Présentation

 

La Wallonie est parcourue par de nombreux cours d'eaux. Ils répartis comme suit : 

  • Les voies navigables, gérées par le Service Public de Wallonie Mobilité et Infrastructure (SPW-MI),
  • Les cours d'eau non navigables de 1ère catégorie, de bassin hydrographique supérieur à 5000 ha, gérés par le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (SPW-ARNE), Direction des Cours d'Eau non navigables (DCENN),
  • Les cours d'eau non navigables de 2ème catégorie, qui ne sont classés ni en première ni en troisième catégorie,
  • Les cours d'eau non navigables de 3ème catégorie, en aval de leur origine (point des 100 ha), tant qu'ils n'ont pas atteint la limite de la commune où est située cette origine,
  • Les cours d'eau non classés, de bassin hydrographique inférieur à 100 ha, gérés par les propriétaires riverains.

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A partir du 1er juillet 2009, la circulation des embarcations sur les cours d'eau en Wallonie est soumise à l'arrêté du Gouvernement wallon du 19 mars 2009 réglementant la circulation sur et dans les cours d'eau.
Certains cours d'eau non navigables de 1ère catégorie, gérés par la Direction des Cours d'eau non navigables, sont autorisés à la circulation des embarcations.

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Le Département de la Nature et des Forêts (SPW-ARNE) est chargé de la gestion écologique du milieu naturel, soit de gérer, promouvoir, vulgariser et faire respecter la nature en tant qu'écosystème. Pour ce faire, elle s'appuie sur la loi du 12 juillet 1973 sur la Conservation de la nature et ses différents arrêtés d'application, dont celui du 19 mars 2009 réglementant la circulation sur et dans les cours d'eau.

Sur les voies navigables, la navigation de plaisance est soumise au Règlement général des voies navigables.
Toutes les informations utiles sur l'organisation et la réglementation de la navigation de plaisance en Région wallonne sont reprises sur le site des voies hydrauliques de Wallonie.

Les tronçons de cours d’eau autorisés pour la pratique du canoë-kayak et du rafting totalisent 450 km en Wallonie. Chaque rivière ayant son style et ses charmes, le pratiquant aura plaisir à les découvrir l’une après l’autre, à différentes saisons.

Les tronçons touristiques faciles sont situés sur l’Amblève, l’Ourthe, la Lesse, la Semois et le Viroin ; la navigation y est en principe autorisée toute l’année, avec certaines restrictions selon la législation en vigueur. En conditions normales de hauteur d’eau et par bonne météo, ils sont accessibles à tous les pratiquants, même sans expérience.

Les tronçons sportifs sont situés sur les parties amont des grandes rivières et sur certaines petites rivières comme l’Our, la Sûre, la Vierre, l’Aisne, la Salm, etc. On peut y naviguer en automne-hiver uniquement, avec certaines restrictions selon la législation en vigueur. Ils s’adressent à des pratiquants autonomes et expérimentés car la difficulté technique peut aller jusqu’à la classe III soutenue, dans des zones difficiles d’accès.

Quand peut-on naviguer ?

Sur tous les tronçons, l’accès est autorisé en fonction de la période de l’année et selon des horaires ; de plus, des niveaux d’eau minimum et maximum limitent la navigation pour des raisons de protection de la nature (niveau minimum) et de sécurité (niveau maximum). D’autres circonstances peuvent aussi y restreindre ou interdire temporairement la navigation (travaux, embâcles, dangers, protection de la nature).

Pour une activité de loisir, la période idéale est de mai à octobre : les journées sont longues et la température est agréable. Il est d’autant plus agréable de naviguer que le niveau d’eau est suffisant : lorsque le niveau est proche du niveau d’eau minimum, il faut s’attendre à de fréquents échouages. Sur nos rivières, le niveau d’eau est très variable selon l’époque de l’année et selon les conditions météorologiques.

Certaines interdictions générales sont à garder en mémoire : interdiction de mettre à l’eau ou d’accoster en dehors des aires officielles désignées pour cela, interdiction de s’engager dans les biefs et canaux de dérivation, interdiction de jeter des déchets, de faire du feu, de bivouaquer, de porter atteinte à la nature. De plus, certaines portions de rivières sont classées en « cours d’eau navigable » et imposent donc de circuler à bord d’une embarcation immatriculée auprès du SPF Mobilité (Direction des Voies navigables).

A quelle difficulté technique faut-il s’attendre ?

Par niveau d’eau moyen, les tronçons touristiques sont accessibles à des pratiquants débutants ou occasionnels, non expérimentés. Néanmoins, par niveau d’eau élevé, proche du niveau maximum autorisé à la navigation, le courant peut devenir localement très fort et impose une maîtrise des manœuvres de base. Ces tronçons de rivière accessibles au tourisme sont classés comme rivières de randonnée à cours calme ou rivières de classe I (facile) selon la classification internationale. Seuls des obstacles ponctuels comme un barrage ou un arbre abattu peuvent présenter un risque pour le pratiquant non averti.

Les tronçons sportifs regroupent l’ensemble des difficultés que l’on peut rencontrer en navigation de rivière non surveillée : rochers, obstacles, arbres couchés, sauts, drossages,… Selon la classification internationale, la difficulté est de niveau II à III. De plus, ces parties de rivières sont souvent situées en plein massif forestier, ce qui peut rendre la communication avec d’éventuels secours et leur accès sur site très problèmatiques. Il s’agit donc d’une navigation engagée, réservée à des pratiquants expérimentés et capables de se débrouiller en zone naturelle.

A qui s’adresser pour naviguer ?

Sur les tronçons touristiques, de nombreux opérateurs proposent différentes formules de location, de la demi-journée à plusieurs jours, avec ou sans encadrement. Pour une pratique sportive, et pour progresser en technique, il faut s’adresser à l’ADEPS (stages), aux clubs affiliés à la Fédération francophone de Canoe-Kayak, ou à des organismes privés. La pratique autonome, c.-à-d. avec sa propre embarcation, est aussi possible, elle connaît d’ailleurs de plus en plus de succès.

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Embâcles sur la Houille.

Toutes les rivières, en quelques mots

L’Amblève, de Stavelot à Coo et de Aywaille à Comblain-au-Pont : « L’Ardennaise »

Directement connectée au Plateau des Hautes Fagnes, l’Amblève est naviguée sur trois tronçons d’environ 2 heures chacun. Les amateurs de sport aventure apprécient cette descente car elle est au centre d’une région très active dans le tourisme « outdoor », notamment autour de la fameuse cascade de Coo. C’est une rivière de caractère qui offre une belle expérience de navigation facile, avec de nombreux passages où le pratiquant débutant peut s’exercer, dans un bel écrin de nature. Le premier tronçon, de Stavelot à Trois-Pont, est longé par un Ravel.

D’autres tronçons, plus sportifs, sont ouverts à la navigation du 1er octobre au 15 mars (sous conditions) dans la région, sur la Salm et l’Our.

La Lesse, de Houyet à Anseremme : « La Merveilleuse »

La très connue « descente de la Lesse » dure une journée, et quelle journée ! En pleine nature, sur une rivière vive et facile, avec deux barrages amusants à passer, des falaises au bord de l’eau, une château de conte de fées… Quelques campings sont présents aux endroits d’embarquement-débarquement le long de la rivière. Il y a également la possibilité d’effectuer un parcours raccourci, mais qui fait découvrir l’essentiel des joyaux de cette vallée. Un atout supplémentaire : la liaison entre le départ et l’arrivée se fait aisément en train.

D’autres tronçons, plus sportifs, sont ouverts à la navigation du 1er octobre au 15 mars (sous conditions) sur la Lesse : de Wanlin à Houyet (une petite journée, en continuité avec la descente de Houyet à Anseremme), et de Daverdisse à Chanly (une demi journée).

L’Ourthe, de Nisramont à Hampteau et de Hotton à Comblain-au-Pont : « La Paisible »

La descente de l’Ourthe offre la plus grande variété de paysages : depuis l’Ardenne profonde, jusqu’au Condroz, en traversant les grandes plaines de la Famenne. Une telle diversité ne se visite pas en un jour, et il faudra effectuer la descente en plusieurs tronçons pour profiter des charmes de l’Ourthe. Une première partie, de Nisramont à Laroche (une demi journée), puis jusqu’à Hampteau (un jour), fait découvrir l’ambiance d’une rivière ardennaise, sans jamais mettre le pratiquant débutant dans l’inconfort. Une deuxième partie, de Hotton à Durbuy (une grosse journée), offre un cours calme mais parfois puissant qui serpente par de larges méandres dans une vaste plaine alluviale. La troisième partie, de Durbuy à Comblain-au-Pont (un jour), se déroule entre les collines du Condroz où la rivière se fraie un chemin sympathique, non loin de centres touristiques comme Durbuy.

L’Ourthe est formée de deux cours d’eau qui confluent à Engreux : l’Ourthe occidentale et l’Ourthe orientale, tronçons sportifs autorisés à la navigation (une journée par tronçon). Au confluent (barrage), le Lac de Nisramont offre aussi une belle expérience de navigation (pour les conditions d’accès, voir Département Nature et Forêt du Service Public de Wallonie).

La Semois, de Chiny à Bohan : « L’Aventureuse »

La plus longue descente continue de Wallonie (120 km, 5 jours), la Semois offre une expérience unique de nature et d’aventure loin de tout. Mais une telle aventure se prépare : il n’est pas rare que des aires soient distantes de plus de 10 kilomètres et imposent une navigation de plusieurs heures sans arrêt. Plus encore qu’ailleurs, il est conseillé se renseigner auprès des opérateurs touristiques pour s’engager dans un tronçon qui vous convient. Cette précaution étant prise, la rivière vous offrira une belle palette d’ambiances : forêt profonde, vallée étroite, prairies, vaste vallée, beaux villages typiques…

Un tronçon sportif de Tintigny à Chiny est en continuité avec la Semois touristique (un jour). La Vierre, rivière voisine qui se jette dans la Semois un peu en amont de Chiny, est également partiellement autorisée à la navigation sportive (une demi journée).

Le Viroin, de Dourbes à Treignes : « La Familiale »

Moins fréquentée que les autres rivières «  touristiques », la descente du Viroin remplit une toute belle journée sur une rivière de charme. Les aires situées dans les villages régulièrement espacés sur le cours de la rivière permettent de fractionner la descente pour une activité familiale de 2 heures, parfaite pour un beau matin d’été. La région offre de nombreuses possibilités d’hébergement, un train touristique fait la liaison entre certains villages.

La Lesse, de Daverdisse à Chanly, l’Ourthe occidentale et orientale, la Semois de Tintigny à Chiny, la Sûre, l’Our : « les sauvages »

Ces tronçons, accessibles uniquement en période automne-hiver, regroupent toutes les caractéristiques des rivières sportives, mais avec une plus grande largeur et des moments plus calmes. Ils sont parfaits pour s’initier aux techniques et à l’autonomie, avant de s’engager dans des rivières encore plus exigeantes. L’Ourthe occidentale est un parcours varié, exigeant par sa longueur. L’Ourthe orientale est aussi intéressante par la variété des situations, et rassurante par la présence de plusieurs aires qui permettent de ne pas s’engager sur une distance trop longue. La Semois en aval de Tintigny, sinueuse, se déroule dans un environnement ouvert et lumineux. La Lesse entre Daverdisse et Chanly est plutôt étroite et rapide, elle est sans doute la moins accessible des tronçons de ce paragraphe ; elle est longée par un parcours vélo vert. La Sûre et l’Our sont des tronçons idéaux pour parfaire ses manœuvres techniques.

La Houille, la Vierre, l’Aisne, la Salm : « Les Sportives »

Ces rivières offrent des moments sportifs inoubliables en pleine nature. Techniques, leur difficulté peut être soutenue (jusqu’à la classe III), et dépend fortement du niveau d’eau. Il n’est pas rare d’avoir des obstacles qui barrent complètement le lit de la rivière, de manière totalement imprévisible. Elles sont étroites, quelques mètres seulement à certains endroits, et le courant peut y être très rapide. Une des plus délicates est sans doute la Houille (une journée), car son parcours est long et isolé. La Vierre est relativement facile mais son cours est très sinueux. L’Aisne et la Salm sont techniques et rapides, leur descente ne devrait être entreprise qu’après une reconnaissance.

Tableau récapitulatif des tronçons canoë-kayak

Tableau récapitulatif des tronçons canoe-kayak.png

Légende

Coordonnées GPS

En coordonnées Lambert. Voir Géoportail de Wallonie et site kayak pour identification précise sur carte.

Technique

Niveau exigé pour le pratiquant, par niveau d’eau moyen, apprécié selon le canevas suivant (qualitatif, pour la cotation internationale, se reporter au texte par tronçon) :

* Facile. Aucune expérience de navigation préalable, tronçon adapté à la promenade familiale et à la pratique de loisir.

** Moyen. Petit bagage techique nécessaire, savoir s’arrêter face au courant et reprise de courant, effectuer un virage court, tronçon idéal pour apprendre les manoeuvres de base et progresser.

*** Difficile. Maîtrise des techniques de base du canoë-kayak, différents types d’arrêts et reprises, bac avant et arrière, etc., tronçon réservé aux pratiquants avec expérience.

Engagement

Information relative à l’isolement du tronçon, la proximité de routes et de villages et la dificulté à aller chercher du secours en cas d’urgence, le nombre d’aires et les possibilités d’interrompre la navigation, appréciée selon le canevas suivant (qualitatif) :

* Pas engagé. Plusieurs aires d’embarquement-débarquement sur le tronçon, possibilité d’interrompre la descente en cours de route en cas de force majeure, route à proximité, traversée de villages, départ et arrivée en zone habitée, présence d’infrastructures touristiques le long de l’eau.

** Engagé. Pas d’aire d’embarquement-débarquement intermédiaire, ou éventuellement une aire, peu de routes à proximité, ou seulement sur une partie du tronçon, départ et/ou arrivée en lieu non habité, peu ou pas d’infrastructures touristiques le long de l’eau.

***Très engagé. Pas d’aire d’embarquement-débarquement intermédiaire, pas de route ni village à proximité, pas d’infrastructure touristique sur le parcours, éventuellement pas de réseau gsm, tronçon très isolé.

Nos rivières en images

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Photo  1 - La Lesse, dans les environs de Gendron.

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Photo  2 - La Semois, entre Bouillon et Vresse.

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Photo  3 - L'Ourthe, entre Nisramont et Maboge.

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Photo  4 - La Vierre, entre Straimont et Suxy.

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Photo  5 - Aires d'embarquement et débarquement, toujours signalées, bien visibles depuis la rivière et depuis la rive (panneau indiquant aussi, pour le tronçon, les horaires et dates d’ouverture, ou la fermeture).

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Photo  6 - Accès aux aires très variable, parfois problématique. Ici, aire aménagée à Cheneux (Amblève).

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Photo  7 – Franchissement d’un ancien barrage par un passage non aménagé (Semois, barrage de Martué).

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Photo  8 - Franchissement d'un barrage par une passe aménagée (Semois, Moulin Cambier à Chiny).

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Photo  9 - Une passe aménagée par niveau d'eau maximum autorisé, formation d'un courant de rappel, potentiellement dangereux (Semois, Vanne des Moines entre Sainte-Cécile et Herbeumont)

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Photo  10 – Une passe aménagée n’est pas forcément praticable et le franchissement d’un barrage exige toujours un repérage. Ici, la passe est bouchée par un arbre abattu : danger ! (Semois, barrage de Termes, entre Tintigny et Chiny)

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Photo  11 - Un danger très fréquent : branches et arbres en travers de la rivière (Ourthe Occidentale, en aval de Wyompont).

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Photo  12 - Les embâcles sont à signaler à l'adresse info.kayak@spw.wallonie.be ; l'administration assure leur dégagement dans les semaines qui suivent le signalement.

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Photo  13 - En été, la présence d'herbiers peut ralentir considérablement la progression (Semois, en aval de Herbeumont).

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Photo  14 - Par niveau d'eau bas, les passages à effectuer à pied se multiplient, augmentant le temps de parcours.

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Photo  15 – Une bonne technique, et un équipement adapté, notamment à la marche dans l'eau, sont indispensables pour franchir certains passages.

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Photo 16 – En kayak, canoë, raft ou embarcation gonflable, la navigation sur nos rivières est une source inépuisable d'amusement et de découverte. La législation est mise en place pour votre sécurité, pour la protection de la nature et pour le respect des autres usagers de la rivière : respectez-la