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Description du phénomène
Lagriculture
connaît depuis quelques années dimportants problèmes
structurels et économiques : productions excédentaires,
chute des revenus, réduction et vieillissement de la population
agricole (voir fiche AgrD1).
Face à
cette situation, de nombreux agriculteurs sont à la recherche
de nouveaux débouchés, ou sont tentés dabandonner
les terres les plus difficiles et les moins rentables. Des aides communautaires
(gel des terres) incitent à la mise en jachère dune
partie des terres cultivées (voir AgrE3).
Parmi les mesures
agri-environnementales, le boisement des terres agricoles permet de
réaliser un double objectif : maîtriser les excédents
agricoles et favoriser laccroissement des ressources en bois,
dont le déficit atteint 50 % des besoins.
De nombreux arguments
plaident ainsi en faveur du boisement des terres agricoles : utilisation
de terrains susceptibles dabandon, constitution dun capital,
lutte contre lérosion, anti-ruissellement, barrières
anti-congères, réhabilitation des sites désaffectés,
création de puits de gaz à effet de serre, ...
Le boisement des
terres agricoles présente néanmoins des inconvénients
dont il faut tenir compte avant toute implantation : système
difficilement réversible, long cycle de production, investissement
lourd, revenu différé, faible rentabilité, fermeture
des paysages. De plus, les terres marginales pour lagriculture
(zones humides, landes, ..) sont souvent les plus intéressantes
du point de vue biologique. La plantation de tels milieux, le plus souvent
avec une seule espèce, peut donc avoir une incidence négative
sur la biodiversité.
En Région
wallonne, il existe des incitations financières au boisement
(voir Aspects réglementaires). Signalons que, pour pouvoir être
subsidié, le boisement doit impérativement être
réalisé avec une essence adaptée à la station,
avec des provenances génétiques recommandables, en respectant
une fourchette de densité à la plantation et sans drainage.
Signification
Cet indicateur
permet dévaluer la proportion de terres agricoles qui sont
boisées et les différentes espèces qui sont utilisées
pour le boisement.
Les alignements
et les haies ne sont pas considérés comme des boisements.
Ils sont traités dans les fiches AgrR1 (mesures agri-environnementales)
et NatForR1b (prise en compte de la nature en dehors des zones protégées).
Situation en Région wallonne
Depuis 1994, le
boisement de 101 ha de terres agricoles a été subventionné
par la Région wallonne (Tableau 4-18). Seuls 21 ha (soit 20 %)
bénéficient en outre dune prime complémentaire
pour perte de revenu. Les boisements ne faisant pas lobjet dune
prime de compensation sont réalisés par des propriétaires
non agriculteurs qui récupèrent leurs terres en fin de
bail ou qui ont hérité de terres agricoles. Une proportion
dagriculteurs propriétaires peut également ne pas
réclamer de prime de compensation, ou ne pas remplir toutes les
conditions requises.
![](images/tab4-18agr.jpg)
Tableau
4-18 : Superficies concernées par la prime au boisement de terres
agricoles depuis 1994. Situation au 30/04/99.
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE.
Les essences plantées
majoritairement dans le cadre de ces subventions sont le peuplier et
le hêtre, et dans une moindre proportion le douglas et lépicéa.
Les superficies
boisées provenant de terres arables retirées de la production
et détenues par les exploitants agricoles et horticoles ne faisant
pas partie de la SAU, atteignent en 1998, environ 200 ha en Région
wallonne (Tableau 4-9). On peut considérer 17
que ces données, reprises dans les recensements agricoles et
horticoles de lINS, donnent une idée du boisement des terres
agricoles réalisé sans subvention, le total des terres
agricoles boisées en 1998 atteignant alors 220 ha.
![](images/tab4-19agr.jpg)
Tableau 4-19 : Superficies boisées provenant de terres arables retirées de la production et détenues par les exploitants agricoles et horticoles ne faisant pas partie de la SAU (ha).
Source : INS.
Les superficies
agricoles boisées (superficies boisées et superficies
de sapins de Noël) atteignent 2.360 ha en 1998. Ces superficies
ont été réduites presque de moitié depuis
1990 (Figure 4-35). Cette diminution peut avoir plusieurs origines :
- un déboisement
des superficies boisées au profit de lurbanisation ou
de terres de culture,
- la vente des
superficies boisées dont les agriculteurs et horticulteurs
sont propriétaires,
- la cessation
dactivités des agriculteurs et horticulteurs qui gardent
les superficies boisées, celles-ci nétant plus
reprises dans les recensements INS
Figure
4-35 : Evolution des superficies agricoles boisées, Région wallonne.
Source : INS.
La superficie en
sapins de Noël sélève à environ 860
ha en 1998. Cette superficie est en augmentation depuis 1990. Ces surfaces
ne sont cependant pas à considérer a priori comme un boisement,
mais il arrive que les sapins de Noël ne soient pas exploités
comme tels, et quils deviennent de fait une surface boisée.
Lestimation
réalisée dans le cadre de lInventaire Permanent
des Ressources Forestières a permis de déterminer que
6.900 ha de terres cartographiées comme agricoles sur les cartes
IGN les plus récentes sont en fait actuellement boisées.
Comme la révision des cartes remonte à 15-20 ans selon
les planches, le rythme annuel peut être estimé à
350 à 450 ha par an au cours de cette période, sans quil
soit possible de déterminer si les surfaces faisaient ou non
partie de la SAU, et si le propriétaire était ou non agriculteur.
Il est intéressant
de remarquer que parmi ces 6.900 ha, 2.600 sont constitués dépicéas,
dont une partie provient effectivement de sapins de Noël qui nont
pas été exploités.
La confrontation
des différents chiffres laisse supposer que le boisement des
superficies agricoles a diminué au cours des dernières
années.
Dautre part,
la proportion de boisements subventionnés est très faible,
de lordre de 10 %, alors quen forêt, cette proportion
est estimée à 40 % ; ceci peut sexpliquer par les
contraintes imposées par larrêté, mais peut-être
aussi par une moins bonne information des propriétaires agriculteurs
par rapport aux forestiers.
Conclusion
La confrontation
des différents chiffres laisse supposer que le boisement
des superficies agricoles a diminué au cours des dernières
années en Région wallonne. Cette tendance nest
pas forcément négative puisque les boisements sont
le plus souvent réalisés sur des terres agricoles
marginales, qui sont intéressantes au niveau de la biodiversité.
La proportion de boisements subventionnés est faible, de
lordre de 10 %.
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Lien direct
avec dautres indicateurs
AgrE2
: Couverture des sols en Région wallonne
AgrR1 : Mesures agri-environnementales
NatForR1b : Prise en compte de
la nature dans les zones non protégées
NatForR2 : Subventions aux propriétaires
privés pour la régénération des peuplements
Relation
avec le PEDD
Action 85 : Renforcer
les politiques mises en uvre en matière de mesures agri-environnementales
et en assurer une évaluation permanente
Action 102 : Boiser certaines terres agricoles
Aspects
réglementaires
Au niveau européen
Règlement
CE 2080/92 du Conseil du 30 juin 1992 instituant un régime communautaire
daides aux mesures forestières en agriculture
Au niveau wallon
Arrêté
du 17 novembre 1994 relatif à loctroi dune subvention
aux propriétaires particuliers pour la régénération
despèces feuillues et résineuses (à lexception
des plantations de sapins de Noël). Cet arrêté permet
de subventionner également le boisement en zone agricole. Il
sapplique au propriétaire de terres agricoles, quil
soit ou non agriculteur. Pour les agriculteurs à titre principal,
en situation de faire valoir direct, il leur est possible de bénéficier
dune prime complémentaire de compensation de perte de revenus
de 25.000 BEF/ha. Cette prime est octroyée pendant 5 ans par
le Gouvernement fédéral.
CWATUP, article
41 : le boisement des terres agricoles nécessite dabord
lobtention dun permis de bâtir. Cette obligation ne
sapplique pas à la culture de sapins de Noël ni aux
bandes boisées dune largeur inférieure ou égale
à 10 m (alignements en simple ou double rang de peupliers ou
haies). Cette absence de permis se justifie afin de ne pas imposer des
contraintes à la formation dun réseau écologique
(voir fiche NatForR1).
Gestionnaire(s)
des données
LAURENT Christian
Rédacteur(s)
DEFRISE Dominique
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