsi indispensable afin de garantir sa survie et une croissance optimale.

Mais les conditions du milieu ne sont pas figées, elles peuvent évoluer au cours du temps à la suite d’actions humaines, d’un évènement climatique extrême ou à cause des changements climatiques. Des stations qui étaient favorables jusqu’alors pour une essence considérée pourront, à l’avenir, ne plus l’être. Des versants chauds dont la température estivale monte en flèche ou des sols superficiels à faible réserve en eau utile avec des précipitations trop faibles ou sporadiques pourraient par exemple devenir défavorables pour la croissance de certaines essences alors qu’elles étaient favorables jusqu’alors.

Un peuplement forestier installé sur une station défavorable sera stressé et affaibli. Il sera alors sujet à l’attaque de pathogènes secondaires ou de faiblesse comme des insectes, des champignons ou des bactéries, entrant ainsi dans une spirale de dépérissement menant à la mort des individus.

Dans ce cadre, l’Observatoire wallon de la Santé des Forêts a mis en place – en collaboration avec différentes universités et centres de recherche - des réseaux de suivi afin de récolter des données climatiques et pédologiques dans des peuplements forestiers.

Les données acquises permettront d’avancer dans la compréhension de l’impact des facteurs abiotiques et leur évolution en lien avec les problèmes sanitaires observés en forêt.