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Réseaux de surveillance de la qualité de l'air : Rapport 2004

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8.2.1. Méthode des fumées noires

8.2.1.1. Résultats de l’année 2004

Les concentrations en fumées noires mesurées en 2004 sont faibles (Tableau 70). Par rapport à  2003, la tendance générale est soit à la baisse soit à la stabilité. Cependant, deux stations font exception : les stations de Herstal et de Seraing où tous les paramètres statistiques augmentent.

Station

Localité

Nombre de valeurs

Moyenne
(µg/m³)

Médiane
(µg/m³)

P90
(µg/m³)

P95
(µg/m³)

P98
(µg/m³)

   

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

SFCH01

Couillet

355

359

16

13

11

11

31

23

41

32

58

43

SFCH03

Mont-sur-Marchienne

307

360

17

14

14

11

32

24

43

29

52

39

SFCH04

Charleroi

337

366

15

11

12

8

27

22

34

28

45

33

SFCH05

Jumet

363

345

11

12

8

8

22

23

26

29

34

33

SFCH06

Charleroi (Gl. Michel)

356

347

19

17

15

15

33

28

39

33

48

39

SFCN01

Beyne-Heusay

365

352

11

9

9

7

23

17

28

20

32

25

SFEG01

Stockay

356

314

6

7

<LD

6

13

12

17

16

23

23

SFEG02

Engis

357

352

12

11

9

8

23

22

32

28

41

41

SFEG03

Awirs

365

336

10

10

7

8

19

19

31

25

36

34

SFEG04

Engis (rue du Marly)

343

341

9

7

7

6

18

14

22

19

28

26

SFLG01

Liège (G. Bertrand)

365

319

15

14

12

10

29

25

38

32

59

56

SFLG02

Liège (Val Benoît)

339

357

12

12

10

10

23

21

31

27

34

39

SFLG03

Herstal

(254)

(269)

(7)

(11)

(<LD)

(8)

(13)

(20)

(17)

(24)

(27)

(37)

SFMO01

Mons

346

366

10

9

7

8

16

12

22

15

28

20

SFNT01

Pérulwez

310

358

16

15

14

12

29

27

36

32

46

38

SFNT02

Tournai

318

302

16

15

12

12

31

26

42

34

59

48

SFSG01

Seraing

307

349

10

14

8

12

22

28

28

35

37

41

Limite de détection : LD = 5 µg/m³ 

Tableau 70 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Statistiques 2003 et 2004

8.2.1.2. Variations saisonnières

Comme pour beaucoup de polluants, les teneurs en fumées noires varient selon les saisons (Figure 49). Les concentrations sont généralement plus élevées en hiver, car, d’une part, les conditions météorologiques sont plus défavorables à la dispersion des polluants, et d’autre part, les émissions sont plus importantes. Durant les périodes d’hiver, on observe fréquemment des pics communs à toutes les stations. Ces épisodes correspondent le plus souvent à des conditions atmosphériques particulières comme des périodes d’inversion thermique. Ainsi, les concentrations sont plus élevées lors des trois premiers et des trois derniers mois alors qu’elles sont très faibles de mai à août.

En 2004, les concentrations furent les plus élevées lors du mois de décembre, comme pour la plupart des polluants. Dans la région liégeoise, on remarque également plusieurs pics au début du mois de mars.

Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des concentrations journalières - Station de Charleroi (SFCH04)

Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des concentrations journalières - Station d'Engis (SFEG02)

Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des concentrations journalières - Station de Liège (SFLG01)

Figure 49 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des concentrations journalières - Stations de Charleroi (SFCH04), Engis (SFEG02) et Liège (SFLG01)

8.2.1.3. Evolution à long terme

Les concentrations en fumées noires ont diminué, plus ou moins régulièrement, jusqu'en 1995 (Figure 50). En 1996 et 1997, les niveaux ont augmenté. Une explication plausible à cette recrudescence est l'augmentation de la pollution par les matières particulaires due à l'utilisation accrue des moteurs diesel au sein du parc automobile et au développement du transport routier. Cette augmentation semble stoppée pour s’inverser depuis 1998 et atteindre ainsi des niveaux de plus en plus faibles. Depuis 1998, on observe de petites variations d’année en année mais les niveaux restent inférieurs à ceux des années antérieures à 1998. Il est probable que l’évolution des moteurs et plus particulièrement des moteurs Diesel ont contribué à cette diminution. Cependant, les conditions climatiques particulièrement clémentes de ces dernières années ont peut-être aussi joué un rôle non négligeable dans cette diminution. Enfin, à Engis, on remarque une diminution régulière jusque 2001, ces trois dernières années étant légèrement supérieures au minimum de 2001.

Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des statistiques - Station de Charleroi (SFCH04)

Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des statistiques - Station d'Engis (SFEG02)

Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des statistiques - Station de Liège (SFLG01)

Figure 50 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des statistiques - Stations de Charleroi (SFCH04), Engis (SFEG02) et Liège (SFLG01)

8.2.1.4. Normes et catégories ISSeP

Les effets des poussières portent surtout sur le système respiratoire. Ces effets sont plus marqués pour les poussières les plus fines, susceptibles d’atteindre les alvéoles pulmonaires qui ne sont pas protégées par un mucus et où les échanges entre les particules et le corps humain sont plus aisés.

Outre les effets dus à la présence physique de particules, suite à leur dépôt à l’un ou l’autre niveau du tractus respiratoire, il peut y avoir certains effets toxiques dus aux composés (métaux, organiques) qu’elles contiennent.

L’échantillonnage « fumées noires » concerne les particules les plus fines et est donc représentatif des particules pouvant atteindre les structures fines du poumon.

La directive européenne 80/779/CEE du 15/07/1980, modifiée par la directive 89/427/CEE du 21/06/1989 et transposée par l’arrêté royal du 16/03/1983, édicte les valeurs limites et valeurs guides pour les particules en suspension (Tableau 71). Dans cette directive, particules en suspension et dioxyde de soufre sont étroitement associés.


     
  Période

SO2  (µg/m³)

Associé aux particules en suspension (fumées noires) (µg/m³)

Valeurs limites applicables à la médiane des valeurs quotidiennes

Année

80

>40

120

<=40

Hiver
(1.10 - 31.3)

130

>60

180

<=60

     
  Période

SO2 (µg/m³)

Associé aux particules en suspension
(fumées noires) (µg/m³)

Valeurs limites applicables au percentile 98 des valeurs quotidiennes

Année

250

>150

Année

350

<=150

     

Particules en suspension  (fumées noires) (µg/m³)

Médiane de valeurs quotidiennes (année)

80

Médiane des valeurs quotidiennes : hiver (1.10  - 31.3)

130

Percentile 98 des valeurs quotidiennes (année)

250

Tableau 71 : Particules en suspension (fumées noires) - Normes (directive 80/779/CE)

L’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) préconise comme valeurs guides pour les concentrations en fumées noires (« Air Quality Guidelines for Europe », 1987) :

  • pour la protection à court terme, 125 µg/m³ en moyenne sur 24 h,
  • pour la protection à long terme, 50 µg/m³ en moyenne annuelle.

En 2004, les limites applicables aux fumées noires ont été respectées pour toutes les stations, aussi  bien pour les médianes (pour l’année et pour l’hiver), que pour les percentiles 98. Les valeurs guides OMS sont respectées à la fois pour la moyenne annuelle (long terme) que pour le maximum journalier (court terme).

Sur base de la norme, l’ISSeP a introduit une classification des différentes stations (Tableau 72). En 2004, toutes les stations appartiennent à la catégorie des valeurs faibles.

Valeurs faibles

Valeurs élevées

Valeurs très élevées

40 µg/m³ < médiane des valeurs journalières

40 µg/m³ <= médiane des valeurs journalières < 80 µg/m³

médiane des valeurs journalières >= 80 µg/m³

Tableau 72 : Particules  en suspension - Méthode des fumées noires - Catégories ISSeP

8.2.1.5. Répartition géographique

Les stations installées en Région wallonne surveillent principalement les agglomérations de Liège et de Charleroi, ces zones étant à grande densité de population et fortement industrialisées. La zone d’Engis, sujette à de fréquents épisodes de pollution, fait l’objet d’une surveillance particulière.

La Carte 10 reprend, pour les différentes stations, la répartition en nombre de jours, selon les trois catégories définies précédemment. Cette représentation a pour but de discriminer les stations entre elles, même si les normes sont respectées.

Carte 10 : Fumées noires 2004 - Catégories ISSeP (1.44 Mo)

La station du centre de Liège (SFLG01) présente le plus grand nombre de jours dépassant les 40 µg/m³. Les stations de Seraing (SFSG01) et de Tournai (SFNT02) apparaissent également comme fort touchées. Viennent ensuite les stations de la région de Charleroi, les autres stations de Liège et la station de Péruwlez. Enfin, les stations de Beyne-Heusay et de Mons sont plus épargnées. Contrairement à la situation passée, le classement des stations obéit maintenant, plus à la proximité ou non d'une voie importante de circulation qu'à la proximité d'une source industrielle ou du chauffage urbain. Les fumées noires, qui, au début du réseau soufre-fumées, provenaient des résidus de combustion du charbon, sont maintenant plus que probablement composées en grande partie de particules provenant du trafic routier.

A Engis, le nombre de jours dépassant 40 µg/m³ varie de zéro à huit selon les stations, le maximum étant observé à la station SFEG02 (rue Reine Astrid à Engis). On remarquera que la station SFEG04 est relativement épargnée (1 jour) alors que le nombre de dépassement des PM10 y est important. Les mesures de la station de Stockay (SFEG01) sont inférieures à celles auxquelles on pourrait s’attendre en regard à l’environnement industriel rencontré aux alentours. Cette station montre la limite d’une méthode basée sur l’aspect des poussières. En effet, les fours à chaux de Saint-Georges émettent des poussières blanches qui peuvent interférer avec la mesure.

8.2.1.6. Semaine moyenne

Les concentrations moyennes en fumées noires, mesurées les week-ends, sont souvent inférieures aux concentrations des jours ouvrables. Cette différence est attribuée à une circulation moindre les week-ends. Les émissions de particules des moteurs Diesel ont en effet un impact sur les teneurs en Fumées Noires. Cependant, avec les faibles niveaux mesurés ces dernières années, la différence devient moins évidente pour ne plus être visible que pour des stations proches d’axes de circulation comme par exemple à Seraing (Figure 51) où la moyenne en semaine est égale à 19.6 µg/m³ contre 12.8 µg/m³ le week-end (hiver 2003/2004).

Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Semaine moyenne - Station de Seraing (SFSG01)

Figure 51 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Semaine moyenne - Station de Seraing (SFSG01)

Pour mettre en évidence l’impact des émissions de particules dues au trafic sur les fumées noires, on peut comparer les concentrations de ce polluant avec un autre polluant typique de la circulation automobile, comme le monoxyde d'azote, pour une station à caractère fort urbain, comme la station de Charleroi  (Figure 52).

Pour l’hiver 2003/2004, il existe une corrélation entre les fumées noires et le monoxyde d’azote (R² = 0.77). Cependant, on trouve aussi des corrélations (quoique moindre) avec les autres polluants comme le dioxyde de soufre et il est possible que le lien provienne de conditions de dispersion identiques plutôt que d’un lien entre les émissions de polluants. Par contre, en été, la corrélation, avec le dioxyde de soufre disparaît et seuls restent des corrélations avec le monoxyde d’azote et le dioxyde d’azote.

Comparaison des concentrations en fumées noires et en monoxyde d’azote - Charleroi, av. Général Michel - Hiver 2003/2004

Comparaison des concentrations en fumées noires et en monoxyde d’azote - Charleroi, av. Général Michel - Hiver 2003/2004

Figure 52 : Comparaison des concentrations en fumées noires et en monoxyde d’azote - Charleroi, av. Général Michel - Hiver 2003/2004

 
Pictogramme de la Région wallonne
 

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