Qu'est-ce que l'environnement-santé ?
Définition
La santé est définie par l'OMS comme un état de bien-être physique, mental et social, influencé par des facteurs génétiques, biologiques, comportementaux et environnementaux. Depuis sa création en 1948, l'OMS a élargi cette définition pour inclure les facteurs environnementaux tels que la pollution de l'air, de l'eau et du sol, les rayonnements ionisants et ultraviolets, le bruit, et les pratiques agricoles.
En 1993, l'OMS a formulé la définition suivante : La santé environnementale recouvre les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, biologiques, sociaux et psychosociaux de l’environnement. Elle comprend les aspects théoriques et pratiques de l’évaluation, de la correction, du contrôle et de la prévention des facteurs environnementaux qui pourraient potentiellement affecter de manière adverse la santé des générations présentes et futures.
Origine
Le mouvement hygiéniste du XIXe siècle a mis l'accent sur la qualité de l'eau potable, la salubrité des logements et les conditions de travail. Ce mouvement, concentré sur la lutte contre les maladies infectieuses, a évolué vers une médecine plus individuelle et ouverte aux avancées de l'écologie.
Depuis le début du XXe siècle, plus de 10 millions de substances ont été synthétisées en laboratoire, certaines ayant des effets néfastes sur la santé humaine. La compréhension des risques liés à ces substances a pris du temps, comme le montre l'exemple du DDT et de l'amiante.
Evolution
La santé environnementale évolue constamment, intégrant de nouvelles préoccupations comme le changement climatique et les comportements induits par les prix énergétiques. Par exemple, la hausse des températures pourrait entraîner une recrudescence de la maladie de Lyme et l'allongement de la période d'exposition aux allergènes. L'isolation croissante des bâtiments, si elle n'est pas associée à une bonne ventilation, peut augmenter l'exposition aux polluants intérieurs. Les épidémiologistes, toxicologues et autres professionnels de la santé continuent de travailler sur les effets des polluants.
Environnement et santé : un reflet de l’histoire
Depuis l'Antiquité, l'impact de l'environnement sur la santé est reconnu. Hippocrate, philosophe grec, soulignait déjà l'importance de connaître la qualité des eaux et des vents pour approfondir l'art de guérir. Aujourd'hui, des rapports montrent que 23 % des décès mondiaux sont dus à des causes environnementales, avec une forte incidence de la pollution de l'air en Europe. Un autre exemple proche de chez nous : en Wallonie 800.000 personnes sont gênées par le bruit de la circulation, ce qui en fait une importante atteinte au cadre de vie.
Métiers qui s’y cachent
La santé environnementale implique une multidisciplinarité avec des épidémiologistes, toxicologues, biologistes, hygiénistes et spécialistes des sciences sociales. Leur rôle est de réduire l'exposition aux agresseurs et de proposer des améliorations de la santé publique. Par exemple, le médecin généraliste joue un rôle essentiel de sentinelle environnementale, tandis que les microbiologistes surveillent la qualité des eaux de surface et des piscines publiques.
Actions
Il est important de ne pas céder au catastrophisme. Les progrès scientifiques permettent d'identifier les risques tôt et de mettre en place des mesures préventives. Par exemple, la concentration de dioxines et de furanes dans le lait maternel des Wallonnes a été divisée par trois en vingt ans grâce à des normes strictes sur les émissions des incinérateurs. De même, l'utilisation de carburants à basse teneur en soufre a réduit la concentration de SO2, et l'interdiction du plomb dans l'essence a diminué les concentrations de ce métal lourd dans l'air ambiant.
Evaluation des risques sanitaires
Encore aujourd’hui, quantité de nouvelles substances chimiques sont mises sur le marché sans que toutes leurs propriétés aient été testées sur le plan toxicologique ; de même, on ignore encore beaucoup de choses sur l’effet potentiellement démultiplicateur des « cocktails » de polluants.
Pour répondre à cette complexité, une approche structurée appelée « évaluation des risques » a été mise en place depuis quelques décennies. L'évaluation des risques sanitaires comprend quatre étapes : identifier le danger, estimer le risque en fonction de la dose, estimer les expositions et caractériser le risque. Cette évaluation aide à prendre des décisions éclairées pour protéger la population. L’évaluation des risques fait aussi appel à des acronymes ou à des abréviations comme : la dose journalière admissible (DJA), la valeur toxicologique de référence (VTR), la valeur guide d’air intérieur (VGAI), etc.
Gestion de l’incertitude
La biosurveillance permet de détecter les polluants dans l'organisme et d'évaluer leur impact sur la santé. Le principe de précaution est appliqué pour gérer les risques incertains et prendre des mesures de protection sans attendre la certitude scientifique. Par exemple, des campagnes de biosurveillance ont montré une diminution des polluants organiques persistants dans le lait maternel en Wallonie.
Maladies et environnement
Les maladies liées à l'environnement sont souvent multifactorielles et peuvent avoir des temps de latence importants. La recherche continue d'explorer les effets des polluants et des expositions chroniques à faibles doses. Certaines maladies, comme l'asthme, sont en progression, tandis que d'autres, comme le saturnisme, sont en régression grâce à des mesures de prévention.
Les acteurs wallons de l'environnement-santé
Différents acteurs publics wallons, comme le Service Public de Wallonie, l'Agence Wallonne de l’Air et du Climat (AWAC) et l’Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ), travaillent sur les problématiques environnement-santé. L’importance d’agir en matière d’environnement-santé est largement soulignée dans les dernières déclarations de politique régionale wallonne. Pour y répondre, la Cellule permanente environnement-santé (CPES) joue un rôle central en coordonnant les actions et en répondant aux préoccupations des citoyens. La CPES constitue le guichet unique environnement-santé de la Wallonie et coordonne la mise en œuvre du dernier portefeuille d’actions défini dans le Plan ENVIeS 2025-2030, qui a été approuvé par le Gouvernement wallon le 5 juin 2025.
D’autres structures publiques exercent ou interagissent en matière de compétences liées à l’environnement-santé, notamment des acteurs publics wallons :
- Institut Scientifique de Service Public - ISSeP
- Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique - IWEPS
- Société Publique d'Aide à la Qualité de l'Environnement - SPAQuE
- Union professionnelle des opérateurs publics du cycle de l'eau en Wallonie- AQUAWAL
Mais également les Services d’Analyse des Milieux Intérieurs (SAMI), afin de déterminer si vos problèmes de santé sont liés à votre logement.