Signification

La composition des ordures ménagères brutes (hors encombrants), définie par type de fraction en poids ou en volume, reflète de manière relativement immédiate les habitudes de consommation des ménages pour des zones spécifiques définies selon des critères principalement de types spatial et socio-économique.

Ce type d’approche est essentiel lorsqu’il s’agit de définir une stratégie de prévention et de valorisation des déchets. En effet, cette analyse contribue à mieux adapter les actions à mener, par exemple, en termes de collectes sélectives, aux besoins réels des habitants et aux spécificités de la zone concernée ou encore à évaluer le pouvoir calorifique des déchets en vue du développement de filières de gestion basées sur le traitement thermique des déchets.

Il importe de préciser d’emblée que l’exercice réalisé en 1997-1998 n’a concerné que des zones sur lesquelles il n’existait pas de système visant à rendre le citoyen plus directement responsable. L’exercice MODECOM qui sera mené en 2000-2001 intégrera des zones sur lesquelles existe un système de sacs payants, ce qui permettra de comparer la composition moyenne des poubelles ménagères soumises aux deux types de régimes.

Situation en Région wallonne

La Figure 5-3 présente la composition moyenne de la poubelle wallonne par ménage et par semaine en mars 1998. Les déchets de cuisine (33 %), les «fines » (15 %), les papiers (11 %), les textiles sanitaires (10 %) et les plastiques (10 %) composent la majorité (79 %) du contenu de la poubelle. Le terme «fines» recouvre, selon l’acceptation qui en est donnée dans le Plan wallon des déchets, des déchets dont au moins une des dimensions est inférieure à 8 mm et constitué en moyenne de 75 % de matières organiques. La rubrique «autres » comprend les déchets fractions combustibles, incombustibles et complexes spéciaux (cartons à boisson, piles, médicaments, ...).

Figure 5-3 : Composition moyenne de la poubelle wallonne par ménage, par semaine en mars 1998 (hors déchets de jardins).
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE.

Les Figures 5-4 et 5-5 présentent respectivement la composition moyenne de la poubelle wallonne en zone rurale et en zone urbaine ce qui pourrait servir de base à des actions ciblées par zone si une différence notable de certains flux était enregistrée, ce qui n’est pas le cas ici. Les quantités de déchets par ménage sont de 6,3 kg en zone rurale et de 7,1 kg en zone urbaine. En zone rurale, la part relative des déchets de cuisine est légèrement plus élevée (mais inférieure en valeur absolue) et les «fines» ainsi que les papiers sont, en valeur relative, plus faibles. Les différences par type de déchets ne sont pas importantes.

Figure 5-4 : Composition moyenne de la poubelle wallonne par ménage, par semaine en milieu rural en mars 1998 (hors déchets de jardins).
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE.

Figure 5-5 : Composition moyenne de la poubelle wallonne par ménage, par semaine en milieu urbain dense en mars 1998
(hors déchets de jardins).
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE.

Conclusion

Les ordures ménagères collectées en vrac se composent principalement de déchets de cuisine, de «fines», de papiers, de textiles sanitaires et de plastiques. Cette composition est très peu différenciée pour les zones étudiées jusqu’ici et révèle peu de disparités dans les habitudes de consommation des ménages wallons. Cependant, les données actuelles ne sont pas encore suffisamment étayées en termes de séries statistiques et de catégories pour pouvoir évaluer avec une grande fiabilité d’éventuels changements de comportement dus à la mise en place de collectes sélectives. Lorsque les données seront disponibles, il sera intéressant d’évaluer l’impact de la politique des sacs payants sur les ordures ménagères brutes en termes de composition et de quantité. Il conviendra également de s’interroger, le cas échéant, sur l’impact de la généralisation à la quasi totalité des zones intercommunales de la collecte des emballages ménagers par l’organisme agréé FOST Plus.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

DecP1 : Evolution des quantités de déchets ménagers
DecP3 : Traitement des déchets ménagers
DecR1 : Evolution du taux de collecte sélective des déchets ménagers

Caractérisation des données

Les données reposent sur quatre campagnes d’analyse de la composition des ordures ménagères (fin 1996, mai 1997, décembre 1997 et mars 1998) effectuées sur base de la méthodologie MODECOM (statistiques européennes). Cette méthode s’applique aux déchets dont les particuliers se débarrassent via les sacs poubelles «classiques» et ne traite donc pas l’ensemble des déchets du gisement.

L’échantillonnage, retenu par la Région wallonne, est basé sur un choix de critères proposés par la méthodologie MODECOM : la densité de population (urbaine dense, urbaine, semi-rurale et rurale), le niveau de vie (bas, moyen, haut), la taille du ménage (célibataires, couples sans enfants, couples avec enfants) et le type d’habitat (immeubles de plus de 10 logements et habitations de moins de 10 appartements). 12

Les résultats de la première campagne test (fin 1996) ne seront pas pris en considération car ils ne sont pas suffisamment fiables. Les trois autres campagnes ont été réalisées pour quatre zones : urbaine dense, urbaine, semi-rurale et rurale et pour 13 grandes catégories de déchets, divisées parfois en catégories plus fines. Les totaux peuvent être présentés avec ou sans les déchets de jardins. Il est préférable de retirer les déchets de jardins lorsque les données sont présentées en part relative ce qui est le cas ici.

Gestionnaire(s) des données

VAN EEGHEM Walter

Rédacteur(s)

PLANCHON Anne
STREEL Claire