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8.2. Particules en suspension 8.2.1. Méthode des fumées noires 8.2.1.1. Résultats de l’année 2005 Les concentrations en fumées noires mesurées en 2005 sont faibles (Tableau 67). Par rapport à 2004, la tendance générale est à la stabilité. Cependant, quelques stations font exception et augmentent, comme les stations de Charleroi (SFCH04 et SFCH06), Mont-sur-Marchienne (SFCH03), Tournai (SFNT02) et dans une moindre mesure de Liège (SFLG01). Ces augmentations sont le plus souvent faibles sauf à la station de Charleroi, avenue G. Michel (SFCH06) où la médiane augmente d’un tiers.
Limite de détection : LD = 5 µg/m³ Tableau 67 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Statistiques 2004 et 2005 8.2.1.2. Variations saisonnières Comme pour beaucoup de polluants, les teneurs en fumées noires varient selon les saisons (Figure 48). Les concentrations sont généralement plus élevées en hiver, car, d’une part, les conditions météorologiques sont plus défavorables à la dispersion des polluants, et d’autre part, les émissions sont plus importantes. Durant les périodes d’hiver, on observe fréquemment des pics communs à toutes les stations. Ces épisodes correspondent le plus souvent à des conditions atmosphériques particulières comme des périodes d’inversion thermique. Ainsi, les concentrations sont plus élevées lors des trois premiers et des trois derniers mois alors qu’elles sont très faibles de mai à août. Figure 48 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des concentrations journalières - Stations de Charleroi (SFCH04), Engis (SFEG02) et Liège (SFLG01) En 2005, les concentrations en fumées noires furent plus élevées les trois premiers et surtout les trois derniers mois de l’année. Régulièrement, on a enregistré des pics communs à plusieurs stations comme ce fut le cas pour l’épisode du mois de décembre (les 10, 11 ou 12 décembre selon les stations) déjà évoqué pour les autres polluants. Ce pic constitue même un maximum pour certaines stations et correspond à des conditions météorologiques particulièrement défavorables à la dispersion. On rencontre aussi des pics, d’intensité variable selon les stations, les 7 ou 8 février, les 7 ou 14 octobre. 8.2.1.3. Evolution à long terme Les concentrations en fumées noires ont diminué, plus ou moins régulièrement, jusqu'en 1995 (Figure 49). En 1996 et 1997, les niveaux ont augmenté. Une explication plausible à cette recrudescence est l'augmentation de la pollution par les matières particulaires due à l'utilisation accrue des moteurs diesel au sein du parc automobile et au développement du transport routier. Cette augmentation semble stoppée pour s’inverser depuis 1997-1998 et atteindre ainsi des niveaux de plus en plus faibles et même minimum entre 2000 et 2002. Depuis les concentrations ont légèrement augmenté tout en restant faibles et nettement inférieurs aux niveaux des années 80 et du début des années 90. Il est probable qu’une diminution des émissions soit responsable (du moins en partie) de cette réduction. Cependant, les conditions climatiques particulièrement clémentes de ces dernières années ont peut-être aussi joué un rôle non négligeable. Figure 49 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Evolution des statistiques - Stations de Charleroi (SFCH04), Engis (SFEG02) et Liège (SFLG01) 8.2.1.4. Normes et catégories ISSeP Les effets des poussières portent surtout sur le système respiratoire. Ces effets sont plus marqués pour les poussières les plus fines, susceptibles d’atteindre les alvéoles pulmonaires qui ne sont pas protégées par un mucus et où les échanges entre les particules et le corps humain sont plus aisés. Outre les effets dus à la présence physique de particules, suite à leur dépôt à l’un ou l’autre niveau du tractus respiratoire, il peut y avoir certains effets toxiques dus aux composés (métaux, organiques) qu’elles contiennent. L’échantillonnage « fumées noires » concerne les particules les plus fines et est donc représentatif des particules pouvant atteindre les structures fines du poumon. Jusqu’en 2005, les teneurs en fumées noires étaient réglementées par la directive européenne 80/779/CEE du 15/07/1980, modifiée par la directive 89/427/CEE du 21/06/1989 et transposée par l’arrêté royal du 16/03/1983. Or, une directive plus récente, la directive 1999/30/CE (voir § 8.2.2.3.), édicte également des valeurs limites pour les particules en suspension. Cette dernière directive prévoyait une période transitoire où les deux directives étaient d’application mais, à partir du 01/01/05, elle abroge totalement la directive 80/779/CEE (article 9, paragraphe 1). Il n’y donc plus d’obligation légale de mesurer les particules en suspension par la méthode des fumées noires. Toutefois, au niveau wallon, il a été décidé de maintenir quelques années encore le réseau fumées pour différentes raisons (long historique, faible coût, fraction fine des particules, bonne corrélation dans les études épidémiologiques, …). Les valeurs limites de la directive de 1980 (Tableau 68) n’ont donc plus aucun aspect contraignant et nous continuons à y faire référence mais à titre purement indicatif.
Tableau 68 : Particules en suspension (fumées noires) - Directive 80/779/CEE D’autres chiffres de référence sont fournis par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) dans son livre, « Air Quality Guidelines for Europe », 1987. Elle préconise comme valeurs guides pour les concentrations en fumées noires :
Les teneurs mesurées pour 2005 sont largement inférieures aux limites fixées dans l’ancienne directive. Après 25 ans, ces limites ne semble plus d’actualité et il est compréhensible que cette directive ait été remplacée. Les valeurs guides OMS pour la protection à court et à long terme sont également respectées. Les moyennes annuelles sont largement inférieures à 50 µg/m³ et les maxima journaliers n’ont jamais dépassé 125 µg/m³. Toutefois, à Charleroi (SFCH06), on a enregistré un maximum journalier de 124 µg/m³, le 11 décembre soit lors de l’épisode déjà évoqué au 8.2.1.2. Sur base de l’ancienne directive, l’ISSeP a introduit une classification des différentes stations (Tableau 69). En 2005, toutes les stations appartiennent à la catégorie des valeurs faibles et les médianes annuelles sont largement inférieures à la limite supérieure de cette catégorie.
Tableau 69 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Catégories ISSeP 8.2.1.5. Répartition géographique Les stations installées en Région wallonne surveillent principalement les agglomérations de Liège et de Charleroi, ces zones étant à grande densité de population et fortement industrialisées. La zone d’Engis, sujette à de fréquents épisodes de pollution, fait l’objet d’une surveillance particulière. La Carte 10 reprend, pour les différentes stations, la répartition en nombre de jours, selon les trois catégories définies précédemment. Cette représentation a pour but de discriminer les stations entre elles. Carte 10 : Fumées noires 2005 - Catégories ISSeP (3.11 Mo) La station de Charleroi (SFCH06) présente le plus grand nombre de jours dépassant les 40 µg/m³ (12 % des jours valides) dont 5 jours supérieurs à 80 µg/m³. Cette station est située en plein centre ville et subit fortement l’influence du trafic. On y retrouve de fortes concentrations en polluants caractéristiques de la circulation. 5 stations (Mont-sur-Marchienne, Charleroi, Engis, Péruwelz et Tournai) montrent des jours (de 1 à 5 jours) appartenant à la catégorie des valeurs très élevées. Parmi ces jours, il y a en au moins un durant l’épisode du 10 au 12 décembre. A Liège, la station présentant le plus grand nombre de jours dépassant les 40 µg/m³ est la plus centrale (SFLG01). A Engis, le nombre de jours supérieurs à 40 µg/m³ varie de 0 à 11 selon les stations. De nouveau, le maximum est enregistré à la station la plus centrale (SFEG02) tandis qu’à la station de Stockay (SFEG01), tous les jours appartiennent à la catégorie des valeurs faibles. Cette station montre la limite d’une méthode basée sur l’aspect des poussières. En effet, les fours à chaux de Saint-Georges émettent des poussières blanches qui peuvent interférer avec la mesure. On remarquera que la station SFEG04 est relativement épargnée (3 jours) alors que le nombre de dépassement des PM10 y est important. Enfin, la station de Tournai (SFNT02) apparaît comme fort touchée. Contrairement à la situation passée, le classement des stations obéit maintenant, plus à la proximité ou non d'une voie importante de circulation qu'à la proximité d'une source industrielle ou du chauffage urbain. Les fumées noires, qui, au début du réseau soufre-fumées, provenaient des résidus de combustion du charbon, sont maintenant plus que probablement composées en grande partie de particules provenant du trafic routier. 8.2.1.6. Semaine moyenne Les concentrations moyennes en fumées noires, mesurées les week-ends, sont souvent inférieures aux concentrations des jours ouvrables. Cette différence est attribuée à une circulation moindre les week-ends. Les émissions de particules des moteurs Diesel ont en effet un impact sur les teneurs en fumées noires. Cependant, avec les faibles niveaux mesurés ces dernières années, la différence devient moins évidente pour ne plus être visible que pour des stations proches d’axes de circulation comme par exemple à Tournai (Figure 50) où la moyenne en semaine est égale à 18 µg/m³ contre 14 µg/m³ le week-end (hiver 2004/2005). Figure 50 : Particules en suspension - Méthode des fumées noires - Semaine moyenne - Station de Tournai (SFNT02)
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