Réseaux de surveillance de la qualité de l'air : Rapport 2004

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11.6.7. Réseau poussières sédimentables

Les stations du groupe de Seraing assurent la surveillance d’un environnement influencé par les outils sidérurgiques, situés le long du fleuve.

Les retombées totales de ce groupe sidérurgique sont importantes (Tableau 223). Le point le plus critique se situe à la station PSSG03 (Château de Sclessin). Ce point est situé en aval, par rapport aux vents dominants, des installations d’Ougrée. Les postes PSSG02 et PSSG08, situés respectivement en aval des installations du Quartier de La Troque et en aval des installations du Fond de Seraing, montrent également des niveaux de retombées élevés. Par rapport à 2003, les retombées de l’ensemble du groupe augmentent. Au niveau individuel, on retiendra la diminution à la jauge PSSG02 ou, au contraire, les augmentations aux postes PSSG03, PSSG04 et, dans une moindre mesure, PSSG06. Ces trois jauges sont directement sous l’influence des installations d’Ougrée. L’augmentation à la jauge PSSG03 a stoppé la diminution entre 2001 et 2003, faisant elle-même suite à la forte augmentation enregistrée en 2000 (moyenne de 1086 mg/m².j). Le niveau a ainsi rejoint celui de 1999 (moyenne de 541 mg/m².j).

Tableau 223 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Seraing - Résultats 2003 et 2004

Les retombées de Seraing sont riches en fer, tout particulièrement aux poste PSSG02 et PSSG03. Les dépôts en chrome, nickel, manganèse sont également élevés. Ces éléments sont typiques d’une activité sidérurgique.

Par rapport au groupe, la station PSSG08 constitue un cas particulier. Les retombées y sont importantes mais la teneur en fer est moindre que pour les autres stations. Les retombées en chrome, manganèse, nickel, plomb, zinc et cadmium y sont plus élevées que dans les autres jauges. Cette station est à la fois sous l’influence de la sidérurgie et de la cokerie à Ougrée.

Pour le cadmium, on remarque une très nette augmentation des moyennes de chaque jauge. Une deuxième période très chargée en cadmium en est la cause.

Après une nette diminution dans les années 80, les retombées ont été stables ou ont diminué lentement selon les postes. En 2000, on a constaté, pour la plupart des stations, une croissance qui s’est inversée en 2001. Maintenant,  les niveaux ont rejoint ceux d’avant 1999 (Figure 103).

Figure 103 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Seraing

Groupe d’Oupeye

Les postes constituant ce groupe sont sous l’influence d’une usine sidérurgique (Chertal), de carrières et de cimenteries (Lixhe). Suite aux plaintes de riverains, une nouvelle jauge (PSOU05) a été installée pour la surveillance des aciéries et est entrée en fonction à partir de la cinquième période de 2001. L’emplacement des différentes stations figure sur la Carte 23. Deux campagnes des réseaux mobiles ont eu lieu en 2003 et 2004. Les résultats de cette étude ne sont pas repris ici et font l’objet d’un rapport spécifique.

Carte 23 : BASSE MEUSE / BATTICE - Stations de mesure (5.61 Mo)

Au niveau du groupe, les retombées totales sont faibles et stables par rapport à 2003 (Tableau 224). Toutefois, on note des retombées plus importantes à la jauge PSOU03 qui est le poste le plus proche, en aval de l’aciérie par rapport aux vents dominants. On y observe régulièrement des périodes avec beaucoup de retombées (maximum de 400 mg/m².j en 2004).

On retrouve des dépôts plus importants pour les métaux typiques d’une activité sidérurgique comme le fer, le chrome, le nickel ou le manganèse. Ces dépôts sont maximums à la station PSOU03.

Les retombées en plomb et en zinc sont plus élevées que dans la plupart des autres groupes. Pour le zinc, il s’agit même d’un des groupes les plus chargés, malgré la diminution enregistrée par rapport à 2003. Les retombées en cadmium ont augmenté principalement à cause d’une deuxième période élevée.

Tableau 224 : Réseau poussières sédimentables - Groupe d’Oupeye - Résultats 2003 et 2004

Depuis 1985, les retombées totales ont diminué jusque dans le milieu des années nonante et se sont ensuite stabilisées (Figure 104). La hausse détectée pour le poste PSOU04 est causée par une 12^ème période de 2001 particulièrement élevée.

Figure 104 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe d’Oupeye

Groupe de Visé

Ce groupe est situé à proximité d’une cimenterie et des carrières de Lixhe (PSVI01 et PSVI02), mais également d’une usine de production de fibres de verre (PSVI03 et PSVI04). Les emplacements de ces stations figurent sur la Carte 23. Suite à un chantier à proximité, la jauge PSVI02 a été arrêtée fin novembre.

Les retombées pour ce groupe sont faibles (Tableau 225) et dans l’ensemble, évoluent peu par rapport à 2003. Le taux de calcium plus élevé pour les deux premières jauges montre bien l'influence de la cimenterie et des carrières sur les retombées. Pour ces deux postes, la teneur en calcium est passée de 20 % (en 2000) à une dizaine de pourcents. Pour tous les postes, les dépôts pour les autres métaux sont faibles et relativement stables à l’exception du cadmium qui augmente légèrement.

(1) arrêt le 29/11/04

Tableau 225 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Visé - Résultats 2003 et 2004

Pour les 2 postes sous l’influence de la cimenterie, les retombées totales ont diminué régulièrement jusque 1994, (Figure 105). Entre 1994 et 2001-2002, on remarque des fluctuations périodiques. Enfin depuis 2002, la tendance à la baisse a repris. Pour les deux autres postes, les retombées sont faibles et varient également périodiquement.

Figure 105 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Visé

Groupe de Battice

Ce groupe assure la surveillance des retombées dans un environnement influencé par une usine de fibres de verre installée à Battice.

Les retombées totales de ce groupe sont faibles (Tableau 226). Par rapport à 2003, on observe une augmentation pour l’ensemble du groupe et pour chacune des deux jauges. Cette augmentation est causée par quelques périodes très élevées surtout à la jauge PSBT01 (maximum de 870 mg/m².j). Nous sommes maintenant dans une situation où coexistent des périodes avec de fortes retombées et des périodes avec des retombées très faibles alors que dans le passé on ne rencontrait que des périodes avec de faibles retombées. Les retombées en fluorures sont très faibles. Dans les années quatre-vingt, les teneurs en fluor à la jauge PSBT01 étaient 10 à 20 fois supérieures à celle de maintenant. Les retombées en fluorures ont fortement baissé jusqu’en 1994 puis la diminution s’est faite plus douce.

Tableau 226 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Battice - Résultats 2003 et 2004

A long terme, les retombées totales ont été relativement stables jusqu’à 2003 où commence une forte augmentation causée par plusieurs périodes de fortes retombées (Figure 106)

Figure 106 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Battice

Groupe de Chênée-Angleur

Ce groupe, composé de 5 stations, mesure l’impact de trois usines traitant des métaux non ferreux, déjà citées lors de l'étude de la station d'Angleur (MLLG03). La jauge PSCN02 est principalement sous l'influence de l'unité de production de zinc, alors que la jauge PSCN01 est plus proche de l'unité mettant en œuvre du cuivre. Enfin, les trois dernières stations assurent plutôt la surveillance de la fonderie. Suite à des problèmes d’accès à la station PSCN03, celle-ci a été retirée (08/03/2004). Cette jauge était placée dans l’enceinte de la fonderie et trop proche de la source pour être représentative des nuisances causées aux riverains. On y a enregistré par le passé des retombées très fortes (maximum en 1999 de 2339 mg/m².j) qui avait fortement diminué depuis. Les retombées en chrome et nickel y étaient également importantes.

Les retombées totales pour le groupe sont faibles (Tableau 227) et évoluent peu par rapport à 2003.

(1) arrêt le 08/03/04

Tableau 227 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Chênée-Angleur - Résultats 2003 et 2004

Les taux de fer sont plus élevés que dans la plupart des autres groupes mais moins que pour les groupes sidérurgiques. Les dépôts en chrome et en nickel pour les trois stations proches de la fonderie sont élevés. Au poste PSCN03, ces niveaux ont suivi la diminution enregistrée pour les retombées totales.

Les retombées en cuivre sont importantes à la station PSCN01 (industrie du cuivre) et dans une moindre mesure à la jauge PSCN02. Par rapport à 2003, les teneurs en cuivre diminuent fortement à toutes les jauges et plus particulièrement aux jauges PSCN01 et PSCN02. Cette baisse est très probablement liée à l’arrêt des activités à l’usine traitant du cuivre. On note également de fortes retombées en zinc avec un maximum pour la station proche de l’unité de production du zinc (PSCN02). Les retombées en zinc ont connu un maximum au début des années 90 (moyenne de 221.75 mg/m².j pour PSCN02 en 1990) puis ont continuellement baissé jusque 1999 pour se stabiliser au niveau actuel. Les retombées en plomb sont plus élevées que dans la plupart des autres groupes avec un maximum à la jauge PSCN02 malgré une forte baisse. Les retombées en cadmium sont également légèrement plus hautes que celles des autres groupes. A la jauge PSCN03, une seule période très élevée est responsable de l’augmentation de la moyenne en cadmium.

A l’exception de la station PSCN03, la tendance générale est à la baisse pour les retombées totales. Pour cette dernière jauge après deux pics en 1998 et 2000, les niveaux sont maintenant redevenus faibles (Figure 107).

Figure 107 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Chênée-Angleur

Groupe de Chanxhe

Les 2 stations composant ce groupe sont placées à proximité d’une carrière. L’activité ne comprend que des procédés à froid (concassage, criblage). L’ampleur des nuisances est essentiellement due au charroi vers la carrière.

Les retombées totales pour le groupe sont élevées (Tableau 228). On y rencontre fréquemment des périodes supérieures à 300 mg/m².j (maximum de 850 mg/m².j pour PSCX02). Si les retombées sont stables au niveau du groupe, individuellement, on observe une légère diminution à la jauge PSCX01 ou, au contraire, une augmentation à la jauge PSCX02 en grande partie due au maximum de la 7^ième période.

Tableau 228 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Chanxhe - Résultats 2003 et 2004

Ces deux jauges ont suivi des évolutions différentes (Figure 108). A partir du début des années 90, on observe une augmentation pour les deux jauges avec un point culminant vers 1993-1994. Ensuite, les retombées à la jauge PSCX01 ont diminué pour atteindre un minimum en 1997, puis ont de nouveau augmenté entre 1997 et 2001. Pour la jauge PSCX02, la diminution fut beaucoup plus tardive et c'est seulement à partir de 1998 que le niveau des retombées a rejoint le niveau de la jauge PSCX01. Entre 2000 et 2001, les niveaux ont augmenté de nouveau puis la tendance s’est inversée fin 2001. En 2003-2004, la tendance était plutôt à la baisse pour la jauge PSCX01 et à une légère hausse pour la seconde jauge.

Figure 108 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Chanxhe