[ Consultez les données actualisées ] Description du phénomèneUne mauvaise gestion des déchets dangereux peut avoir des répercussions considérables sur la santé humaine et lenvironnement. Les conséquences possibles vont de lexposition humaine directe à des substances toxiques et cancérogènes, à des dommages écologiques à long terme résultant du lessivage de substances dans le sol et les eaux souterraines et dune concentration dans les chaînes alimentaires. Ainsi, les déchets dangereux doivent faire lobjet de procédés délimination ou de neutralisation particuliers. Les opérations de valorisation par lesquelles on extrait les éléments de valeur des déchets dangereux donnent lieu à des rejets résiduels, dont le volume et la dangerosité varient grandement en fonction du type de déchet et du traitement appliqué. Mais il ne reste pas moins que tout déchet dangereux destiné à une opération de valorisation peut donner lieu à des résidus quil faudra encore éliminer ensuite. Compte tenu de la gravité et de lirréversibilité potentielles des dommages quune gestion inappropriée de déchets dangereux peut causer à la santé humaine et à lenvironnement, la Communauté européenne, à titre de précaution, a établi des obligations de gestion spécifiques pour certaines catégories de déchets (piles et accumulateurs, huiles usagées, PCB et PCT, ). SignificationCet indicateur permet dévaluer les pratiques de gestion et ladéquation des capacités de traitement de déchets dangereux mises en place en Région wallonne. Il permet aussi destimer lefficacité des mesures prises par la Région wallonne pour appliquer les principes dautosuffisance et de proximité en matière de gestion de déchets dangereux. Situation en Région wallonneEn application des arrêtés relatifs aux déchets dangereux, aux PCB/PCT, aux huiles usagées, aux déchets animaux et aux déchets dactivités hospitalières et de soins de santé, la Région wallonne procède à lagrément des collecteurs et transporteurs de ces catégories de déchets. Sagissant des pratiques et installations de gestion de déchets dangereux, il faut souligner que la Région wallonne a choisi de ne pas mettre en place de centres denfouissement technique de déchets industriels dangereux collectifs (classe 1). Par contre, quatre centres denfouissement technique de déchets dangereux réservés à lusage exclusif du producteur (classe 5.1.) existent en Région wallonne. Dautre part, la Région ne dispose pas dincinérateurs de déchets dangereux comme tels mais il existe un incinérateur destiné exclusivement aux déchets hospitaliers et de soins de santé et aux médicaments périmés et un incinérateur destiné aux déchets ménagers traitant également des déchets dactivités hospitalières et de soins de santé. En conséquence, la gestion des déchets dangereux en Région wallonne a majoritairement recours soit à des filières de valorisation, soit à des techniques de traitement réduisant le caractère dangereux des déchets (traitement physico-chimique de stabilisation ou dinertage). La stabilisation des déchets dangereux doit intervenir avant leur enfouissement définitif. Pour assurer la valorisation énergétique des déchets dangereux en cimenterie sous forme de combustible, plusieurs sociétés wallonnes préparent des combustibles de substitution à partir de déchets à haut pouvoir calorifique tels que les solvants, les huiles, les hydrocarbures, les peintures, les colles, les vernis, etc. Dautres sociétés valorisent des solutions contenant des métaux. Les déchets dangereux sont exportés vers dautres régions ou pays lorsquils ne peuvent être gérés dans des installations wallonnes. Le total des déchets dangereux produits en Région wallonne en 1998 atteint 475 ktonnes. La quantité de déchets dangereux exportée vers les Régions bruxelloise et flamande est de 197 ktonnes en 1998, soit environ 41 % du total régional généré. Ces déchets sont destinés majoritairement à la Flandre pour la mise en CET de classe 1, pour lincinération de déchets dangereux et pour la valorisation de déchets animaux. On estime à 94 ktonnes la quantité de déchets dangereux wallons exportés vers dautres pays en 1998, soit 20 % de lensemble des déchets dangereux produits (voir indicateur DecP6). Le total des déchets dangereux gérés en Région wallonne en 1998 atteint 522 ktonnes. La part de déchets dangereux importés à partir des Régions bruxelloise et flamande dans le total des déchets gérés en installations wallonnes est de 36 % en 1998. La quantité de déchets dangereux importés à partir dautres pays en 1998 sélève à 196 ktonnes, ce qui représente 38 % de lensemble des déchets dangereux gérés en Région wallonne (voir DecP8). En termes de quantités (Figure 5-16), les plus gros volumes vont à la valorisation (333 ktonnes en 1998, y compris lincinération en cimenterie), suivie des opérations délimination suivantes : le traitement biologique ou physico-chimique (86 kt), la mise en décharge de classe 5.1. (86 ktonnes) et enfin lincinération (17 ktonnes). La Figure 5-16 révèle une relative stabilité du tonnage de déchets dangereux tant valorisés (autour de 64 %) quéliminés (36 %) en Région wallonne malgré une nette diminution des quantités totales à gérer de 1997 à 1998. Figure
5-16 : Evolution de la répartition des opérations
de traitement des déchets dangereux en Région wallonne
(1995-1998). Situation wallonne dans le contexte européenEn ce qui concerne les opérations de gestion des déchets dangereux, la comparaison des données wallonnes avec les moyennes européennes 24 indique que :
Les quantités de déchets dangereux exprimées «par habitant» sont malheureusement les seules données actuellement disponibles ; or, comme il sagit essentiellement de déchets industriels, ce ratio napparaît pas pertinent.
DecP4
: Evolution des quantités de déchets industriels
Voir DecP6 : lévolution des quantités de déchets dangereux. Les modes de gestion des déchets sont définis selon la classification européenne 25. Cette nomenclature est structurée en deux grands types dopérations : lélimination (codes D) et la valorisation (codes R).
Cahier 4 : Les déchets (pas dactions spécifiques)
MERCIER Jean-Yves
LOPEZ Maria Jose |
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NOTE 24: «Eurostat (1999), Towards environmental pressure indicators for the EU». |
NOTE 25: Décision 96/350/CE de la Commission du 24 mai 1996 adaptant les annexes IIA et IIB de la directive 75/442/CEE du Conseil relative aux déchets. |