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3.2. Monoxyde d’azote 3.2.1. Résultats de l’année 2005 En 2005, le nombre de points de mesure du monoxyde d’azote est passé de 13 à 16 par l’ajout, lors du dernier trimestre, de deux moniteurs à Corroy et à Sinsin, améliorant ainsi la couverture du territoire, et par le rattachement au réseau télémétrique de la station de Liège (Chéra). Après une longue interruption, la station de Vezin a été remise en fonction durant le mois d’août 2005. Les concentrations en monoxyde d’azote sont faibles (Tableaux 11 et 12) et même très faibles pour les stations rurales. Ainsi, à Habay ou Vielsalm, la médiane est même nulle. Cette dernière station, située en pleine nature et éloignée de toute source humaine, constitue même un minimum. Pour les stations à caractère industriel et/ou urbain (régions de Charleroi et de Liège), les concentrations sont plus importantes avec un maximum pour la station de Charleroi, station sous forte influence du trafic automobile. La station de Mons, située non loin d’une autoroute, montre également des valeurs plus élevées. Enfin, en région liégeoise, la nouvelle station Liège (Chéra) est la plus chargée, suivie de près par la station de Jemeppe. Ces deux stations sont situées à quelques centaine de mètres de voies importantes de communication. La station de Liège, Parc de la Boverie, est située en ville mais dans un parc et est donc relativement épargnée des effets de la circulation. Les niveaux mesurés à la station d’Engis, station à fort caractère industriel, se situe entre ceux des stations rurales et des stations urbaines. Par rapport à 2004, on observe une diminution particulièrement visible pour les stations les plus exposées et qui ne se marque pour les stations rurales que sur les centiles les plus élevés.
(1) Début le 01/11/05 Tableau 11 : Monoxyde d’azote - Valeurs semi-horaires - Statistiques 2004 et 2005
(1) Début le 01/11/05 Tableau 12 : Monoxyde d’azote - Valeurs journalières - Statistiques 2004 et 2005 3.2.2. Variations saisonnières Comme pour la plupart des polluants, les teneurs en monoxyde d’azote varient selon les saisons (Figure 8). Ces variations sont à la fois causées par des variations des conditions de dispersion des polluants (épisodes d’hiver), mais également par les processus de formation-destruction de l’ozone durant les épisodes de fortes activités photochimiques (été). Les émissions d’oxydes d’azote provenant à 90 % des secteurs industriels et du transport, on peut supposer que ces émissions sont relativement constantes au cours de l’année, sauf pour des stations urbaines où l’influence du chauffage peut se faire sentir en hiver. Figure 8 : Monoxyde d’azote - Evolution des concentrations journalières - Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03) et Habay (TMNT07) Les concentrations en monoxyde d’azote furent les plus fortes durant les deux premiers et les deux derniers mois de l’année 2005 et les plus faibles durant une période allant de mai à fin août. Durant la première moitié du mois de janvier, les concentrations furent inférieures à celles généralement rencontrées durant cette période de l’hiver. Ce phénomène se trouve dans les évolutions des concentrations en dioxyde de soufre et correspond à un excès de la température moyenne durant un mois généralement plus froid. Durant cette quinzaine, la météo fut sous l’influence de courants maritimes qui amenèrent un air moins chargé en polluants que dans le cas d’un air d’origine continentale. On retrouve également des concentrations moindres durant la dernière décade du mois d’octobre et les premiers jours de novembre. Une nouvelle fois, cette période fut caractérisée par un excès de température moyenne et octobre 2005 fut le deuxième mois le plus chaud depuis 1833. Autour du 27, 28 janvier, on observe un pic dont l’intensité varie selon les stations. Cette période fut caractérisée par un climat sous l’influence des courants polaires et les températures minimales ont été mesurées les 26 ou 27 janvier (source : Résumé climatologique de janvier 2005 – IRM). Les 7, 8 ou 9 février, on observe aussi un pic de pollution lié à une météo régie par des courants d’origine continentale. Un autre épisode eut lieu les 23 ou 24 novembre (courants d’origine polaire) et enfin, nous retrouvons également un dernier épisode les 11 ou 12 décembre, épisode déjà évoqué pour le dioxyde de soufre. Les périodes de basse température s’accompagnent généralement d’épisode de pollution car les conditions climatiques sont alors défavorables à une bonne dispersion des polluants. Cet effet peut s’accentuer par l’apport d’un air pollué d’origine continentale. A partir du mois de mai, les phénomènes photochimiques contribuent à diminuer les teneurs en monoxyde d’azote et les concentrations sont alors minimales en juin, juillet en août. Cette période dure jusqu’en septembre où l’intensité solaire diminue et avec elle, les oxydants photochimiques avec comme conséquence une augmentation des concentrations en monoxyde d’azote. Si on étudie l’évolution des moyennes mensuelles de ces dernières années (Tableau 13), on constate que les moyennes pour les mois d’hiver varient d’une année à l’autre, sensibles à des conditions météorologiques plus rigoureuses, alors que pour les mois d’été, les moyennes sont plus constantes. Ainsi, cette année, on remarque que le mois de décembre a été le moins chargé de ces cinq dernières années.
Tableau 13 : Monoxyde d’azote - Evolution des moyennes mensuelles – Charleroi (TMCH03) et Habay (TMNT07) 3.2.3. Evolution à long terme Dans les années 80, on n’observe aucune diminution significative des concentrations en monoxyde d’azote (Figure 9). Au contraire, les concentrations de la fin de la décennie sont plus élevées qu’au début. A partir de 1989, les paramètres statistiques commencent à baisser avec un minimum vers 1995. En 1996 et 1997, on constate de nouveau une augmentation. Par contre, en 1998, 1999 et 2000, la tendance revient à la baisse et en 2000, on enregistre les statistiques les plus faibles depuis 1980. Depuis, les concentrations sont un peu plus élevées et atteignent des niveaux similaires à ceux de 1998 et 1999. Entre 2001 et 2005, on observe d’une année à l’autre de légères variations à la hausse ou à la baisse. En 2005, on a atteint des niveaux se rapprochant du minimum de 2000. L’apparente augmentation à la station de Vezin doit être tempérée car la couverture de l’année était faible avec seulement 35 % de valeurs valides. Figure 9 : Monoxyde d’azote - Evolution des paramètres statistiques (valeurs semi-horaires) - Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03) et Vezin (TMNT03) Avec le développement de systèmes de contrôle de la pollution par les NOx et surtout la généralisation des pots catalytiques, on aurait pu s’attendre à une diminution constante des concentrations. Or, dans un premier temps, les émissions ont semblé ne pas diminuer. En réalité, il semble bien que l’augmentation du trafic routier ait contrebalancé cette amélioration technologique. Cependant, à partir de 1998, les concentrations sont plus faibles qu’au début des années 90 et les concentrations de ces dernières années sont les plus faibles depuis 1980, ce qui porte à croire que les émissions provenant du trafic sont en diminution. Toutefois à de tels niveaux de concentrations, il est souvent difficile de discerner l’impact d’une diminution des émissions de conditions météorologiques plus favorables, d’autant plus que ces dernières années furent parmi les plus chaudes et les plus pluvieuses de tout l’historique des observations météorologiques en Belgique. Ainsi, les petites variations enregistrées depuis 2000 tiennent certainement plus de changements dans les conditions climatiques que de réels changements des émissions. Un examen plus approfondi des facteurs d’émissions et de l’historique des conditions climatiques permettrait de découvrir quel est le facteur prépondérant. 3.2.4. Journée et semaine moyennes Les concentrations en NO varient fortement au cours d’une journée (Figure 10). Le profil d’une journée moyenne en NO est typique et correspond aux flux automobiles. On aperçoit clairement un pic matinal et un pic vespéral moins marqué, ces pics correspondant aux départs du matin et aux retours du soir. En été, les concentrations moyennes sont plus faibles qu’en hiver et le pic vespéral diminue fortement jusqu'à disparaître. Cette période de la journée correspond au maximum de concentration en ozone, gaz destructeur du monoxyde d'azote. Le décalage apparent entre les profils d’hiver et d’été provient du décalage entre l’horaire d’été et l’horaire d’hiver, les graphiques étant établis en temps universel. Figure 10 : Monoxyde d’azote - Journée moyenne - Stations de Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03) et Habay (TMNT07) Sur le profil d’une semaine moyenne (Figure 11), on remarque une très nette diminution des concentrations durant les week-ends, attribuable à la baisse du trafic. En été, cette diminution est d’autant plus marquée que les concentrations en ozone sont plus élevées les week-ends. Figure 11 : Monoxyde d’azote - Semaine moyenne - Stations de Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03) et Habay (TMNT07) |