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Signification

Les POP constituent certainement une pression non négligeable exercée sur l’environnement mais les connaissances à leur sujet sont encore assez nouvelles et limitées. La bioaccumulation et la toxicité associées à ceux-ci, sont des phénomènes qu’il faudrait pouvoir suivre et analyser. L’estimation des quantités émises ne donne aucune indication quant à l’importance relative de chacun de ces POP sur la santé publique. Il serait utile de pondérer les quantités émises par le temps de latence du polluant et sa toxicité à des doses d’exposition déterminées. L’analyse de l’impact de ces substances reste extrêmement complexe et coûteuse. La réalisation d’un inventaire fiable des émissions se révèle extrêmement ardue. Par manque d’informations complémentaire, l’étude de l’évolution de leurs émissions n’est par conséquent actuellement guère fondée.

Situation en Région wallonne

Les données sont peu fiables et non comparables dans le temps vu les changements effectués dans les méthodes d’estimation et les facteurs d’émissions, qui rendent impossible actuellement l’analyse de l’évolution des émissions de POP. Aussi l’interprétation des données doit être faite avec beaucoup de précaution.

Le Tableau 1-4 présente une estimation des émissions des polluants organiques persistants en Région wallonne en 1996 pour les différents secteurs. En dehors des dioxines et des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), les POP sont souvent émis par des activités très spécifiques.

Tableau 1-4 : Emissions des Polluants Organiques Persistants (POP) en Région wallonne (1996)
Source : CORINAIR

L’utilisation de solvants et d’autres produits d’entretien est une importante source d’émissions pour cinq familles de substances, en particulier le «TRI» (trichloroéthylène) et le «PER» (tétrachloroéthylène). Le secteur «industrie» (procédés industriels et combustion) est une grande source d’émissions pour tous les POP à une exception près (les HCH).

Les HCH (hexachlorocyclohexanes) sont émis principalement par le secteur agricole (émetteur uniquement pour cette famille) et secondairement par l’utilisation domestique de solvants (entretien du bois et insecticides).

Les PCP (pentachlorophénols) et les HCB (hexachlorobenzènes) proviennent essentiellement des aciéries électriques et secondairement de l’incinération des déchets.

Le TCM (tétrachlorométhane) est issu principalement de l’industrie chimique productrice de dichloroéthane et de chlorure de vinyle et de l’industrie pharmaceutique.

Le TRI est principalement émis lors du dégraissage des métaux.

Les émissions de PER proviennent principalement du nettoyage à sec et dans une moindre mesure du dégraissage des métaux et de la fabrication de colles.

Les dioxines sont émises lors de processus thermiques avec des substances organiques c’est-à-dire ici l’incinération des déchets, la combustion industrielle (sidérurgie) et de façon marginale la combustion domestique du charbon.

Les HAP présentent un cas plus particulier par la diversité des secteurs émetteurs, principalement les transports routiers et le secteur industriel, et secondairement l’utilisation domestique de solvants et le chauffage domestique.

Situation wallonne dans le contexte européen

Peu de données permettent une comparaison de la situation wallonne dans le contexte européen. La situation est variable selon les polluants et les activités émettrices de ceux-ci. En général, cependant des projections indiquent que d’ici 2010 la Belgique comme les pays limitrophes présentera des taux d’émissions parmi les plus élevés. Pour les HAP, une projection vers 2010 prévoit une augmentation en Région wallonne comme dans les pays des parties ouest et sud de l’Europe.

Conclusion

Vu le peu de données quant à l’évolution des POP, il est difficile de dégager actuellement une tendance particulière. La situation est variable d’un polluant à l’autre et il est vraisemblable que les évolutions seront également diverses. Elles devront être suivies tant au niveau international que wallon comme le Protocole d’Aarhus le demande.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

AirP5 : Emissions annuelles de métaux lourds

Aspects réglementaires

La Convention de Genève de 1979 est un accord international qui vise à réduire la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance dont découle le protocole d’Aarhus relatif aux POP (1998).

Gestionnaire(s) des données

FOURMEAUX Annick
MARIJNS Andrée

Rédacteur(s)

NEMRY Françoise
STREEL Claire