Réseaux de surveillance de la qualité de l'air : Rapport 2004

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11.4.2. Réseau poussières sédimentables

Pour les retombées, 4 groupes assurent la surveillance de la région de Namèche (d’Est en Ouest) :

Groupe de Namèche

Ce groupe est influencé par deux carrières, l’une à Marche-les-Dames et l’autre à Namèche.

Les retombées de ce groupe sont importantes (Tableau 176). Les postes les plus chargés se situent dans la vallée (PSNA01, PSNA03, PSNA06 et PSNA08) ; ainsi les retombées des jauges PSNA07 et PSNA09, situées sur les hauteurs sont plus faibles. Les postes de la vallée montrent régulièrement des périodes avec des retombées égales à plusieurs centaines de mg/m².j et il n’y a jamais de périodes avec de faibles retombées (contrairement à certains autres sites où les variations d’une période à l’autre peuvent être importantes). Pour l’ensemble du groupe, on enregistre une légère diminution par rapport à 2003. Au niveau individuel, les diminutions les plus marquées se retrouvent aux postes les plus chargés. A la jauge PSNA06, la forte diminution enregistrée en 2003 se confirme et la moyenne n’est jamais descendue si bas. En effet, avant 2003, la moyenne était systématiquement supérieure à 800 mg/m².j et atteignait même parfois plus de 1000 mg/m².j. En 2003 et 2004, on n’a plus observé de période dépassant 1000 mg/m².j alors qu’auparavant, c’était fréquent. Une hypothèse souvent avancée pour expliquer les valeurs élevées à cette jauge était la présence d’un charroi proche du point de mesure. A la jauge PSNA11, l’augmentation de la moyenne annuelle est due à une 10^ième période élevée.

Si la norme est respectée à l’échelle du groupe, les postes de la vallée restent cependant trop pollués.

(1) arrêtée le 13/09/2004

Tableau 176 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Namèche - Résultats 2003 et 2004

Les retombées du groupe sont riches en calcium et en magnésium. Un pourcentage en calcium proche de 20 % est typique de l’environnement d’une carrière calcaire, alors que le dosage du magnésium permet d’estimer la fraction de poussières provenant des carrières de dolomies situées sur la rive gauche de la Meuse. Un pourcentage de magnésium approchant les 10 % est typique de stations proches d’une carrière de dolomies. Au niveau du groupe, la diminution des dépôts s’est accompagnée d’un appauvrissement en calcium et magnésium. A la jauge PSNA06, le pourcentage en calcium est passé de 23 % en 2002 à 13 % en 2004.

Si les retombées totales sont importantes, par contre, les retombées en éléments toxiques restent faibles. Généralement, les retombées en éléments toxiques sont plus élevées aux postes où les retombées totales sont les plus élevées. Ainsi, à la jauge PSNA06, la diminution des retombées a été suivie d’une diminution des retombées en éléments toxiques. Parmi les évolutions les plus marquantes en 2003, citons l’augmentation des retombées en cadmium pour l’ensemble du groupe et chacune des stations.

A long terme, il est difficile de tirer des conclusions pour l’ensemble du groupe, car les évolutions peuvent aller en sens contraire suivant les stations (Figure 91). Cependant, pour la plupart des stations, on observe soit une diminution soit une stabilisation des retombées. Parfois, on observe aussi des augmentations comme pour le poste  PSNA08.

Figure 91 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Namèche

Groupe de Sclaigneau

Les deux stations de ce groupe sont installées à proximité d’une installation produisant des composés du cuivre.

Les mesures effectuées à ces stations sont directement à mettre en relation avec les résultats de la station métaux lourds MLSC01, vue précédemment.

Les retombées totales des deux stations du groupe sont généralement faibles (Tableau 177). Par contre, les retombées en cadmium, cuivre, plomb et zinc sont plus élevées que pour la plupart des autres groupes, spécialement à la jauge PSSC01. Par rapport à 2003, la plupart des éléments sont stables, à l’exception du plomb qui augmente légèrement.

Tableau 177 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Sclaigneau - Résultats 2003 et 2004

Depuis le début des mesures, les matières totales évoluent peu (Figure 92). L’évolution des retombées en métaux est beaucoup plus significative, spécialement pour le cuivre où la diminution des retombées est frappante (Figure 93). Tous les autres éléments subissent la même évolution, à l'exception du cadmium qui augmente régulièrement et du zinc qui a subit une augmentation entre 2001 et 2003.

Figure 92 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Sclaigneau

Figure 93 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Retombées en cuivre - Groupe de Sclaigneau

Groupe de Seilles

Ce groupe est sous l’influence des carrières implantées sur le territoire de la localité de Seilles. Une deuxième station (PSSS02) a été installée durant l’année 1996, afin de compléter les données de la station PSSS01, qui était jusque là un point de mesure isolé.

Les retombées de ce groupe sont particulièrement faibles et stationnaires (Tableau 178). Depuis 1986, les retombées totales de la station PSSS01 ont diminué progressivement. Depuis 1996-1997, le niveau des retombées est stable (Figure 94).

Tableau 178 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Seilles - Résultats 2003 et 2004

Figure 94 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Seilles

Groupe de Nivoye

Ce groupe, composé de 2 stations, est implanté à proximité d’une fonderie.

Les retombées enregistrées sont faibles, aussi bien pour les matières totales que pour les différents éléments (Tableau 179). Par rapport à 2003, il y a peu d’évolution à l’exception de l’augmentation des retombées du cadmium et, dans une moindre mesure, du zinc.

Tableau 179 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Nivoye - Résultats 2003 et 2004

De 1993 à 1996, les retombées totales ont régulièrement diminué (Figure 95). On a ensuite observé des phases d’augmentation et de diminution. Depuis 1999, les retombées ont légèrement augmenté et de temps en temps, on observe un petit saut des valeurs, causé par une période plus élevée. Cependant, à de si faibles niveaux de retombées, les variations observées ont peu d’importance.

Figure 95 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Nivoye

Jemelle

Ce groupe assure la surveillance d’un environnement où les principaux émetteurs de poussières sont des carrières et des fours à chaux.

Les retombées totales pour le groupe sont élevées et on y mesure régulièrement plusieurs centaines de mg/m².j (Tableau 180). Par rapport à 2003, on observe une légère diminution du groupe. Au niveau individuel, les retombées augmentent à la jauge PSJO01 (probablement à cause de la proximité de travaux de génie civil) alors qu’elles subissent une forte diminution à la jauge PSJO02 qui fait suite à une forte augmentation en 2003 (on y enregistrait même deux périodes supérieures à 1000 mg/m².j). Si les niveaux restent inférieurs à ceux de 1999 (médiane de 412 mg/m².j) ou de 2001 (389 mg/m².j), ils sont toutefois bien supérieurs aux niveaux de 1998 (243 mg/m².j) et des années antérieures.

Malgré une diminution, les retombées restent riches en calcium tandis que les retombées des autres éléments sont dans les fourchettes habituelles. Le zinc et le plomb montrent des dépôts plus importants que pour la plupart des autres groupes, la différence étant plus marquée pour la jauge PSJO01 alors que cette jauge n’est pas plus chargée que l’autre en matières totales. Enfin, on remarque une diminution par rapport à 2003 des retombées en plomb.

Tableau 180 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Jemelle - Résultats 2003 et 2004

Les retombées totales pour le groupe sont restées relativement constantes jusque 1997-1998 puis ont régulièrement augmenté à partir 1998-1999 pour les deux jauges du groupe (Figure 96). Alors que la jauge PSJO01 semble s’être stabilisée en 2003-2004, la jauge PSJO02 a subit une forte augmentation en 2003 qui s’est inversée en 2004.

Figure 96 : Réseau poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Jemelle

La principale source industrielle potentiellement polluante dans cette zone de Couvin est une fonderie. Suite aux plaintes de plusieurs riverains, une campagne de mesure a été réalisée en 1998. Les résultats de cette campagne figurent dans le rapport "Réseaux AIR 1998".

A la demande de la Division de la Police de l'Environnement, deux jauges ont été installées fin 1998, la première (PSCO01), rue de la Gare et la seconde (PSCO02), rue du Parc St Roch.

Grâce à une diminution en 2004, les niveaux en retombées totales sont maintenant faibles (Tableau 181). Depuis le début des mesures, la médiane du groupe a oscillé entre 140 et 200 mg/m².j.

Les retombées en éléments toxiques sont faibles à l’exception des éléments habituellement retrouvés dans le voisinage des entreprises métallurgiques comme le cuivre, le plomb, le manganèse ou le zinc. Par rapport à 2003, on observe une diminution des retombées en métaux, à l’exception des éléments traceurs (Ca,Mg, Fe) qui sont stables.

Tableau 181 : Réseau poussières sédimentables - Groupe de Couvin  - Résultats 2003 et 2004