[ Consultez les données actualisées ] Description du phénomèneDes millions de tonnes de déchets potentiellement dangereux franchissent chaque année les frontières des pays, soit pour être valorisés soit pour être éliminés. Ces transferts résultent essentiellement de ce que :
La gestion des déchets dangereux devient donc, de plus en plus, une activité à léchelle internationale, qui impose la mise en place de législations internationales pour faire face aux risques de mauvaises pratiques. La Communauté européenne a adopté une série de Directives visant à suivre et à contrôler les transferts transfrontaliers de déchets dangereux et ainsi contrôler leur gestion depuis le lieu de production jusquau lieu délimination. Ces Directives se calquent pour lessentiel sur les réglementations mises en place au niveau de lOCDE et en particulier sur la Convention de Bâle. Les déchets ne peuvent bénéficier du principe de la libre circulation dans le marché unique. Un Etat membre peut même en refuser lentrée sur son territoire, spécialement si les déchets visés sont destinés à une élimination. Les mesures de contrôle varient selon que les déchets sont destinés à la valorisation ou à lélimination. Dans le premier cas, trois catégories sont définies en fonction du potentiel de nuisance : liste verte (transfert libre, contrôle strictement commercial), liste orange (accord écrit ou tacite), liste rouge (autorisation préalable). Tous les déchets destinés à lélimination sont soumis à autorisation préalable. SignificationCet indicateur permet dévaluer la présence de débouchés commerciaux pour des déchets susceptibles dêtre valorisés et/ou éliminés. Il pourrait permettre aussi dévaluer le dispositif de contrôle mis en uvre et la pertinence des réglementations appliquées en matière de gestion de déchets dangereux. Situation en Région wallonneLes compétences en matière de déchets sont essentiellement régionalisées. Limportation et lexportation de déchets dangereux relèvent de la compétence des Gouvernements régionaux wallon, flamand et bruxellois. Cependant, le transit des déchets relève de la compétence du Gouvernement fédéral. Un accord entre les trois Gouvernements régionaux et le Gouvernement fédéral réglemente le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux. Les Douanes et la Gendarmerie nationale sont entièrement parties prenantes dans le système de contrôle. Lévolution de 1996 à 1998 montre une baisse des importations de 31 % des déchets visés par les listes orange et rouge et une hausse des exportations de 100 % par rapport à 1996. Exportations En ce qui concerne les exportations, on estime à 94 ktonnes la quantité de déchets dangereux wallons qui traversent les frontières régionales en vue dêtre valorisés ou éliminés hors de la Belgique en 1998. Ce chiffre représente 20 % de lensemble des déchets dangereux produits en Région wallonne au cours de 1998. En 1998, près de deux tiers (64 %) des exportations de déchets dangereux de la Région wallonne se font vers la France (Figure 5-17). Le tiers restant est destiné principalement à lEspagne (20 %) et à lAllemagne (13 %).
Figure 5-17 : Exportations de déchets dangereux par pays de destination
en 1998 (quantité concernée : 94 ktonnes). Le secteur chimique figure en première position en tant quexportateur avec 41 %. Viennent ensuite la sidérurgie et les collecteurs avec plus de 25 % et 21 % (Figure 5-18). Figure
5-18 : Evolution des exportations de déchets dangereux par
provenance (1996-1998). La Figure 5-19 détaille la composition des exportations par grandes catégories de déchets en 1998. Dans les exportations, la part des déchets inorganiques est particulièrement élevée. Ces déchets proviennent tant du traitement des métaux et de lhydrométallurgie (41 %) que des procédés thermiques (31 %). Il sagit surtout de solutions de décapage acide provenant du traitement des métaux (36 % du total des exportations) et de déchets solides provenant de lépuration des fumées de procédés thermiques (25 % du total des exportations).
Figure 5-19 : Répartition des déchets dangereux exportés
hors de la Région wallonne par type de déchets en 1998
Importations En ce qui concerne les importations, la quantité de déchets dangereux importés en 1998 sélève à 196 ktonnes, ce qui représente 38 % de lensemble des déchets dangereux gérés en Région wallonne. Environ 41 % des importations (Figure 5-20) proviennent des Pays-Bas et 36 % dAllemagne. Les importations restantes ont pour origine la France (6 %), le Luxembourg (6 %) et lEspagne (5 %).
Figure 5-20 : Importations de déchets dangereux par pays dorigine
(quantité concernée : 196 ktonnes). Ces importations concernent majoritairement des déchets valorisés dans les cimenteries (57 %), des déchets acheminés vers des installations de traitement physico-chimique (25 %) et des déchets valorisés en agriculture (9 %) (Figure 5-21). Figure
5-21 : Evolution des importations de déchets dangereux par
opération de gestion réalisée en Région
wallonne (1996-1998). Les importations comprennent une grande variété de déchets, parmi lesquels se trouvent des déchets provenant du raffinage du pétrole, de la purification du gaz naturel et de la pyrolyse du charbon (17 %), des alcalis provenant du traitement et du revêtement des métaux et de lhydrométallurgie des métaux non ferreux (16 %), des boues provenant de procédés thermiques (13 %), des déchets stabilisés provenant des installations de traitement de déchets (10 %), des solvants et liquides organiques usés (9 %) et enfin des effluents délevage (9 %) (Figure 5-22).
Figure 5-22 : Répartition des déchets dangereux importés
en Région wallonne par type de déchets en 1998 (quantité
concernée : 196 ktonnes). Situation wallonne dans le contexte européenLes parts des déchets dangereux exportés et importés comparées au total de déchets générés en Région wallonne en 1998, cest-à-dire 20 % et 41 %, sont plus élevées que les parts moyennes de la plupart des pays européens en 1993, soit 4,1 % et 6,2 % 26. La différence entre les chiffres européens et wallons est due essentiellement au fait que la Région wallonne est une région de taille réduite impliquant un nombre élevé déchanges. Cependant, les totaux agrégés des différents pays représentent tout au plus des approximations et leur utilisation impose la plus grande prudence. La comparaison des chiffres est en effet difficile en raison dinterprétations plus ou moins différentes des législations, tant au niveau des déchets visés sous lacception de déchets dangereux quau niveau des procédures administratives mises en uvre : un certain nombre de pays ne contrôlent pas les déchets destinés aux opérations de valorisation et dautres le font, les données fournies par certains pays se rapportent aux autorisations accordées et pas nécessairement au tonnage réel ayant passé les frontières pendant une année donnée, etc.
DecP4
: Evolution des quantités de déchets industriels
Chaque exportateur et importateur de déchets visés par ce quil est convenu dappeler les listes orange et rouge, constituées pour lessentiel mais pas uniquement, par les déchets repris sur la liste des déchets dangereux 27 , est tenu de rendre une fiche de pré-notification et une fiche de post-notification. Avant dentreprendre un transfert, la fiche de pré-notification (formulaire de mouvement/accompagnement qui doit se trouver à bord du camion) est envoyée par fax à chaque autorité compétente concernée. La fiche de post-notification signée et datée est renvoyée par le centre de traitement dès réception et acceptation des déchets. Un certificat de valorisation des déchets est aussi renvoyé dès que les opérations de valorisation sont terminées. Les données sont donc a priori fiables et exactes vu le caractère obligatoire de ces démarches administratives. Elles comprennent une partie de déchets non dangereux. Il nexiste par contre aucune donnée précise pour les déchets de la liste verte, qui sont les déchets moins dangereux et destinés à des opérations de valorisation.
Les problèmes denvironnement liés aux mouvements transfrontaliers de déchets dangereux suscitaient déjà certaines inquiétudes au plan international au début des années 80. Les principales dispositions existant au niveau international sont :
Action 69 : Instaurer un dispositif spécifique de surveillance et de contrôle des transferts des déchets
DECERF Jacqueline
LOPEZ Maria Jose |
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NOTE 26: OCDE (1998), COM/ENV/TD(97)41/FINAL. |
NOTE 27: La liste orange contient par exemple également les déchets municipaux/ménagers, les boues dégouts et les effluents délevage. Dans la Convention de Bâle, les déchets ménagers définis comme «autres déchets» sont contrôlés lorsquils sont soumis à des mouvements transfrontaliers. Cest pourquoi, tous les déchets ménagers (et non pas uniquement ceux qui présentent une caractéristique de danger) sont soumis aux procédures et dispositions de la liste orange jusquà ce que les pays exportateurs disposent de lautorité juridique nécessaire pour contrôler les mouvements transfrontaliers de déchets ménagers. |