Ambroisie
Introduction
L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) et l’ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) sont des plantes exotiques envahissantes particulièrement nuisibles : en plus d’être des « mauvaise herbes » des cultures, elles libèrent un pollen pouvant provoquer de graves réactions allergiques.
Il est temps d’agir…
« Mieux vaut prévenir que guérir », dit-on. A l’heure actuelle, les ambroisies sont encore peu fréquentes en Wallonie, même si Ambrosia artemisiifolia est de plus en plus observée. Il est important d’enrayer leur progression dès maintenant !
… et nous comptons sur vous !
Pour cela, tout le monde peut participer. Il suffit de signaler toute nouvelle population d’ambroisie (plus d’information dans l’onglet « signalement »). Ainsi, nous pourrons agir de façon cohérente pour enrayer l’invasion et atténuer les effets néfastes pour la société.
Santé
Un pollen allergisant
Le pollen des ambroisies cause des réactions allergiques, plus ou moins sévères en fonction de la sensibilité des personnes. Quelques grains de pollen par mètre cube d’air peuvent déjà provoquer des symptômes chez les personnes très sensibles. De plus, les personnes exposées de façon récurrente peuvent devenir de plus en plus sensibles au cours du temps.
Le pollen est libéré dès juillet, mais les pics polliniques ont lieu d’août à octobre.
Différents symptômes
Les symptômes d’allergie se manifestent seulement pendant la période de floraison des ambroisies. Ces plantes prolongent ainsi la « saison » des allergies au pollen de plusieurs semaines.Les symptômes d’une allergie au pollen d’ambroisie peuvent être les suivants :
- Rhinite : éternuements, avec démangeaisons du nez, qui coule ou se bouche.
- Conjonctivite : démangeaison des yeux, qui sont rouges et gonflés.
- Trachéite : toux sèche.
- Asthme : difficulté à respirer, parfois grave chez les personnes sensibles.
- Urticaire : rougeurs, œdèmes, démangeaisons de la peau.
L’association de 2 ou 3 symptômes chez la même personne est le plus souvent notée. Les enfants peuvent être particulièrement touchés, ce qui fragilise leur système respiratoire, les rendant plus vulnérables aux différentes maladies touchant les voies respiratoires.
Votre médecin peut vous aider !
N’hésitez pas à consulter un médecin ! Des solutions existent pour atténuer les symptômes, voire désensibiliser les patients.
L’ambroisie à feuilles d’armoise en début de floraison. Photo : Arnaud Monty
Identification
Reconnaître l’ambroisie à feuilles d’armoise
L’ambroisie à feuilles d’armoise, ou ambroisie annuelle (Ambrosia artemisiifolia L.), est une plante annuelle de la famille des Asteraceae. Voici quelques éléments pour la reconnaître.
Photo : Arnaud Monty
Ne pas confondre…
Comme son nom l’indique, les feuilles de l’ambroisie ressemblent… aux feuilles de l’armoise. Même l’allure générale des deux espèces est assez comparable. Mais l’armoise (Artemisia vulgaris L.) est une plante très commune en Wallonie, et qui ne pose pas de soucis particuliers ! L’ambroisie se distingue ce celle-ci par la face inférieure des feuilles de même couleur que la face supérieure (alors qu’elle est blanchâtre chez l’armoise) et l’absence d’odeur au froissement.
Photo : Arnaud Monty
Reconnaître l’ambroisie trifide
L’ambroisie trifide, ou ambroisie géante (Ambrosia trifida L.), est une plante annuelle de la famille des Asteraceae. C’est une plante érigée de très grande taille (1 à 3m, exceptionnellement jusque 5m). Voici quelques éléments pour la reconnaître.
Photos :© INRAe
Ecologie
Bref historique de l’invasion en Europe
Les deux espèces d’ambroisies observées chez nous sont originaires d’Amérique du Nord, où elles se développent dans des milieux perturbés comme les bords de routes, les friches et les cultures. Toutes deux ont été involontairement introduites en Europe au cours des deux derniers siècles, de façon répétée.
Ambrosia artemisiifolia s’est durablement établie dans différentes parties d’Europe. Elle est particulièrement bien implantée dans la vallée du Rhône, en France, ainsi que dans les plaines hongroises. Partout en Europe, la propagation de l’espèce s’intensifie. Sa présence est aujourd’hui documentée dans de nombreux pays: Allemagne, Suisse, Autriche, République Tchèque, Croatie, Pologne, etc. Ambrosia trifida est moins fréquemment observée, et beaucoup de populations ne se maintiennent pas durablement. Actuellement, les populations bien établies se situent uniquement en France et en Italie.
En Belgique, les ambroisies sont de plus en plus fréquemment observées, en particulier Ambrosia artemisiifolia. Il y a cependant un manque de données d’occurrence de l’espèce (voyez comment vous pouvez aider à mettre à jour la distribution de l’espèce en Wallonie dans la section « Signalement »).
Cycle de vie et dispersion
Les ambroisies sont annuelles. Leur germination se déroule au printemps, la floraison a lieu l’été et les graines sont produites en automne. Ensuite, avec les premiers froids, la plante meurt. Les graines (en botanique, on parle d’akènes) mesurent entre 2 et 5 mm de long. Notons qu’elles sont le seul moyen de propagation de l’espèce, et qu’en hiver, toutes les ambroisies sont des graines !
Il n’est pas rare de trouver des graines d’ambroisie dans les lots de semences et de graines pour l’alimentation animale, en particulier les graines de tournesol destinées aux oiseaux. Les sites de nourrissage (et notamment les basses-cours et poulaillers) constituent souvent des points d’introduction de l’espèce sur un territoire. Une fois implantée localement, le transport de terre et le déplacement des machines (engins agricoles, par exemple) sont des vecteurs connus de dispersion des graines.
Habitat
On observe l’ambroisie principalement dans les milieux ensoleillés et régulièrement perturbés, comme les friches, les bords de route, les carrières, les zones de travaux, ainsi que les parcelles agricoles. Les cultures de printemps (maïs, betterave, tournesol, chanvre, etc.) sont particulièrement propices à leur installation. Actuellement, les principales populations repérées en Région Wallonne sont néanmoins rencontrées dans des jardins privés, aux abords des sites de nourrissage pour oiseaux sauvages ou des poulaillers.
L’ambroisie à feuilles d’armoise est souvent observée dans les cultures de printemps : ici, un champs de tournesol complètement envahi.
Photo : Bruno Chauvel
Signalement
Les deux espèces d’ambroisie sont en phase d’installation en Wallonie. Il est important de documenter les nouveaux foyers d’invasion afin de mettre en place une stratégie de gestion cohérente à l’échelle régionale. Rappelons que si la propagation est aidée par les activités humaines, cette propagation est presque toujours involontaire. La présence d’une population sur un terrain n’est donc pas le résultat d’une action délibérée du propriétaire ou du gestionnaire. Plutôt que de chercher un coupable, cherchons des solutions !
Que faire, concrètement, si vous observez une population d’ambroisie en Wallonie ?
- Vérifier qu’il s’agit bien d’Ambrosia artemisiifolia (et non de l’armoise commune, par exemple), voire d’Ambrosia trifida. Pour vous aider, en plus de la section « identification» de ce site et de la fiche descriptive, vous pouvez utiliser l’application iNaturalist ou Obsidentify.
- Avertissez-nous ! Le meilleur moyen est d’encoder votre observation (avec photo) via une des plateformes d’encodage suivantes : iNaturalist, Observations.be ou l’enquête EEE du DEMNA. Mais vous pouvez aussi nous contacter directement par e-mail : owa@uliege.be
- L’Observatoire wallon des ambroisies se déplace pour valider l’observation et tenter de trouver des solutions adaptées !
Comme pour beaucoup de plantes invasives, la gestion des ambroisies s’envisage sur le moyen ou le long terme. En effet, leurs graines peuvent rester viables plusieurs années dans le sol et l’enjeu principal est d’éliminer le stock semencier. En fonction du milieu envahi et de la taille de la population, la gestion pourra être manuelle (arrachage), mécanique (travail du sol, fauche) ou chimique (utilisation d’herbicides en parcelle agricole). Pour les plus grandes populations, il est souvent nécessaire de combiner plusieurs techniques de lutte.
Vos données sont utiles !
L’Observatoire wallon des ambroisies a rassemblé les données d’occurrences encodées pour A. artemisiifolia, à l’échelle de la Wallonie, depuis diverses sources : 207 populations ont été encodées depuis 2000. Toutes ces populations ont ensuite été visitées pendant la période de végétation, afin de vérifier leur présence, quantifier leur importance et tenter d’identifier leur origine.
Au total, 25 populations ont été retrouvées en 2020, 37 en 2021, 44 en 2022, 56 en 2023 et 52 en 2024. Il s’agit pour la plupart de petites populations, bien que 18 d’entre elles comptent plusieurs dizaines d’individus (parfois plusieurs centaines !). Pour plus de la moitié, un lien a pu être fait avec les graines pour oiseaux. Il s’agit typiquement de petites populations établies à proximité d’un poulailler ou d’une mangeoire de jardin. Les autres populations n’ont pas été retrouvées. Ceci peut être dû à une gestion préalable, à la modification de l’occupation du sol ou encore à un échec d’installation de l’espèce.
Carte d’occurrence de l’ambroisie à feuilles d’armoise pour 2024, illustrant les différentes populations surveillées par l’Observatoire wallon des Ambroisies et leur statut. Les données anciennes (antérieures à la création de l’OWA et dont la population n’a pas été retrouvée en 2020) et les données non-accessibles (propriété privée non-visitable, absence de contact, etc.) sont représentées par un point noir tandis que les populations gérées sont représentées par un losange de couleur. Les sites gérés avec présence de la plante sont illustrés en orange ; les sites gérés sans présence de la plante au dernier recensement sont en vert clair ; les sites gérés sans présence de la plante pendant 3 années consécutives sont en vert foncé. Les communes wallonnes sont représentées sur la carte selon un code couleur dépendant de la fréquence d’observation de la plante depuis 2020.
Documents et formation
Documents
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Pour plus d’informations sur les activités de l’Observatoire Wallon des Ambroisies, rendez-vous sur la page dédiée.
Pour plus d’informations sur la gestion des ambroisies ou pour mieux connaître la situation d’invasion en Europe, visitez également :
www.ambroisie.info
Vous pouvez également télécharger une compilation d'articles de presse pour 2020, pour 2021 et pour 2022, ainsi qu’un article sur la banque de graines d’ambroisie et les premiers résultats de notre enquête commune avec l'Observatoire français sur la filière "graines pour oiseaux". Merci à nos différents collaborateurs !
Contacts
L’Observatoire wallon des ambroisies
L’Observatoire wallon des ambroisies est une structure financée par la Cellule permanente environnement-santé (CPES) du Service public de Wallonie. Elle est hébergée et animée par Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège.
Nos missions principales sont la prévention et la diffusion d’informations sur la problématique des ambroisies.
Pour nous contacter :
E-mail : owa@uliege.be
Téléphone (lundi – mardi – jeudi de 9:00 à 12:00) : 081/82.28.26
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