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Réseaux de surveillance de la qualité de l'air : Rapport 2004

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2.2. Dioxyde de soufre

2.2.1. Résultats de l’année 2004

Les teneurs en dioxyde de soufre apparaissent comme relativement faibles (Tableaux 2 et 3). Les stations situées en milieu urbain et/ou industriel (stations de la région de Charleroi et de Liège) enregistrent des concentrations plus élevées que les stations à caractère rural. Cependant, les différences deviennent minimes et les moyennes annuelles pour certaines stations rurales (comme Corroy ou Habay) sont du même ordre que celles des stations urbaines les moins touchées. Par contre, les centiles élevés permettent encore une discrimination entre ces stations.

Station

Localité

Nombre de valeurs

Moyenne
(µg/m³)

Médiane
(µg/m³)

P90
(µg/m³)

P95
(µg/m³)

P98
(µg/m³)

   

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

TMCH01

Marchienne-au-Pont

16658

16670

11

6

6

3

26

14

38

19

50

26

TMCH02

Marcinelle

16778

15050

7

4

4

2

16

11

23

17

32

25

TMCH03

Charleroi (Gl. Michel)

16264

15391

11

9

7

6

24

20

33

27

47

38

TMCH04

Lodelinsart

16213

15529

9

7

6

5

21

17

28

22

39

29

TMCH05

Châtelineau

16876

16664

10

8

7

6

21

18

28

24

39

32

TMEG01

Engis

16390

16451

25

27

12

13

59

65

88

94

146

145

TMLG03

Liège (P. de la Boverie)

16731

16679

9

7

7

4

19

16

24

23

32

33

TMLG04

Angleur

16891

16696

6

5

4

3

14

13

19

18

27

25

TMLG05

Liège (Coronmeuse)

16269

14807

6

6

5

4

14

13

18

18

25

24

TMMO01

Mons

16912

16560

4

4

3

3

9

8

13

10

18

14

TMNT01

Dourbes

16937

16641

2

3

1

2

5

5

7

7

11

10

TMNT02

Corroy-le-Grand

16055

15830

5

5

4

3

10

10

13

12

18

16

TMNT03

Vezin

16581

16517

3

3

1

1

8

7

11

10

17

15

TMNT04

Offagne

(9701)

16454

(1)

2

(0)

1

(3)

4

(4)

5

(7)

8

TMNT05

Sinsin

16667

16644

3

2

2

1

6

6

9

7

12

11

TMNT06

Ste Ode

16193

(12735)

2

(2)

1

(1)

5

(4)

7

(6)

9

(9)

TMNT07

Habay-la-Vieille

16672

15493

5

5

4

4

8

9

11

11

13

14

TMNT08

Eupen

15448

16640

5

5

2

3

11

9

17

15

30

27

TMNT09

Vielsalm

16109

16269

1

1

0

0

3

3

4

4

6

6

TMSG01

Jemeppe

16748

16392

10

9

7

6

20

20

26

28

37

37

TMSG02

St-Nicolas

16848

16695

7

9

4

6

19

23

26

30

34

40

Tableau 2 : Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Valeurs semi-horaires - Statistiques 2003 et 2004

Remarque : Sauf spécification contraire, toutes les données reprises dans les tableaux ou les figures sont exprimées à 20°C.  Pour passer des concentrations de 20°C à 25°C, il suffit de multiplier par un facteur égal à 0.983.

Station

Localité

Nombre de valeurs

Moyenne
(µg/m³)

Médiane
(µg/m³)

P90
(µg/m³)

P95
(µg/m³)

P98
(µg/m³)

   

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

2003

2004

TMCH01

Marchienne-au-Pont

358

364

11

6

8

4

22

13

28

15

33

17

TMCH02

Marcinelle

363

330

7

4

5

3

15

11

20

14

24

17

TMCH03

Charleroi (Gl. Michel)

360

351

11

9

9

7

21

17

26

21

37

26

TMCH04

Lodelinsart

359

351

9

7

8

6

17

14

22

17

26

21

TMCH05

Châtelineau

361

364

10

8

8

6

17

16

23

20

31

26

TMEG01

Engis

353

363

25

27

21

23

48

53

70

60

93

83

TMLG03

Liège (P. de la Boverie)

359

363

9

7

8

5

15

13

18

17

23

23

TMLG04

Angleur

364

366

6

5

5

4

12

10

15

13

19

16

TMLG05

Liège (Coronmeuse)

354

330

6

6

5

5

12

12

15

14

20

17

TMMO01

Mons

365

363

4

4

4

3

9

7

11

8

13

10

TMNT01

Dourbes

365

366

2

3

2

2

5

5

6

6

8

8

TMNT02

Corroy-le-Grand

347

345

5

5

4

4

8

9

11

10

13

12

TMNT03

Vezin

359

366

3

3

2

2

6

6

8

7

10

9

TMNT04

Offagne

(209)

361

(1)

2

(0)

2

(3)

3

(3)

4

(5)

6

TMNT05

Sinsin

360

365

3

2

2

2

5

5

7

6

8

7

TMNT06

Ste Ode

359

(288)

2

(2)

2

(1)

4

(4)

6

(5)

7

(6)

TMNT07

Habay-la-Vieille

360

349

5

5

4

4

8

7

9

8

11

10

TMNT08

Eupen

333

365

5

5

3

3

11

10

15

14

25

20

TMNT09

Vielsalm

348

358

1

1

1

1

3

3

3

4

5

5

TMSG01

Jemeppe

363

359

10

9

9

8

16

17

20

20

23

22

TMSG02

St-Nicolas

361

363

7

9

6

8

15

19

19

23

23

27

Tableau 3 : Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Valeurs journalières - Statistiques 2003 et 2004

Par rapport à 2003, les paramètres statistiques sont stationnaires voire en légère diminution. Les stations de Saint-Nicolas (hauteurs de Liège) et d'Engis font exception et on y remarque une faible progression. Ces variations sont infimes et pas toujours nécessairement très significatives. Pour les stations de l'entité de Charleroi, les niveaux atteints sont les plus faibles de ces cinq dernières années.

La station d'Engis se distingue par des teneurs plus élevées en SO2 en raison de l’influence des industries voisines et de la topographie particulière des lieux. Cette station a d'ailleurs un comportement totalement différent des autres stations. Par rapport à 2002, on y constate une très légère augmentation en 2003 et 2004, les niveaux y restent toutefois bien inférieurs à ceux de 2001 et des années précédentes.

2.2.2. Variations saisonnières

Les teneurs en dioxyde de soufre varient avec les saisons, et les épisodes de fortes concentrations se rencontrent généralement durant la saison froide (Figure 1). D’une part, les conditions climatiques en hiver sont plus défavorables à la dispersion des polluants et, d’autre part, les besoins énergétiques et donc les émissions sont plus importants (chauffage domestique, secteur de l’énergie).

Dioxyde de soufre - Evolution des concentrations journalières - Station de Charleroi (TMCH03)

Dioxyde de soufre - Evolution des concentrations journalières - Station de Liège (TMLG03)

Dioxyde de soufre - Evolution des concentrations journalières - Station de Vezin (TMNT03)

Dioxyde de soufre - Evolution des concentrations journalières - Station d'Engis (TMEG01)

Figure 1 : Dioxyde de soufre - Evolution des concentrations journalières - Stations de Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03), Vezin (TMNT03) et Engis (TMEG01)

Le cas extrême d'épisode a lieu en période d’inversion de température. La température est alors plus basse au niveau du sol qu'en altitude et les polluants restent confinés au niveau du sol. Cet effet peut être renforcé par l’effet de cloche. En milieu urbain, la part du chauffage domestique peut alors devenir importante, car les émissions s’effectuent à basse altitude, alors que la plupart des installations industrielles sont équipées de cheminées suffisamment hautes pour émettre les polluants à une altitude supérieure à la hauteur de l'inversion.

Comme les années précédentes, 2004 fut particulièrement douce au niveau des températures et il y eu un excès des précipitations :

«A Uccle, la seule particularité climatique remarquable de l’année 2004 dans son ensemble fut l’excès de température moyenne. Sa valeur est caractérisée de très anormale. Le total des précipitations est anormal et les valeurs annuelles de l’ensoleillement et de la fréquence des jours de précipitations sont quant à elles normales.

L’hiver 2004 (décembre 2003 à février 2004) a été doux et pluvieux. L’excès très anormal des précipitations est dû au mois de janvier : les quantités pluviométriques relevées furent particulièrement abondantes au cours de la deuxième décade du mois, avec un excès caractérisé de « très exceptionnel ». Cette deuxième décade fut la deuxième décade de janvier la plus arrosée depuis 1901. … Au niveau des températures, l’hiver a été marqué par une alternance de périodes chaudes et froides, avec une période particulièrement douce en février.

L’automne 2004 fut très anormalement doux.

En conclusion, l’année 2004 fut une année relativement chaude, comme c’est généralement le cas depuis la fin des années 1980.

Anormal : phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les 6 ans. 
Très anormal : phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les 10 ans.
Exceptionnel : phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les 30 ans. 
Très exceptionnel : phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les 100 ans. »

Source : IRM - Bilan climatologique de l’année 2004

La clémence de la température (meilleure dispersion et besoins énergétiques amoindris) constitue un avantage pour de faibles concentrations en polluants. L’abondance des précipitations constitue également un facteur positif (lavage de l’atmosphère) comme par exemple lors de la seconde décade de janvier, mois où traditionnellement les concentrations sont parmi les plus élevées. Ainsi, les concentrations lors de cette période furent moindres que pendant le reste du mois. De plus, ces conditions sont aussi antagonistes avec les conditions nécessaires pour connaître un épisode d’inversion de température qui arrive généralement quand la température est très basse et que le ciel est dégagé (conditions anticycloniques). Enfin, en hiver, les conditions anticycloniques amènent des courants continentaux plus chargés en polluants que les courants maritimes.

En 2004, les mois les plus chargés furent les mois de janvier, février, mars et décembre. Le premier pic de l’année eut lieu aux alentours du 3 janvier. Du 1er au 3 janvier, le temps fut déterminé par des courants continentaux associés à un anticyclone. Les températures minimales absolues ont varié de -16 °C à -5 °C et ont été relevées les 3 ou 4 janvier.

Il y eu d’autres pics notamment au mois de décembre. Cependant, un des plus marquants de par son caractère universel (on le retrouve sur toutes les stations) est certainement celui centré sur les trois premiers jours de mars. Les deux premiers jours de ce mois ont été caractérisés par des conditions anticycloniques amenant des courants continentaux. Les températures minimales du mois ont été enregistrées entre le 1er et le 3 et ont varié entre -14 °C et -1 °C.

(Source : Résumé climatologique de janvier/mars 2004 - IRM).

Comme les années précédentes, on note également que la différence entre la saison froide et la saison chaude est peu marquée.

Les faibles teneurs en dioxyde de soufre sont un facteur positif pour la santé humaine et pour l’environnement. Cependant, si la diminution des concentrations dans l’air ne s’accompagne pas d’une réelle diminution des émissions, la charge en polluants que reçoit l’environnement ne diminue pas. En revanche, la façon (retombées humides ou sèches) et l’endroit où retombe cette charge change.

2.2.3. Evolution à long terme

Depuis le début des mesures, les concentrations en dioxyde de soufre n’ont cessé de baisser (Figure 2). Cette diminution est à mettre directement en rapport avec la diminution des émissions liée à plusieurs facteurs : abandon progressif de combustibles riches en soufre (charbon, fuel) au profit de combustibles plus propres (gaz naturel, ...), limitation de la teneur en soufre des combustibles, augmentation de la part du nucléaire dans la production d’énergie, utilisation plus rationnelle de l’énergie, développement de l’épuration des rejets et aussi, il faut bien l’avouer, déclin de l’industrie lourde au profit du secteur tertiaire.

Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des paramètres statistiques - Station de Charleroi (TMCH03)

Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des paramètres statistiques - Station de Liège (TMLG03)

Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des paramètres statistiques - Station de Vezin (TMNT03)

Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des paramètres statistiques - Station d'Engis (TMEG01)

Figure 2 : Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des paramètres statistiques - Stations de Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03), Vezin (TMNT03) et Engis (TMEG01)

Les concentrations ont diminué plus ou moins régulièrement jusqu’à atteindre un minimum vers 1994. Après une légère augmentation rencontrée en 1995 et 1996, la tendance est de nouveau à la baisse depuis 1996 pour atteindre un minimum en 2002. Depuis, les niveaux se sont stabilisés à des niveaux très faibles. Or, une hypothèse évoquée pour expliquer l’augmentation de 1995-1996 était un apport provenant des pays plus éloignés, et notamment des pays de l'Est. Il est fort probable que cet apport soit en diminution, suite aux fermetures des anciennes installations dans ces pays ou à leur modernisation. Il faut toutefois se montrer prudent car à ces faibles niveaux de pollution, il est difficile de discerner l’effet de conditions météorologiques plus favorables d’une année à l’autre, d’une réelle diminution des émissions. Néanmoins, il est troublant de constater que les climats plus doux et plus pluvieux rencontrés ces dernières années coïncident avec les minima de teneurs en dioxyde de soufre.

A Engis, la diminution des paramètres statistiques est remarquable entre 1985 et 1988, puis entre 1993 et 1995. Ensuite, on note une légère augmentation entre 1995 et 1998, puis une diminution pour atteindre en 2002 les valeurs les plus basses jamais rencontrées à cette station. Après une légère augmentation en 2003, la tendance semble s’être inversée en 2004 sans toutefois atteindre le minimum de 2002.

2.2.4. Normes et dépassements

2.2.4.1. Arrêté royal du 16 mars 1983

En Belgique, un arrêté royal (16 mars 1983) fixe les valeurs limites et les valeurs guides pour le dioxyde de soufre. Cet arrêté transpose la directive européenne 80/779/CEE du 15 juillet 1980. Cette norme associe dioxyde de soufre et particules en suspension (Tableaux 4 et 5).

       
  Période

SO2  (µg/m³)

Associé aux particules en suspension (fumées noires) (µg/m³)

Valeurs limites applicables à la médiane des valeurs quotidiennes

Année

80

>40

120

<=40

Hiver
(1.10 - 31.3)

130

>60

180

<=60

     
  Période

SO2 (µg/m³)

Associé aux particules en suspension (fumées noires) (µg/m³)

Valeurs limites applicables au percentile 98 des valeurs quotidiennes

Année

250

>150

Année

350

<=150

     

Particules en suspension  (fumées noires) ( µg/m³ )

Médiane de valeurs quotidiennes (année)

80

Médiane des valeurs quotidiennes : hiver (1/10  - 31/3)

130

Percentile 98 des valeurs quotidiennes (année)

250

Tableau 4 : Dioxyde de soufre - Normes (directive 80/779/CE)

Moyenne journalière

100 -150 µg/m³

Moyenne annuelle

40-60 µg/m³

Tableau 5 : Dioxyde de soufre – Valeurs guides

Les valeurs préconisées par cette norme ne correspondent plus à l'actualité et se révèle maintenant bien supérieures aux concentrations mesurées. C’est d’ailleurs la dernière année qu’elle est d’application pour être définitivement remplacée par la Directive 1999/30/CE. En  2004, cette norme est très largement respectée pour toutes les stations (même celle d’Engis) tant pour les valeurs applicables à l’année civile que pour les valeurs applicables à l’hiver (du mois d’octobre à mars).

Durant ces 25 dernières années, les médianes ont diminué plus ou moins régulièrement même si, depuis 1990, cette réduction est devenue moins importante (Figure 3). Par contre, pour les centiles 98 (paramètre plus sensible à une pollution occasionnelle), on remarque une légère augmentation entre 1994 et 1996; puis la tendance à la baisse reprend à partir de 1997 pour arriver à un minimum en 2002. En 2004, les niveaux ont été similaires à ceux de 2002.

Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des médianes  (exprimées à 25 °C) - Stations de Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03) et Vezin (TMNT03)

Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des percentiles 98 (exprimés à 25 °C) - Stations de Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03) et Vezin (TMNT03)

Figure 3 : Dioxyde de soufre - Réseau télémétrique - Evolution des médianes  et des percentiles 98 (exprimés à 25 °C) - Stations de Charleroi (TMCH03), Liège (TMLG03) et Vezin (TMNT03)

2.2.4.2. Arrêté du Gouvernement wallon du 23 juin 2000

La directive 80/779/CEE est d’application jusque fin 2004. A partir de 2005, il faudra se conformer aux prescriptions de la directive fille 1999/30/CE du 22 avril 1999, transposée dans la législation wallonne par l’arrêté du Gouvernement wallon du 23 juin 2000 (Tableau 6). Depuis l’entrée en vigueur de cette directive, soit le 19 juillet 1999, il faut respecter les valeurs limites augmentées des marges de dépassement diminuant linéairement chaque année jusqu’à atteindre en 2005 la valeur limite. Nous sommes donc dans une période transitoire où deux directives, dont les approches et les chiffres diffèrent, édictent des normes pour le dioxyde de soufre.

 

Période considérée

Valeur limite (1), (2)

Marge de dépassement

Date à laquelle la valeur doit être respectée

Valeur limite horaire pour la protection de la santé humaine

1 heure

350 µg/m³ à ne pas dépasser plus de 24 fois par année civile

150 µg/m³ (43%) lors de l’entrée en vigueur de la directive, diminuant le 1/01/2001 et ensuite tous les 12 mois par tranches annuelles égales pour atteindre 0 % au 01/01/2005

01/01/2005

Valeur limite journalière pour la protection de la santé humaine

24 heures

125 µg/m³ à ne pas dépasser plus de 3 fois par année civile

néant

01/01/2005

Valeur limite pour la protection des écosystèmes

Année civile et hiver (du 1/10 au 31/03)

20 µg/m³

néant

19/07/2001

Tableau 6 : Dioxyde de soufre - Valeurs limites (directive 1999/30/CE)

1. Les conditions de référence sont 20 °C et 101.3 kPa, alors que les normes de la directive 80/779/CEE sont exprimées à 25 °C et 1 bar (100 kPa). Dans ce rapport, les concentrations sont toujours exprimées par rapport à la directive 1999/30/CE.
2. La directive (1999/30/CE) prévoit une exception et permet des dépassements des valeurs limites dans les zones proches d’une source naturelle mais, dans ce cas, il faut pouvoir prouver que le dépassement est dû à cette source naturelle.

Contrairement à la directive 80/779/CEE, la directive 1999/30/CE définit des valeurs limites, pour le dioxyde de soufre et pour les particules, totalement indépendantes l’une de l’autre.

Les Tableaux  7 et 8 reprennent les dépassements pour la protection de la santé, respectivement sur une heure et sur 24 heures.

Station

Date

Heure

Valeurs (µg/m³)

TMEG01, Engis

3/03/2004

22 à 23h

414

TMEG01, Engis

28/03/2004

21 à 22h

483

TMEG01, Engis

28/03/2004

22 à 23h

384

TMEG01, Engis

29/03/2004

0 à 1h

359

TMEG01, Engis

20/04/2004

2 à 3h

777

TMEG01, Engis

30/07/2004

4 à 5h

358

TMEG01, Engis

14/12/2004

17 à 18h

385

Total (TMEG01)

7

Tableau 7 : Dioxyde de soufre - Dépassements de la valeur limite horaire de protection de la santé (350 µg/m³ sur 1h) – 2004

Station

Date

Valeurs (µg/m³)

TMEG01, Engis

28/03/04

133

TMEG01, Engis

14/12/04

143

Total (TMEG01)

2

Tableau 8 : Dioxyde de soufre - Dépassements de la valeur limite journalière de protection de la santé (125 µg/m³ sur 24 h) - 2004

Seule la station d’Engis montre des dépassements des seuils. Tant le nombre de dépassements sur une heure (7 dépassements) que celui sur 24 heures (2 dépassements) restent dans les limites prescrites dans la norme (respectivement, 24 et 3 dépassements). Un des dépassements journaliers et trois des dépassements horaires eurent lieu sur une période centrée sur le 28-29 mars (Figure 4). Ces deux jours furent également riches en monoxyde d’azote et en particules en suspension même si les maxima pour ces polluants n’eurent pas nécessairement lieu aux mêmes heures. Ce pic se retrouve à d’autres stations comme Marchienne, Lodelinsart, Eupen ou Dourbes. La cause de cet épisode résiderait donc plutôt de conditions climatiques particulièrement défavorables plutôt qu’à un incident particulier à la vallée d’Engis.

Engis : Evolution des valeurs horaires

Figure 4 : Engis - Evolution des valeurs horaires

Il faut remarquer que la directive 1999/30/CE est tout à fait muette quant à la gravité des dépassements. Si les valeurs limites sont dépassées, et quelle que soit la marge de dépassement, les autorités sont tenues de prendre les mesures nécessaires pour remédier à cet état.

Si la station d’Engis est la seule à encore enregistrer des dépassements, la situation s’est nettement amélioré et le nombre de dépassements a chuté en 1994 (Figure 5). Depuis, le nombre de dépassement sur une heure a systématiquement été inférieur aux 24 dépassements permis par la norme. Par contre, en 1994 et 1998, le nombre de dépassement journalier dépassa les trois dépassements permis.

Evolution du nombre de dépassements à Engis

Figure 5 : Evolution du nombre de dépassements à Engis

On n'atteint jamais la valeur limite de protection des écosystèmes (20 µg/m³ sur un an et en hiver), sauf à la station d’Engis mais ce seuil est applicable à la protection des écosystèmes et ne concerne donc pas une station à caractère industriel.

La directive fixe un seuil d’alerte à 500 µg/m³ sur trois heures consécutives dans des lieux représentatifs d’une surface d’au moins 100 km² ou une zone ou une agglomération entière, la plus petite surface étant retenue. Le dépassement de ce seuil implique une information à la population. Aucun cas ne s’est présenté en 2004.

2.2.4.3. Autres chiffres de référence

Pour information, le Tableau 9 reprend différentes valeurs de référence de pays ou régions voisines.

Région/Pays

Seuil

Paramètre

Valeurs

Région de Bruxelles-Capitale

Seuil de préalerte

Moyenne journalière observée en deux stations

190 µg/m³

Seuil d’alerte

Moyenne journalière observée en deux stations

250 µg/m³

Seuil d’alarme

Moyenne journalière observée en deux stations et prévisions défavorables pour le lendemain

250 µg/m³

Région flamande

Seuil de préalerte

Moyenne journalière observée en deux stations situées dans une même zone

190 µg/m³

Seuil d’alerte

Moyenne journalière observée en deux stations situées dans une même zone

250 µg/m³

Valeurs guides OMS (WHO Air Quality Guidelines for Europe) (1)

 

Moyenne sur 10 min.

500 µg/m³

Moyenne sur 24 h

125 µg/m³

Moyenne annuelle

50 µg/m³ (10-30 µg/m³ : seuil critique effet écotoxique)

République fédérale d’Allemagne, valeurs MIK

 

Moyenne semi-horaire

1 000 µg/m³

Moyenne sur 24 h

300 µg/m³

USA, National Ambient Air Quality Standards (NAAQS)

 

Moyenne annuelle

80 µg/m³

Moyenne sur 24 h

365 µg/m³

Moyenne sur 3 h

1 300 µg/m³

Tableau 9 : Dioxyde de soufre - Autres chiffres de référence

(1) Dans la version de 1987, l’OMS associait ces valeurs à des teneurs de 125 µg/m³ en particules en suspension mesurées par la méthode des « fumées noires » pour la moyenne 24 h et de 50 µg/m³ pour la moyenne annuelle. Actuellement, l’OMS conserve les mêmes valeurs guides pour le SO2, mais ne les lie plus aux teneurs en particules (Guidelines for Air Quality, Genève, 1999 et Air Quality Guidelines for Europe, Second Edition, 2000).

2.2.5. Indices de qualité

Afin de donner au lecteur une vue plus claire et plus simple de la situation, on peut définir des indices de la pollution (voir § introduction) relatifs au dioxyde de soufre (Tableau 10).

Polluant

(µg/m³)

SO2

Moy. 24 h

0 ->15

-> 30

-> 45

-> 60

-> 80

-> 100

-> 125

-> 165

-> 250

>250

Indice

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Appréciation

Excellent

Très bon

Bon

Assez bon

Moyen

Médiocre

Très médiocre

Mauvais

Très mauvais

Exécrable

Tableau 10 : Dioxyde de soufre - Définition des indices de pollution

Sur la Carte 1, sont reprises les répartitions par station des indices journaliers de pollution en dioxyde de soufre.

Carte 1 : Dioxyde de soufre 2004 – Indices de pollution (1.9 Mo)

Pour toutes les stations à caractère rural, on retrouve un indice égal à 1 entre 99 et 100 % du temps. La situation de la station d’Eupen, sous l’influence des polluants venant d’Allemagne est légèrement différente avec 3 % de jours d’indice égal à 2 et 2 % de jours d’indice égal à 3. Pour les stations de la région liégeoise et carolorégienne, la proportion de jours avec un indice de 1 diminue au profit de jours avec un indice égal à 2 (entre 3 et 18 %) et quelques jours avec un indice égal à 3. La situation est nettement différente à Engis, où les indices 1 et 2 ne représentent plus que 33 % et 31 % avec 21 % de jours dont l’indice est égal à 3 et 15 % de jours appartenant à un indice supérieur ou égal à 4. Les indices sont même montés jusque 7 (pendant 4 jours) et 8 (2 jours).

2.2.6. Répartition géographique

La Figure 6 reprend la répartition des concentrations en dioxyde de soufre lors de l’épisode du début du mois de mars (temps influencé par des courants continentaux et froids). Au départ, les concentrations sont plus élevées dans les deux bassins industriels (Charleroi et Liège) et surtout dans l’est de la Région wallonne. La région d’Engis est également plus touchée. Le 2 mars, la pollution s’étend à partir de ces deux pôles industriels. Seul le sud de la Région est épargné. Le 3 mars, la pollution s’est étendue au sud de la Région mais commence à diminuer dans sa partie nord sauf à Engis où on enregistra un des dépassements en valeurs horaires de la norme. Enfin, le 4 mars, la pollution diminue pour revenir à la normale le 5.

Répartition des concentrations en dioxyde de soufre (épisode du début mars 2004)

Répartition des concentrations en dioxyde de soufre (épisode du début mars 2004)

Répartition des concentrations en dioxyde de soufre (épisode du début mars 2004)

Répartition des concentrations en dioxyde de soufre (épisode du début mars 2004)

Répartition des concentrations en dioxyde de soufre (épisode du début mars 2004)

Figure 6 : Répartition des concentrations en dioxyde de soufre (épisode du début mars 2004)

Ces cartes sont le résultat d’une estimation, une image approximative de la réalité. La répartition des concentrations dépend tout d’abord de la méthode d’interpolation choisie (ici l’inverse de la distance à la quatrième puissance). Cette méthode donne le même poids à tous les points et l’étendue de la zone polluée dépend de l’exposant choisi. Les fortes concentrations enregistrées à Engis donnent dans ce modèle un impact sur une zone de surface importante. Il faudrait multiplier le nombre de points de mesure dans cette région pour circonscrire plus exactement la zone d’impact. En outre, cette modélisation ne tient aucun compte du relief. Ainsi, il est probable que la zone polluée autour d’Engis ne soit pas plus ou moins circulaire mais suive plus le relief de la vallée. Le résultat dépend aussi de l’emplacement de nos points de mesure. Ainsi dans les régions de Charleroi et de Liège, le nombre de points est certainement suffisant. A l’inverse, il manque une station pour couvrir le Hainaut occidental (rond autour de Mons).

 
Pictogramme de la Région wallonne
 

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