Réseaux de surveillance de la qualité de l'air : Rapport 2005

• Format PDF
• Introduction
• Composés du soufre
• Composés azotés
• Ozone
• Monoxyde de carbone
• Retombées acides
• Composés organiques
• Particules
• Analyse élémentaire
  • Introduction
  • Aluminium
  • Antimoine
  • Arsenic
  • Baryum
  • Cadmium
  • Calcium
  • Chrome
  • Cuivre
  • Fer
  • Magnésium
  • Manganèse
  • Mercure
  • Molybdène
  • Nickel
  • Plomb
  • Sélénium
  • Silicium
  • Titane
  • Vanadium
  • Zinc
• Fluorures
• Analyse par zones
• Adresses des stations

9.6. Cadmium

9.6.1. Particules en suspension

Résultats de l’année 2005

Le cadmium fait l’objet d’une attention toute particulière et est analysé pour toutes les stations du réseau métaux lourds (Tableau 82).

Les teneurs en cadmium sont faibles et, le plus souvent, inférieures à la limite de détection, avec un maximum à la station de Sclaigneaux.  Les stations d’Ath et de Dampremy doivent également retenir toute notre attention car les centiles élevés y sont plus importants et en augmentation par rapport à 2004. Les résultats des stations de Bovigny et d’Arlon sont au dessus de ce à quoi on s’attend au vu de l’environnement de ces stations. Il est possible et même presque certain que cet excès soit dû à des problèmes techniques (lot de filtres) plutôt qu’à un phénomène environnemental. Les trois premiers mois sont plus chargés que le reste de l’année. En ne tenant pas compte ces trois mois, les statistiques sont alors du même ordre que les autres stations rurales.  Il faut en effet rester prudent car les valeurs mesurées sont aux limites de la technique d’analyse et de faibles variations ne sont pas nécessairement très significatives.

Limite de détection : LD = 0.023 µg/m³

Tableau 82 : Cadmium - Particules en suspension - Statistiques 2004 et 2005

Normes et catégories ISSeP

Comme pour l’arsenic, la 4^ième directive fille (2004/107/CE) réglemente les teneurs en cadmium dans l’air ambiant. Les motivations et les moyens mis en œuvre sont identiques à ceux de l’arsenic et la directive édicte également une valeur cible (Tableau 83).

Tableau 83 : Cadmium - Valeur cible (directive 2004/107/CE)

(1) à partir de cette date, les Etats membres prennent toutes les mesures nécessaires qui n’entraînent pas des coûts disproportionnés pour veiller à ce que les concentrations ne dépassent pas la valeur limite.

La méthode d’analyse actuelle (fluorescence X) n’est plus adaptée pour  vérifier le respect de cette norme. Nous sommes dans l’incapacité de vérifier le respect de la valeur cible puisqu’elle est inférieure à la limite de détection de la méthode. De plus, la méthode de quantification doit permettre de descendre en-dessous des seuils d’évaluations minimal (2 ng/m³) et maximal (3 ng/m³) pour évaluer les dépassements de ces seuils et ainsi déduire les obligations de mesure. Actuellement, une étude faisant appel à un échantillonnage de plus longue durée (plus de matière à analyser) et à une méthode d’analyse par voie humide (permet de mesurer des concentrations plus faibles) est en cours afin de connaître plus précisément les niveaux auxquels on se situe et établir la stratégie la plus appropriée pour la mesure de cet élément.

Toutefois, nous pouvons déjà affirmer que les stations dont la moyenne annuelle est au dessus de la limite de détection transgressent la norme soit la station de Sclaigneaux.

L’Organisation Mondiale de la Santé retient également 0.005 µg/m³ comme valeur guide, chiffre que nous ne pouvons actuellement vérifier sauf à la station de Sclaigneaux qui outrepasse cette valeur guide.

Avant que ne sorte la directive européenne, il existait, en Allemagne et en Flandre, une norme moins sévère de 0.04 µg/m³ en moyenne annuelle; cette norme est respectée pour toutes les stations du réseau.

A l’heure où la mesure de la qualité de l’air était toujours une compétence nationale, l’Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie (I.H.E.) avait également défini des valeurs guides : moyenne annuelle de 0.02 µg/m³, centile 98 de 0.08 µg/m³ et maximum journalier de 0.2 µg/m³. La station de Sclaigneaux ne respecte ni la condition sur la moyenne ni celle sur le centile 98. A Ath, suite à l’augmentation du centile 98, la valeur guide n’est plus respectée. Le maximum journalier de 0.2 µg/m³ est dépassé aux stations de Sclaigneaux (11 fois), Ath (2 fois) et Angleur (1 fois). Pour cette dernière station, il s’agit d’un cas isolé puisque toutes les autres valeurs sont inférieures à la limite de détection.

9.6.2. Poussières sédimentables

Résultats de l’année 2005

Les retombées en cadmium sont généralement faibles, sauf pour le groupe d'Ath (Tableau 84). Ce groupe est influencé par une usine traitant notamment du cadmium. On retrouve également de plus fortes teneurs en cadmium pour des groupes associés à des industries de traitement de cuivre ou de zinc comme les groupes de Sclaigneaux, Engis, Saint-Georges et Chênée. Les groupes sous l’influence d’une activité sidérurgique montrent également des retombées plus importantes en cadmium comme à Oupeye, Seraing et surtout La Louvière et Charleroi. Par rapport à 2004, il n’y a pas de tendance d’ensemble mais, parmi les variations les plus importantes, il faut retenir la diminution à Ath, les niveaux revenant à ceux de 2003, ou l’augmentation à  Sclaigneaux, Engis (pour la seconde année consécutive) et surtout à La Louvière. Pour ce dernier groupe, les retombées en cadmium pour les quatre stations composant le groupe n’ont jamais été aussi élevées depuis le début des mesures.

Tableau 84 : Cadmium - Poussières sédimentables - Résultats 2004 et 2005

Normes et catégories ISSeP

A défaut de législation wallonne, on peut se tourner vers les normes étrangères. Ainsi, la norme actuellement en vigueur en Allemagne est de 2 µg/m².j (Technical Instruction On Air Quality Control – 2002). Cette norme est dépassée pour les groupes d’Ath, Sclaigneaux et Engis.

Au niveau européen, il n’existe pas encore de normes relatives aux dépôts en cadmium. La directive 2004/107/CE ne réglemente que le cadmium dans les particules en suspension mais elle souligne l’importance des dépôts dans l’impact de la pollution et affirme la nécessité de réglementer ces dépôts.

L’ISSeP a défini une classification des différents groupes, basée sur la norme allemande (Tableau 85).

Les stations d’Ath, Sclaigneaux et Engis appartiennent à la catégorie des valeurs très élevées. Les stations du groupe de La Louvière passent à la catégorie intermédiaire (valeurs élevées) rejoignant ainsi les stations de Charleroi et Saint-Georges. Les autres stations se situent dans la classe des valeurs faibles.

Tableau 85 : Cadmium - Poussières sédimentables - Catégories ISSeP