Description du phénomène
Parmi leurs fonctions
multiples, les forêts wallonnes remplissent dimportantes fonctions
économiques, notamment par la production de bois, qui génère
des revenus pour ses propriétaires, mais surtout alimentent une filière
génératrice demplois et valeur ajoutée, et à
ce titre contribuent au développement durable des zones rurales.
Ce développement
durable ne sera cependant assuré que si les prélèvements
nexcèdent pas la capacité de production de la forêt.
Signification
Les prélèvements
sont les volumes de bois réellement enlevés de la forêt,
répartis selon les essences et catégories de grosseur, qui permettent
de préjuger de leur utilisation.
Les prélèvements
sont actuellement estimés par lagrégation des données
individuelles des ventes en bois soumis et extrapolation à lensemble
de la surface forestière.
Situation en Région wallonne
Les prélèvements
en forêt soumise se sont élevés, pour la période
1993-1996, à une moyenne annuelle de 454.000 m3 de bois feuillus, dont
304.000 m3 de grumes et 150.000 m3 de houppiers, et à 970.000 m3 de résineux.
Cela équivaut à prélever 9,4 m3 par hectare et par an en
résineux et 3,2 m3 par hectare et par an en feuillus.
La répartition
par essences se trouve dans la figure ci-contre (Figure 3-4).
Figure
3-4 : Volumes annuels de grumes prélevés en forêt
soumise 1993-96
Source : CEE-ONU
On constate la part importante
prise par lépicéa, et par le hêtre et le chêne
pour les feuillus. Compte-tenu de lévolution de la composition
de la forêt, une diversification progressive des produits est prévue.
Les catégories
de produits sont illustrées ci-contre (Figure 3-5).
Figure
3-5 : Volumes annuels de bois par catégories prélevés
en forêts soumises (1993-96)
Source : CEE-ONU
Les petits bois et houppiers
feuillus, susceptibles dêtre utilisés soit en papeterie,
soit en bois de chauffage, représentent donc 15 % des volumes totaux
ou 45 % des feuillus. Les grumes feuillues se répartissent de façon
assez équilibrée entre les petits, moyens et gros bois.
En résineux, 250.000
m3 concernent des petits bois, susceptibles dêtre utilisés
en trituration, bien que les dimensions minimales pour les sciages diminuent,
ou sous forme de piquets ou pilots. Les sciages intermédiaires représentent
386.000 m3 et les gros sciages 335.000 m3, soit 27 et 24 % des volumes totaux.
Les répartitions
doivent être différentes en forêt privée, où
la part des résineux est plus importante, avec de moins grosses dimensions.
Lextrapolation à
lensemble de la forêt wallonne donne une estimation de prélèvement
annuel de 3.200.000 m3 de bois, dont 2.400.000 m3 (75 %) de résineux,
430.000 m3 (13 %) de grumes feuillues et 370.000 m3 (12 %) de petits bois et
houppiers feuillus.
Ce prélèvement
est à comparer aux accroissements annuels estimés à 2.700.000
m3 en résineux et à 1.400.000 m3 en feuillus.
Les prélèvements
sont donc très inférieurs à laccroissement, ce qui
est confirmé par laugmentation des volumes à lhectare
(voir NatForE2).
Situation wallonne dans le contexte européen
Si les prélèvements
de bois en Région wallonne ne représentent que 1,3 % du total
de lUnion Européenne, il faut souligner quils proviennent
de 0,5 % de la surface forestière européenne, car la productivité
y est particulièrement élevée.
Dans lensemble de
lEurope également, les accroissements sont supérieurs à
la récolte, et le capital sur pied augmente.
Conclusion
Les prélèvements
de bois en forêt wallonne sont relativement importants, car la productivité
y est relativement élevée ; la répartition des produits
par catégorie dutilisation y est relativement favorable,
tandis que les essences sont en voie de diversification progressive.
Les prélèvements
ne remettent pas en cause léquilibre de la forêt, puisquils
sont inférieurs à laccroissement ; ils pourraient
même être augmentés dans de nombreux types forestiers.
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Lien direct avec
dautres indicateurs
NatForP1
: Fonction économique de la forêt
NatForE1 : Taux de boisement
NatForE2 : Evolution du volume
de bois à lhectare
NatForE3 : Composition de
la forêt
Caractérisation
des données
Les données pour
les bois soumis proviennent de lagrégation des données de
martelages, qui correspondent à des volumes marchands estimés
avant la coupe. Leur qualité est bonne, même si des différences
existent dans la façon de définir le volume marchand.
Les valeurs sont données
par essences et catégories de grosseur.
Les données pour
lensemble de la forêt sont obtenues par extrapolation, sur base
des surfaces occupées par les essences ; leur précision est moindre,
dans la mesure où lextrapolation ne permet pas de tenir compte
de différences de traitement ou de distribution par classes dâges
ou de grosseur.
Les valeurs globales ne
sont dès lors données que pour les feuillus et les résineux.
Dans le futur, les prélèvements
pourront être estimés tant en forêt soumise que privée,
sur base des mesurages successifs de lInventaire Permanent des Ressources
forestières (IPRF). Les remesurages actuellement en cours permettront
déjà un calibrage des estimations actuelles.
Aspects réglementaires
En forêt soumise,
les prélèvements sont relativement stables, dans la mesure où,
en fonction du Code forestier, les aménagements sont obligatoires et
prévoient les passages en coupe et, selon les cas, les volumes à
prélever. Des fluctuations sont cependant observées, en fonction
des distributions par essences et classes dâge, ou en fonction de
perturbations telles que les tempêtes. Les tempêtes de 1990 avaient
multiplié par 2,5 les volumes de résineux prélevés.
Par contre, en forêt
privée, les prélèvements peuvent fluctuer beaucoup plus
en fonction du marché, car hormis les dispositions visant à éviter
les coupes abusives (Loi de 1931 dite de cadenas), il nexiste pas de réglementation
des coupes.
La politique poursuivie
par la Région vise à promouvoir la production de bois de qualité,
que ce soit par le choix des essences ou les pratiques sylviculturales.
Relation avec
le PEDD
Action 101 : Revaloriser
et améliorer lexploitation forestière privée
Action 104 : Promouvoir
le bois indigène et sa transformation
Gestionnaire(s)
des données
LAURENT Christian
Rédacteur(s)
LAURENT Christian
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