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AgrE2a : Evolution de la superficie en prés et prairies
AgrE2b : Evolution de la superficie en maïs fourrager
AgrE2c : Evolution de la superficie en céréales
AgrE2d : Evolution de la superficie en cultures industrielles

Description du phénomène

La couverture du sol influe sur l’environnement par plusieurs aspects :

  • les apports fertilisants, les traitements phytosanitaires et l’irrigation sont différents selon le type de culture ou de couverture du sol. Par exemple, les traitements à l’atrazine concernent surtout le maïs, l’irrigation touche de plus en plus la pomme de terre, les apports fertilisants sont généralement d’origine exclusivement organique (effluents d’élevage) sur les prairies permanentes, … ;
  • les habitats et la biodiversité sont différents selon le couvert végétal ;
  • la capacité de puits de gaz à effet de serre varie selon le couvert végétal : par exemple, les pâturages permanents fixent plus de carbone atmosphérique au sol ;
  • le risque d’érosion varie également selon le couvert, par la durée de l’interculture, par la présence d’un couvert végétal permanent ou non, par les modes de gestion de la terre, …

D’autre part, le choix des spéculations est également influencé par la qualité du sol. Or, les sols wallons sont disparates sur ce plan : certains sols, notamment dans la plaine limoneuse, conviennent parfaitement aux grandes cultures. D’autres, par contre, sont mieux valorisés par la prairie permanente (sols acides, sols à structure défavorable, …).

Les aides accordées dans le cadre de la réforme de la PAC de 1992 ont également un impact non négligeable sur le choix des cultures et la mise en jachère de certaines terres 2 en Région wallonne.

Situation en Région wallonne

La Figure 4-19 et la Figure 4-20 montrent la répartition des surfaces en production en Région wallonne en 1999 et leur évolution depuis 1985.

Figure 4-19 : Répartition des surfaces en production en Région wallonne en 1999.
Source : INS.

Figure 4-20 : Evolution des surfaces en production en Région wallonne, 1985-1999.
Source : INS.

En 1999, les prés et prairies occupent, en terme de superficie, la majorité de la surface agricole utile (50,1 %), suivis par le froment d’hiver (15,2 %), les betteraves sucrières (8,4 %), le maïs fourrager (7 %), l’escourgeon (3,6 %) et la pomme de terre (2,9 %).

Les prés et prairies recouvrent un peu plus de la moitié de la SAU. La superficie en prés et prairies, qui a régressé régulièrement entre 1977 et 1992, semble depuis 1995 se stabiliser à un niveau de 379.000 ha en 1999. Ce phénomène est lié à la réforme de la PAC qui lie les aides à la tête de bétail à une charge maximum par hectare. Pour pouvoir disposer d’une prime, les éleveurs doivent disposer par conséquent d’une superficie fourragère minimale, ce qui encourage le maintien des superficies en prairies.

Amorcée dans le début des années 80, la réduction de la superficie en céréales s’est fortement accélérée durant les années 90, pour atteindre 172.000 ha en 1999, soit 23 % de la SAU. L’évolution des deux céréales dominantes en Région wallonne est cependant très différente :

  • d’une part, la superficie de froment d’hiver progresse entre 1985 et 1990, puis diminue après l’application de la réforme de la PAC (qui a imposé, pour ceux qui sollicitent des aides compensatoires à la baisse des prix, une mise en jachère obligatoire d’une partie non négligeable de la superficie en cultures arables), pour ensuite de nouveau augmenter vers un maximum de 134.500 ha en 1998. La part relative du froment d’hiver dans l’ensemble des céréales a fortement augmenté depuis 1977, passant de 46 % à 67 % en 1999.
  • d’autre part, la superficie consacrée à l’escourgeon (orge d’hiver) n’a cessé de diminuer depuis 1985, pour atteindre une superficie de 27.133 ha en 1999. L’orge subit la concurrence du froment, plus rentable ainsi que celle des produits de substitution des céréales dans le domaine de l’alimentation animale. Sa part dans l’ensemble des céréales a fortement régressé, passant de 32 % en 1987 à 16 % en 1999.

La superficie en plantes industrielles (betteraves sucrières, lin, colza) atteint 12 % de la SAU en 1999. La betterave sucrière est de loin, la principale plante industrielle cultivée en Région wallonne. En 1999, elle représente 70 % de la superficie consacrée à ces spéculations. La surface de betteraves, qui avait rapidement augmenté entre 1977 et 1981, où elle atteignait près de 85.000 ha, se situe actuellement à un niveau inférieur, oscillant autour de 60.000 ha. La superficie de colza est passée de 139 ha en 1977 à 5.000 ha en 1984, grâce aux aides communautaires. Elle se situe en 1999 à 6.600 ha.

Le maïs cultivé pour l’ensilage, qui couvre des superficies moins importantes, constitue la principale culture fourragère en Région wallonne, les prairies mises à part (87 % des cultures fourragères). Les superficies qui lui sont consacrées atteignent 53.000 ha en 1999. Le maïs permet l’obtention de hauts rendements et est bien valorisé par les bovins. Cette culture a également été favorisée par l’intensification des productions bovines, qui a entraîné un renforcement des exigences alimentaires des animaux et une augmentation de la charge en bétail.

La culture de la pomme de terre, qui représente 22.000 ha en 1999 (3 % de la SAU), s’est fortement développée (+ 235 % depuis 1985) suite au développement de l’industrie de transformation et à la bonne rentabilité de cette culture (dont les prix ne sont pas soumis aux mécanismes de régulation de la PAC).

Les autres spéculations réalisées en Région wallonne sont d’une part, les cultures horticoles, avec 12.000 ha et d’autre part, les légumes secs, qui restent une culture marginale, avec 2.000 ha.

La Figure 4-21 présente la répartition des surfaces cultivées dans les régions agricoles wallonnes.

Figure 4-21 : Surfaces en production dans les différentes régions agricoles wallonnes en 1999.
Source : INS.

Sur base des spéculations, on peut grossièrement regrouper les régions agricoles en 2 groupes :

  • d’une part, les régions qui consacrent une grande partie de la SAU aux prés et prairies et aux autres cultures fourragères. Ce sont l’Ardenne, la Famenne, la région herbagère de Liège, la région jurassique, la Haute Ardenne et la région herbagère des Fagnes ;
  • d’autre part, les régions qui consacrent une grande partie de la SAU aux céréales, betteraves sucrières et pommes de terre : la région limoneuse, le Condroz, la région sablo-limoneuse et la Campine.

La Figure 4-22 présente la part relative des différentes régions agricoles wallonnes dans les principales cultures.

Figure 4-22 : Répartition des principales cultures selon les régions agricoles wallonnes en 1999.
Source : INS.

Les surfaces cultivées en région limoneuse comportent plus de 60 % des superficies en froment d’hiver de la Région, et plus de 70 % des superficies en betteraves et en pommes de terre. Le colza est principalement cultivé en région sablo-limoneuse. La culture du maïs est géographiquement plus dispersée.

Situation wallonne dans le contexte européen 3

La part de prairies dans la SAU en Région wallonne est supérieure à la moyenne européenne (EU15) puisqu’en 1995, seulement 35 % des terres agricoles européennes étaient couvertes par des surfaces en herbe.

Par ailleurs, les tendances observées en Région wallonne se retrouvent globalement au Niveau européen :

  • entre 1975 et 1995, la production du blé et du maïs n’a cessé de croître, au détriment des céréales secondaires (orge, avoine, seigle, ...) ;
  • parallèlement à cette évolution, on observe une diminution des surfaces de prairies : sur cette période, plus de 4 millions d’hectares de prairies permanentes ont été retournées en Europe, principalement dans les régions d’élevage, pour produire du maïs fourrager et des cultures destinées à la vente en dehors de l’exploitation ;
  • le tournesol, le pois protéagineux et le colza ont connu un essor considérable au cours de la dernière décennie suite à un système d’aides instauré au début des années 1980.

Conclusion

En Région wallonne, les prés et prairies occupent la moitié de la surface agricole utile. Les principales spéculations culturales sont, les froments d’hiver, la betterave sucrière et le maïs fourrager.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

AgrE3 : Terres arables retirées de la production

Caractérisation des données

Les données ont été obtenues auprès de l’INS (recensements agricoles au 15 mai de chaque année).
(voir remarques AgrE1)

Rédacteur(s)

DEFRISE Dominique