Questions fréquentes PFAS
Vous trouverez ci-dessous une FAQ reprenant les questions les plus fréquemment demandées.
Pour les citoyens qui auraient d’autres questions sur les PFAS, l’adresse email suivante est à leur disposition : pfas@spw.wallonie.be
FAQ - Les PFAS en Wallonie
Quelle est la situation des PFAS en Wallonie ?
Il est d'abord important de noter que la Wallonie, contrairement à la Flandre (3M), ne compte pas de producteur de PFAS sur son territoire mais uniquement des sites qui utilisent des PFAS.
L’administration wallonne réalise actuellement un cadastre complet de ces sites "à risques PFAS". Les sites utilisateurs les plus à risques visés par ce cadastre sont les suivants : les bases militaires, les casernes de pompiers, les sites de broyage de métaux, les sites industriels utilisant ou ayant utilisé des PFAS et les anciens centres d’enfouissement technique. Ces sites font l'objet d'une attention particulière en raison de l’usage de PFAS dans leurs procédés industriels ou bien de la présence de déchets de biens de consommation comprenant des PFAS (poêles antiadhésives, vêtements techniques, emballages alimentaires, etc.). Ce sont les sites où les risques sont les plus importants.
Environ 200 sociétés ont été interrogées dans un premier temps afin d’identifier leur éventuelle utilisation de PFAS en Région wallonne. De plus, sur base des permis d’environnement, un peu plus de 5.000 entreprises ont été présélectionnées comme potentielles utilisatrices de PFAS et donc « à risque PFAS » (voir https://sol.environnement.wallonie.be/files/Expert/PFA%20TABLEAU.pdf). Cet inventaire est en cours d’élaboration et va être complété au fur et à mesure de l’évolution de l’état des connaissances des dossiers.
Par ailleurs, au moins 20 sites à risques PFAS devraient être investigués par l’ISSEP dans le courant de l’année 2024, suite à l’octroi d’une subvention par le gouvernement wallon. Les analyses porteront sur les sols et les eaux souterraines.
D’autres études sont en cours ou à venir dans le cadre des investigations prévues par le Décret Sols, dans le cadre également du renouvellement de permis d’environnement ou lors de l’étude de pollutions. L'Administration a rédigé à cette fin une circulaire précisant les substances à rechercher et les activités à risque. Les masses d’eau souterraines vont également être progressivement investiguées.
Par ailleurs, depuis septembre 2023, les PFAS sont monitorés dans l’eau de distribution par la SWDE, ce qui anticipe le monitoring prévu dans la nouvelle Directive européenne sur l’eau potable dès 2026. L'objectif du monitoring est de dresser un état des lieux exhaustif de la teneur en PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine ainsi que dans certaines eaux brutes potabilisables.
Existe-t-il un cadastre des sites contaminés par les PFAS en Wallonie ?
La Wallonie ne dispose actuellement pas encore d'une vision exhaustive des sites potentiellement problématiques : les pompiers ne disposent pas de cadastre de leurs interventions et la plupart des dossiers de permis d’environnement ne sont pas encore informatisés.
De plus, actuellement, la plupart des PFAS ne sont pas classés officiellement comme substances dangereuses. Ils ne sont dès lors pas repris sur les Fiches de Données de Sécurité des substances ou mélanges pour lesquels les entreprises demandent une autorisation de stockage.
Dans l’attente de ce cadastre, si les études de sols sont effectuées sur des sites qui accueillent ou ont accueilli des activités « à risque PFAS » reprises dans Novum Sub Sole, les experts doivent faire analyser les PFAS en tant que paramètres suspects.
Détecte-t-on des PFAS dans le sang des wallons ?
Depuis 2019, la Wallonie a lancé deux programmes de biosurveillance humaine (biomonitoring) pour évaluer l’exposition des Wallons et des Wallonnes aux substances chimiques. Les résultats de cette biosurveillance montrent que l’exposition aux polluants des citoyens et des citoyennes wallons est globalement semblable aux valeurs observées ailleurs en Europe.
Quant aux PFAS, ils sont présents dans la très grande majorité des échantillons : sur les 7 PFAS analysés (PFOS, PFOA, PFHxS, PFHxA, PFHpA, PFNA, PFDA), 5 ont été quantifiés dans presque tous les échantillons de sang des adolescents et des adultes.
Les adultes wallons testés présentent des concentrations en PFAS comparables aux autres populations européennes ou nord-américaines recrutées récemment, mais 2 fois plus basses qu'une population recrutée 5 ans plus tôt, confirmant le déclin progressif de l'exposition à ces substances ces 10 dernières années. Les concentrations sont 2-3 fois plus basses chez les nouveau-nés que chez les adultes.
Toutefois, un risque pour la santé ne peut être écarté chez 1% des nouveau-nés, 6% des adolescents et 7% des adultes pour le PFOA et 8% des adolescents et 7% des adultes pour le PFOS.
Les PFAS, à l'instar d'autres substances chimiques, se cachent partout et s'accumulent dans le sang. Malheureusement, personne n'est actuellement à l'abri d'une contamination à cette substance, étant donné leur présence dans de nombreux biens de consommation notamment.
Biomonitoring Humain Wallon (BMH-Wal)
Pourquoi n'interdit-on pas les PFAS ?
L'autorisation de mise sur le marché de ces substances relève de la compétence européenne.
Il est impératif d’arrêter la diffusion de ces polluants sur le marché européen pour avoir une action structurelle et éviter de continuer la dispersion des PFAS dans l'eau et l'environnement. Pour cela, une révision du règlement européen REACH est nécessaire.
FAQ - Les PFAS dans les eaux de distribution
Les PFAS font-ils l’objet d’une surveillance dans les eaux de distribution en Wallonie ?
En 2018, des programmes de recherche commandités par la Région wallonne se sont intéressés à la recherche d’élément traces notamment dans les eaux potabilisables en Wallonie (Programmes de recherche IMHOTEP et BIODIEN). Les conclusions étaient rassurantes quant à la probabilité de retrouver des PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine.
En septembre 2023, la SWDE a été chargée par le gouvernement wallon de coordonner des analyses des teneurs en PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine et dans certaines eaux brutes potabilisables sur l’ensemble du territoire wallon. Ce sont 640 zones de distribution publique qui sont concernées. Le monitoring de l’ensemble des zones de distribution sera mené en continu.
Sur son site, la SWDE met à disposition les rapports d'analyse de la qualité de l'eau des zones de distribution qu'elle gère. Ces rapports sont disponibles en téléchargement via l'outil « Qualité de mon eau ». Elle met également à la disposition des citoyens un tutoriel pour comprendre le rapport d'analyse.
Les résultats d'analyse des PFAS de la CILE, l’in BW, l’INASEP, l’IEG, l’AIEC sont également consultables en ligne.
Si vous dépendez d'une autre société de distribution d'eau, nous vous invitons à consulter le site de votre société.
En date du 11 décembre 2023, l’ensemble du réseau de distribution a été analysé et respecte la future norme en matière de PFAS de 100 ng/l effective en janvier 2026 (monitoring régional PFAS, SWDE).
Pour les sites de distribution qui posaient problème et en attendant les résultats des enquêtes où des dépassements ont été observés, des solutions ont été mises en œuvre pour garantir le respect de cette norme et permettre aux habitants de pouvoir à nouveau consommer l'eau.
L’eau de distribution peut-elle être consommée ?
L'eau distribuée en Wallonie répond aux normes sanitaires prévues par la législation européenne et wallonne. Ces normes ont d’ailleurs été revues par la récente Directive sur l’eau potable, désormais transposée et renforcée en droit wallon. La Wallonie a souhaité aller plus loin, en ajoutant notamment des normes spécifiques relatives à certains perturbateurs endocriniens et en anticipant le monitoring de substances chimiques préoccupantes dans l’eau de distribution dont les PFAS.
Si toutefois, un dépassement de la future norme de 100 ng/l devait être constaté, les communes seront contactées sans délai par le distributeur d’eau. Dans ce cas, l'Administration wallonne recommande aux habitants de ne plus consommer l’eau de distribution.
Des dépassements de la future norme de 100 ng/l dans l’eau de distribution ont-ils déjà été constatés ?
A Chièvres, une teneur en PFAS dépassant la future norme de 100 ng/l dans les eaux brutes du puits n°1 a été mise en évidence fin 2021. Une surveillance continue a été mise en place immédiatement et des mesures pour limiter la teneur en PFAS de l’eau distribuée à Chièvres ont été prises.
Depuis avril 2023, l’eau distribuée au départ du captage de Chièvres respecte la future norme en matière de PFAS et peut être consommée.
Pour en savoir plus sur la contamination du puits n°1 de Chièvres, vous pouvez consulter le site de la SWDE et notamment la page PFAS : la SWDE rassure, l’eau en Wallonie est potable et est contrôlée quotidiennement ! | SWDE.
Par ailleurs, le monitoring wallon des zones de distribution d’eau potable a mis en évidence des situations problématiques. Pour ces sites, des solutions ont été mises en œuvre pour garantir le respect de la future norme de 100 ng/l.
Tout ce qu’il faut savoir sur les PFAS dans l’eau de distribution est disponible sur le site de la SWDE et plus particulièrement sur la page L'eau et les PFAS, que faut-il savoir? | SWDE.
Que se passe-t-il en cas de dépassement de la norme de 100 ng/l ?
Si un dépassement de la norme de 100 ng/l est observé dans l’eau de distribution, le distributeur d’eau en avertit la commune et les citoyens concernés dans les plus brefs délais.
Dans ce cas,l'Administration wallonne recommande aux habitants de ne plus consommer l’eau de distribution.
En raison du potentiel perturbateur endocrinien de certains PFAS et du principe de précaution, cette recommandation est renforcée plus particulièrement pour les publics-cibles suivants : enfants et adolescents de moins de 18 ans, femmes en âge de procréer, femmes enceintes et allaitantes.
Il est également recommandé de ne pas consommer les légumes de son potager et les œufs autoproduits (poules domestiques).
Par ailleurs, des solutions techniques peuvent être mises en place par le distributeur d’eau pour limiter la présence des PFAS dans l’eau distribuée. Par exemple, pour le captage de Chièvres, la SWDE a mis en place un traitement par charbon actif. Le charbon actif présente un fort pouvoir adsorbant, c’est-à-dire qu’il retient à sa surface certaines molécules qui entrent en contact avec lui. L’efficacité du traitement par charbon actif est surveillée et évaluée au cours du temps. Le charbon actif subit un traitement de régénération lorsqu’il est saturé.
Quelles sont les recommandations à suivre en cas de dépassement de la norme de 100 ng/l dans l’eau de distribution ?
En cas de dépassement de la norme de 100 ng/l, l'Administration wallonne recommande aux habitants de ne plus consommer l’eau de distribution.
En raison du potentiel perturbateur endocrinien de certains PFAS et du principe de précaution, cette recommandation est renforcée plus particulièrement pour les publics-cibles suivants : enfants et adolescents de moins de 18 ans, femmes en âge de procréer, femmes enceintes et allaitantes.
Il est également recommandé de ne pas consommer les légumes de son potager et les œufs autoproduits (poules domestiques).
Ces premières recommandations pourront être affinées sur base des travaux du Conseil Scientifique PFAS mis en place par le Gouvernement Wallon.
FAQ - Investigations environnementales
Une « ZIP », de quoi s’agit-il ?
Afin d’évaluer l’ampleur d’une contamination de l’environnement, il faut commencer par étudier une zone établie sur base des informations disponibles (localisation de la (les) source(s) potentielle(s), les voies de transfert possibles, le contexte géographique et géologique, …).
Au sein de cette zone, on identifie les cibles qui pourraient être impactées par la contamination (nappes souterraines, puits, eaux de surface, sol, population, …).
On définit ainsi une « zone d’investigations prioritaire (ZIP) », zone où les investigations de terrain (prélèvements et analyses) sont menées en premier lieu sur le territoire de la commune concernée.
Le périmètre impacté, qu’est-ce que c’est ?
Au sein de la ZIP, les informations collectées vont permettre de constater que :
(a) certaines parties de la zone initiale sont exemptes de contamination ; ces parties sont ainsi qualifiées de non-impactées
et/ou
(b) d’autres parties situées en périphérie de la ZIP sont contaminées et laissent penser que la contamination s’étend au-delà de la ZIP initiale. Dans ce cas, il faut étendre la zone de contrôle au-delà de la limite de la ZIP.
Au cours des analyses environnementales et jusqu’à la fin de celles-ci, on va donc progressivement définir un «périmètre» sur lequel l’influence d’une contamination a été confirmée = Périmètre impacté.
Ce périmètre impacté peut être plus petit ou plus grand que la ZIP initiale.
Le périmètre du biomonitoring, de quoi s’agit-il ?
Aux termes des investigations de terrain et en tenant compte du périmètre impacté, des sources et des voies de transfert possibles du contaminant d’une matrice (eau, sol, air) vers la population, un périmètre pour le «biomonitoring» est ainsi défini. Il peut donc être plus petit ou plus large que le périmètre impacté.
Le périmètre du biomonitoring correspond donc au territoire sur lequel une exposition environnementale par un contaminant donné a été constatée et sur lequel on peut envisager de réaliser un biomonitoring visant à contrôler la charge de la population pour ce contaminant.
Remarquons que si que la contamination a été faite via l’eau de distribution, le périmètre du biomonitoring est déjà connu : c’est la zone de distribution de l’eau posant question. Le biomonitoring peut ainsi commencer même si les investigations environnementales sont encore en cours.
Quelles sont les recommandations à suivre ?
Le scénario « principe de précaution » sur toute la commune est d’actualité tant que l’on n’a pas d’informations complémentaires.
Des parties de communes pourront faire l’objet de lever d’interdiction dès que les investigations de terrain permettront de déterminer les zones impactées et les zones non-impactées.
Dans le cas des particuliers, on ne dispose d’aucune information/analyse sur la qualité de leurs légumes et leurs œufs. Tant qu’il n’y pas d’analyses et de résultats, la recommandation de ne pas consommer l’autoproduction animale et/ou végétale est maintenue.
FAQ - Aide Psychosociale PFAS
Vous ressentez de l’inquiétude concernant les polluants et substances chimiques présentes dans votre environnement ? Vous avez besoin de soutien ?
Vous ressentez de l’inquiétude concernant les polluants et substances chimiques présentes dans votre environnement ? Vous avez besoin de soutien ?
Vous êtes inquiets face aux résultats de votre prise de sang réalisée dans le cadre du biomonitoring BMH-PFAS ? Vous ressentez de l’inquiétude concernant ces polluants et vous avez besoin de soutien ?
Besoin d'accompagnement ?
Votre médecin traitant est le premier partenaire de santé à qui vous confier et qui vous donnera les explications nécessaires pour comprendre votre situation. Tout comme votre pharmacien de référence pourra vous orienter pour trouver une réponse à vos questions.
Certaines situations nécessitent toutefois un soutien particulier. Pour ce faire, l’AViQ met à votre disposition les services suivants :
- Le numéro gratuit 107 des centres de télé-accueil
Une ligne d’écoute 24/24 h, 7/7 jours accessible pour vous écouter et vous orienter, si nécessaire, vers des professionnels de la santé mentale
- Les services de santé mentale
Les professionnels des services de santé mentale vous proposent un accompagnement pluridisciplinaire !
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- Psychologues conventionnés
Enfants, adolescents et adultes peuvent s’adresser directement à un psychologue/orthopédagogue clinicien conventionné pour bénéficier de séances de soins psychologiques
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