
Le 24 mai, l’Institut Scientifique de Service public (Issep) a présenté les résultats de la 2e phase de la première campagne de biomonitoring en Wallonie. Cette étude, centrée sur les enfants de 3 à 11 ans et l’analyse de nouvelles substances, révèle que les niveaux d'exposition aux produits chimiques chez les jeunes restent préoccupants. Cependant, les niveaux observés sont comparables à ceux trouvés dans d'autres pays européens.
Résultats de l'étude 2022
En 2022, l'étude a mesuré les niveaux de divers produits chimiques (environ 50 substances différentes) chez 602 enfants. Réalisée par un consortium incluant l'ISSEP, le CHU Liège, l'UCLouvain, les cliniques universitaires Saint-Luc, et Sciensano, l'analyse a montré que 99 % des enfants ont des traces d'au moins un insecticide dans leurs urines, avec des concentrations plus élevées chez les jeunes enfants que chez les adolescents ou les adultes. Les PFAS ont été détectés dans presque tous les échantillons de sang des adolescents et des adultes.
Comparaison européenne et évolutions
Les données permettent de comparer les niveaux d'exposition à 33 substances chimiques avec d'autres pays européens. En Wallonie, les niveaux sont similaires à ceux observés ailleurs, avec un dépassement de la valeur de risque seulement pour le cadmium chez 0,5 % des enfants. Les concentrations de bisphénol A chez les enfants sont désormais trois fois plus faibles qu'en 2011-2012, en raison des restrictions de l'UE depuis 2006. La tendance à la baisse est également visible pour certains pesticides interdits et les PFAS.
Impact et suivi
Cette étude fournit de nouvelles valeurs de référence pour surveiller l'exposition aux substances chimiques. Elle permet d’identifier les individus les plus exposés et d'élaborer des conseils pour réduire l'exposition ainsi que des politiques de santé publique plus efficaces. La Wallonie bénéficie ainsi de données cruciales pour le suivi de l’exposition aux polluants.
Étapes futures
Des analyses complémentaires sont prévues pour approfondir la compréhension des sources de polluants. Une phase 3 de la campagne de biomonitoring, ciblant les personnes de 40 à 59 ans, est déjà en cours, ainsi qu'une étude spécifique sur les riverains des broyeurs à métaux.
Pour plus d'informations sur le biomonitoring humain wallon, rendez-vous sur le portail Environnement-Santé.