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Description du phénomène

La politique en matière de protection et de gestion de la nature suit le concept du réseau écologique :

1. une protection forte des «zones centrales» – sites qui ont une grande valeur écologique parce qu’ils abritent de nombreuses espèces ou des espèces rares – ;

2. la conservation d’un maximum de «zones de liaison» – zones qui permettent le passage des espèces d’une zone centrale à l’autre et la colonisation de nouveaux milieux – ;

3. une augmentation du potentiel d’accueil de la vie sauvage sur l’ensemble du territoire.

En ce qui concerne la protection des zones centrales, cinq statuts sont reconnus et mis en œuvre :

  • les réserves naturelles domaniales. Il s’agit d’aires protégées, érigées sur des terrains appartenant à la Région wallonne, pris en location par elle ou mis à sa disposition à cette fin. Elles sont gérées par les cantonnements forestiers aidés par une commission consultative de gestion ;
  • les réserves naturelles agréées. Il s’agit de réserves gérées par des associations œuvrant dans le domaine de la conservation de la nature et qui ont fait l’objet d’une procédure officielle de reconnaissance. Elles peuvent bénéficier d’une subsidiation pour les coûts d’achat et de gestion ;
  • les réserves forestières qui sont constituées dans le but de sauvegarder des faciès caractéristiques ou remarquables de peuplements indigènes et d’y assurer l’intégrité du sol et du milieu, sur des terrains boisés dont la Région maîtrise la gestion ou sur des terrains privés à la demande de leur propriétaire ;
  • les zones humides d’intérêt biologique. Il s’agit d’une procédure de classement spécifique à ces milieux ;
  • les cavités souterraines d’intérêt scientifique. Il s’agit d’une procédure de classement spécifique à ces milieux.

Les statuts résultant des directives européennes ne sont pas encore officiellement mis en œuvre :

  • les zones de protection spéciale (Directive «conservation des oiseaux») pour assurer la conservation des oiseaux sauvages menacés ou vulnérables ;
  • les zones spéciales de conservation (Directive «habitat» pour la conservation des habitats naturels ainsi que la flore et la faune sauvages).

Signification

Les territoires ou surfaces concernés par les différentes mesures de conservation de la nature donnent une idée de l’intensité de protection et de prise en compte de la nature sur le territoire wallon.

Situation en Région wallonne

L’ensemble des sites ayant un statut de protection officiel découlant de la loi sur la conservation de la nature totalise 8.094 ha (au 31.12.1999) soit 0,48 % du territoire wallon. Même si on considère en plus les sites gérés par des associations de protection de la nature et qui n’ont pas encore de statut officiel – soit environ 4.000 ha –, la superficie protégée n’atteint pas 1 % du territoire (0,7 %).

Les courbes d’évolution des surfaces cumulées de réserves naturelles domaniales (RND) et agréées (RNA) présentent forcément une allure positive (Figure 3-40). Les fortes augmentations qui se marquent, correspondent essentiellement à la mise en réserve de superficies importantes en Hautes-Fagnes (1.439 ha en 1957, 1.979 ha en 1964, 476 ha entre 1967 et 1969) et sur le plateau des Tailles (343 ha en 1999).

Figure 3-40 : Evolution des surfaces des réserves naturelles domaniales (RND) et agréées (RNA) en Région wallonne
Source : DGRNE, DNF, DN.

Le statut de Réserves Naturelles agréées n’est devenu opérationnel qu’en 1998. L’augmentation des superficies agréées est fortement liée à l’introduction des dossiers d’agrément par les associations concernées.

Tableau 3-7 : Nombre et superficie des sites ayant un statut légal en vertu de la législation sur la protection de la nature (situation au 31-12-99).
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE.

Le budget annuel est de 30 millions pour l’acquisition de Réserves Naturelles Domaniales et de 10 millions pour la subsidiation à l’achat de Réserves Naturelles agréées.

Pour connaître l’efficience de la politique de protection des sites, il faudrait avoir un inventaire complet des sites de grand intérêt biologique et évaluer si la proportion d’aires protégées est suffisante en tenant compte des habitats et des espèces à conserver. Au stade actuel des connaissances, ce bilan est impossible à établir. Il est cependant clair que l’on est bien en deçà de la recommandation de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) qui est de protéger 10 % du territoire national. D’autre part, l’évolution de la flore et de la faune (voir NatE1) indique que l’effort de protection est actuellement insuffisant pour enrayer l’érosion de la biodiversité. Elle montre aussi que les réserves naturelles sont parfois trop petites, trop enclavées ou pas assez gérées pour maintenir leur qualité biologique.

Conclusion

Le rythme de création des réserves naturelles est assez régulier mais trop lent par rapport aux besoins. Il devrait cependant être plus soutenu pour enrayer rapidement l’érosion de la biodiversité.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

NatForE5 : Etat de la flore et de la faune en Région wallonne
NatForR1b : Prise en compte de la nature hors des zones protégées
NatForR2 : Subventions aux propriétaires forestiers privés
AgrR1 : Mesures agri-environnementales

Carte 3-1

Caractérisation des données

Pour les statuts officiels de protection, les données sont exhaustives et considérées à partir du moment où le statut est officiellement conféré (arrêté de création).

Les réserves naturelles privées sont celles dont les principales associations ont transmis les coordonnées à l’OFFH (dernière mise à jour 1994 sauf pour Réserves Naturelles RNOB, 1999).

Aspects réglementaires

Voir fiche NatForE5

Relation avec le PEDD

Action 32 : Poursuivre l’inventaire et la reconnaissance des zones d’intérêt biologique et leur assurer une protection légale
Action 33 : Amplifier l’acquisition de zones d’intérêt biologique et en assurer la gestion

Gestionnaire(s) des données

ACKE Didier et SALMON Philippe
DE WOLF Patrick et STEIN Jacques
DUFRENE Marc

Rédacteur(s)

HALLET Catherine