
La Wallonie poursuit son engagement dans la lutte contre les polluants éternels dans le secteur de l'assainissement des eaux usées.
Entre novembre et décembre 2024, une deuxième campagne d’analyses a été menée sur les stations d’épuration publiques afin d’évaluer la présence des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) et de l’acide trifluoroacétique (TFA) dans les eaux épurées et les boues résiduaires.
Un suivi renforcé des PFAS
Les PFAS, utilisés dans de nombreux produits industriels et domestiques, sont connus pour leur extrême stabilité chimique et leur persistance dans l’environnement. Bien qu’aucune usine productrice ne soit implantée en Wallonie, ces substances peuvent se retrouver dans les eaux usées via les rejets domestiques ou industriels.
Dans le cadre de cette deuxième campagne :
- 452 stations d’épuration ont été analysées pour les PFAS et le TFA dans les eaux en sortie.
- 106 échantillons de boues ont été prélevés sur 105 sites.
Résultats dans les eaux épurées
- 8 PFAS ont été détectés, mais à des fréquences faibles (entre 0,4 % et 6,2 % des échantillons).
- La concentration médiane pour tous les composés est restée inférieure à la limite de quantification.
- Le TFA a été détecté dans 100 % des échantillons, avec une concentration médiane de 1,2 µg/l.
Résultats dans les boues
- 13 PFAS ont été détectés dans les boues valorisées en agriculture.
- Les composés PFOS, PFDA et PFDoDA ont été retrouvés dans plus de 90 % des échantillons.
- Aucun échantillon n’a dépassé le seuil réglementaire de 400 µg/kg MS pour la somme des 22 PFAS.
- Trois stations dont une seule partait en valorisation agricole ont a dépassé le seuil de 40 µg/kg MS pour la somme des 6 PFAS prioritaires, entraînant leur envoi vers la valorisation thermique.
Une démarche proactive
Ce suivi s’inscrit dans une stratégie volontaire et préventive menée par la SPGE, le SPW-ARNE et l’ISSeP. Un screening de 6 mois est en cours sur une quarantaine de stations pour mieux comprendre la variabilité des concentrations dans le temps.
Les résultats de ce deuxième audit confirment une présence limitée et diffuse des PFAS dans les eaux et boues wallonnes. La vigilance reste de mise, et les efforts de surveillance se poursuivent pour mieux protéger l’environnement et la santé publique.