[ Consultez les données actualisées ] Description du phénomèneLes dépenses environnementales totales, supportées par le secteur des entreprises, correspondent au flux de dépenses dinvestissement et de dépenses courantes visant à protéger lenvironnement. Les investissements environnementaux se divisent en deux catégories, à savoir :
Les dépenses courantes comprennent :
Les dépenses environnementales sont attribuées à un domaine de lenvironnement tel que : lair, le bruit, les déchets, leau et les sols. SignificationCet indicateur permet dévaluer par secteur les conséquences financières pour les industries des politiques denvironnement adoptées par les pouvoirs publics. Il permet aussi dapprécier limportance et la nature des efforts accomplis par les industries dans les différents domaines de lenvironnement. Situation en Région wallonneLa Figure 6-22 présente lévolution des dépenses pour la protection de lenvironnement des entreprises échantillonnées de 1995 à 1998. Le total des dépenses a diminué de 1995 à 1998 (de 9.459 millions à 6.786 millions). Cette diminution est due à la réduction des investissements intégrés (de 5.611 millions à 645 millions). Dune manière générale, les différences observées dans les résultats peuvent être expliquées par le caractère pilote de la première enquête. Les niveaux dinvestissements et de dépenses des deux dernières années sont vraisemblablement plus réalistes. Figure
6-22 : Evolution des dépenses pour la protection de lenvironnement (sur base des définitions Eurostat) des entreprises concernées par lenquête «bilan environnemental intégré ». Le total des investissements «end-of-pipe» et celui des dépenses courantes ont augmenté (respectivement de 1.142 millions à 1.600 millions et de 2.706 millions à 4.541 millions). Ce sont la chimie, la métallurgie et lindustrie agroalimentaire qui, en valeur absolue, ont le plus investi pour les années 1997 et 1998. La Figure 6-23 présente lévolution de 1995 à 1998 de la répartition par domaine des investissements «end-of-pipe » pour les entreprises concernées par lenquête. Les investissements dans le domaine de leau sont toujours prépondérants (de 293 millions à 723 millions) mais les investissements dans le domaine des déchets sont en augmentation (de 47 millions à 319 millions). Les investissements dans le domaine de lair sont également importants mais assez variables dune année à lautre (761 millions en 1995, 202 millions en 1996 et 455 millions en 1998). Les investissements dans le domaine du bruit et du sol sont faibles mais en augmentation progressive (respectivement de 10 millions à 60 millions et de 5 millions à 14 millions). Figure
6-23 : Evolution de la répartition par domaine des investissements «end-of-pipe» des entreprises concernées par lenquête « bilan environnemental intégré». Les montants en jeu diffèrent de manière appréciable en fonction des domaines. En effet, dans les domaines de leau et de lair, les équipements sont plus chers (une station dépuration des eaux usées, un filtre à manche, ...) que dans le domaine des déchets où les investissements concernent généralement des conteneurs, broyeurs,... Lexamen des dépenses réalisées par domaine permet didentifier les effets des réglementations environnementales sur lindustrie wallonne comme par exemple :
Situation wallonne dans le contexte européenLes enquêtes spécifiques sur les dépenses environnementales des industries ne sont pas encore réalisées dans tous les Etats membres. On trouvera ci-après, pour différentes années, les principales données sur les dépenses environnementales existant actuellement dans quelques pays européens (Tableau 6-7) 18. Dans bien des cas, les définitions et les méthodes demeurent disparates dun Etat membre à lautre. Les comparaisons portent par conséquent uniquement sur des ordres de grandeur. Cependant, lexamen de ce tableau permet de dire que les dépenses «end-of-pipe» restent prépondérantes mais en proportion variable (allant de 50 à 80 %) dans tous les États Membres. Les résultats wallons sinscrivent dans cette tendance. Tableau
6-7 Dépenses environnementales dans quelques pays européens
par type et par domaine (1993-94-95-98).
DivR5
: Nombre de sites et types dentreprises enregistrées EMAS
Le système dacquisition de linformation relatif au bilan environnemental des entreprises mis en place en Région wallonne consiste en une enquête annuelle dont lobjet est de collecter des informations sur les émissions physiques et les dépenses en matière denvironnement des industries. Actuellement deux volets de ce bilan sont pleinement développés : le volet déchets et le volet dépenses environnementales. Lenquête vise uniquement lindustrie manufacturière, le secteur de la production de lélectricité et les installations de traitement de déchets. Elle ne couvre ni les activités de services (banques, assurances, administrations, ) ni le secteur de la construction. Léchantillon de sièges dexploitation a été choisi sur base de la consommation énergétique (entreprises les plus énergivores), de la taille (grandes et moyennes entreprises) et du potentiel de pollution (entreprises les plus polluantes) dans lesprit de la Directive européenne relative à la prévention et réduction intégrées des pollutions (IPPC) 19. Dans le cas des dépenses, les résultats obtenus nont pas été extrapolés à lensemble du secteur manufacturier de la Région wallonne. En effet, il faudrait, pour ce faire, pouvoir bénéficier dune variable de calage, tel que le chiffre daffaire par exemple, provenant dune enquête de plus grande envergure ce qui nest pas possible actuellement. Les activités de protection de lenvironnement sont identifiées en fonction de la nomenclature statistique européenne normalisée et unifiée des activités et des équipements de protection de lenvironnement (CEPA). Les résultats sont présentés selon le découpage utilisé dans le questionnaire Eurostat : les investissements « end-of-pipe» ou spécifiques, les investissements intégrés et les dépenses courantes. Les investissements liés aux technologies «end-of-pipe» sont considérés en totalité comme contribuant à la protection de lenvironnement. Par contre, lorsquil sagit dinvestissements intégrés, une part est prise en compte, celle attribuée à lenvironnement. Le problème consiste à identifier cette part environnementale. Eurostat et lOCDE préconisent une évaluation basée sur une comparaison avec une installation similaire traditionnelle de référence moins performante en matière denvironnement. Dans la pratique, cette manière de faire savère peu praticable. De plus, dans beaucoup de cas, ce ne sont pas des changements complets de process qui sont réalisés mais plutôt des adaptations de parties de process. Aussi ny a-t-il pas de solution absolue à ce problème. Il en découle que les montants totaux des investissements intégrés sont jugés fiables alors que les montants estimés par pondération par la part environnementale de ces investissements intégrés sont eux jugés dune faible fiabilité.
Voir tableau ci-dessous.
PETITJEAN Marianne
PLANCHON Anne |
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NOTE 18: Environmental protection expenditure in Member States. First Edition 1988-1996. EUROSTAT. |
NOTE 19: Directive 96/61/CE du Conseil du 24 septembre 1996 relative à la prévention et réduction intégrées de la pollution. Journal officiel no L 257 du 10/10/1996 p. 0026 0040. |