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Description du phénomène
La science et
la technologie ont beaucoup amélioré notre niveau de vie.
Celui-ci ne serait pas ce quil est sans cette large gamme de produits
de consommation courante que nous considérons comme essentiels.
Mais la fabrication et lutilisation de ces produits engendrent
fréquemment des déchets dangereux quil faut traiter
afin de minimiser les risques pour la santé et lenvironnement.
Les déchets
dangereux sont inventoriés et identifiés. Ils ne peuvent,
en principe, être mélangés ni entre eux, ni avec
des déchets non dangereux. Des mélanges peuvent toutefois
être réalisés si cela permet daugmenter la
sécurité de la collecte ou du transport sans compromettre
lefficacité ou la sécurité de lélimination
ou de la valorisation. Les déchets dangereux font lobjet
de dispositions spécifiques de gestion, qui sont éventuellement
encore précisées si la nature des déchets lexige.
Cest le cas, par exemple, pour les huiles usagées, les
déchets provenant de lindustrie du dioxyde de titane, les
PCB (polychlorobiphényles) ou PCT (polychloroterphényles),
les déchets animaux, les déchets dactivités
hospitalières et de soins de santé. En effet,
- les huiles usagées
constituent, si elles ne sont pas collectées et traitées
de façon satisfaisante, une menace importante pour lenvironnement
en raison notamment de leur aptitude à sétendre
à la surface des eaux empêchant alors les transferts
gazeux entre lair et leau ;
- les rejets
de lindustrie du dioxyde de titane contiennent souvent un grand
nombre de matières toxiques ;
- les produits
à base de PCB et de PCT présentent des risques de pollution
froide en cas de fuite. Nétant pas biodégradables,
les PCB peuvent polluer les nappes phréatiques et entraîner
des risques dintoxication pour lhomme. De même,
des risques de pollution chaude sont aussi à craindre en cas
dincendie. En effet, bien quininflammables, les PCB se
consument autour de 500°C, dégageant alors des dioxines
et furanes toxiques. Pour toutes ces raisons, leur emploi a donc été
progressivement réglementé ;
- les déchets
animaux peuvent présenter des risques sérieux de propagation
de maladies transmissibles aux animaux ou à lhomme ;
- les déchets
dactivités hospitalières et de soins de santé
présentent des risques de contamination microbienne.
Signification
La pression des
déchets dangereux sur lenvironnement est fonction de la
quantité et du degré de dangerosité. Cet indicateur
permet dévaluer si la capacité des installations
de gestion mise en place en Région wallonne est suffisante et
est adaptée aux quantités produites pour chaque type de
déchets dangereux. Il permet aussi dévaluer le progrès
accompli en matière de substitution de matières dangereuses
dans les produits (peintures à leau, colles naturelles,
piles sans mercure, appareils sans PCB/PCT, etc).
Situation en Région wallonne
En général,
laugmentation significative des tonnages de déchets dangereux
déclarés de 1995 à 1998 (Figure 5-14) sexplique
par un recours plus systématique des entreprises aux services
des collecteurs agréés en général pour tous
les déchets dangereux et par une augmentation des collectes de
déchets animaux et de déchets hospitaliers. En outre,
les détenteurs de déchets, en cas de doute sur le caractère
dangereux ou non dun déchet, le déclarent aujourdhui
comme déchet dangereux alors que cette pratique était
moins fréquente il y a quelques années.
Figure
5-14 : Evolution des quantités de déchets dangereux
en Région wallonne (1995-1998).
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE.
Le total des déchets
dangereux déclarés en Région wallonne en 1998 atteint
475 ktonnes, dont près de 90 ktonnes (19 % du total) sont des
déchets animaux, 32 ktonnes (7 %) sont des huiles usagées,
3 ktonnes (1 %) sont des déchets hospitaliers et 0,6 ktonnes
des PCB/PCT (Figure 5-15).
![](images/fig5-15dec.jpg)
Figure 5-15 : Part relative de certains déchets dangereux déclarés
en 1998.
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE.
Les autres déchets
dangereux, soit 348 ktonnes (73 % du total), sont principalement des
déchets de la sidérurgie (plus de 86 ktonnes, soit 18
%), des résidus légers de broyage de véhicules
(47 ktonnes) et des solutions de décapage acide (35 ktonnes).
Il faut signaler aussi que 18 ktonnes de terres polluées ont
été gérées en 1998.
Situation wallonne dans le contexte européen
La quantité
de déchets dangereux générée par an et par
habitant dans différents pays européens varie entre 20
et 400 kg 22 .
Malgré le fait que la Région wallonne soit dotée
dune industrie chimique relativement importante, la génération
de déchets dangereux en Région wallonne ne représente
quenviron 145 kg par habitant. Compte tenu des variations entre
les différentes définitions, classifications, terminologies
et compositions du gisement de déchets des différents
pays, ces données doivent être comparées avec prudence.
Les quantités
de déchets dangereux exprimées «par habitant»
sont malheureusement les seules données actuellement disponibles
; or, comme il sagit de déchets industriels, ce ratio na
guère de sens.
Conclusion
Laugmentation
apparente de la quantité estimée de déchets
dangereux est due à une amélioration de la collecte
et du registre de déchets plutôt quà
une réelle augmentation de la génération
de ces déchets. En tout cas, une augmentation de la quantité
de déchets dangereux révèle la nécessité
dagir sur le cycle de vie complet des produits. Ce challenge
dépasse bien évidemment le cadre de la seule Région
wallonne. La tendance dans les années à venir devra
confirmer une stabilisation de la génération de
déchets dangereux comme conséquence des progrès
technologiques en matière de substitution des matières
dangereuses.
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Lien direct
avec dautres indicateurs
DecP4
: Evolution des quantités de déchets industriels
DecP5 : Traitement des déchets industriels
DecP6 : Traitement des déchets dangereux
DecP8 : Transferts transfrontaliers de déchets
dangereux
Caractérisation
des données
Linventaire
de la production des déchets dangereux est établi à
partir :
- des formulaires
de déclaration de production et/ou de détention de déchets
dangereux qui sont transmis semestriellement par les acteurs concernés
à lOffice wallon des déchets ;
- des relevés
trimestriels des opérations effectuées par les collecteurs
et les centres de traitement agréés pour les déchets
dangereux ;
- des déclarations
mensuelles des exploitants des CET de déchets dangereux (classe
5.1.) ;
- des déclarations
relatives aux transferts transfrontaliers de déchets.
On peut estimer
que les données en provenance des centres de traitement et des
collecteurs permettent davoir une vision globale assez précise
et correcte des quantités de déchets dangereux en Région
wallonne et que les déchets dangereux non répertoriés
concernent plus particulièrement ceux produits en petites quantités
ou qui ne seraient pas encore gérés dans les filières
adéquates.
Les statistiques
annuelles établies depuis 1995 indiquent une augmentation des
quantités déclarées. Cette augmentation nest
pas liée à une croissance de la production de déchets
dangereux mais bien à lamélioration du système
de déclaration, au traitement informatique des données
ainsi quà lenvoi régulier par ladministration
des formulaires de déclaration aux acteurs concernés.
A partir de lannée
1998, la nomenclature jusque là utilisée pour classer
les déchets dangereux, cest-à-dire lAERW du
23 décembre 1992, a été remplacée par le
catalogue européen des déchets 23 .
Aspects
réglementaires
Le tableau
présente les principaux outils réglementaires existants
en ce qui concerne les déchets dangereux aux niveaux européen
et wallon.
Relation
avec le PEDD
Cahier 4 : Les
déchets (pas dactions spécifiques)
Gestionnaire(s)
des données
MERCIER Jean-Yves
Rédacteur(s)
LOPEZ Maria Jose
PLANCHON Anne
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