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Le constat en matière de biodiversité est à la fois négatif et positif.

Négatif et alarmant car malgré une prise de conscience qui date de plusieurs dizaines d’années et une législation sur la conservation de la nature qui aura 30 ans en 2003, la régression des espèces continue. Un diagnostic établi sur 1661 espèces aboutit à la conclusion que 33 % des espèces sont soit éteintes (6,3 %), en danger (9,6 %) ou vulnérables (17 %).

Tableau 3 – Statut des espèces pour différents taxons floristiques et faunistiques en Région wallonne.
Source – DUFRÊNE M. éd. (1997), CRNFB.

Les causes majeures de régression sont :

    1) les modifications spectaculaires des milieux au cours du dernier siècle (voir encart) ;

    2) la diminution de la diversité des milieux qui est liée :

      - à la mise en valeur agricole, sylvicole ou urbanistique d’un maximum de parcelles ;
      - à la rationalisation des parcelles exploitées qui a entraîné la suppression des milieux intercalaires généralement favorables à la vie sauvage ;
      - aux pratiques culturales agricoles et sylvicoles moins diversifiées qu’auparavant ;
      - à la diminution du nombre d’exploitants agricoles ;
      - localement, à l’exploitation des carrières.

    3) La pression touristique sur des milieux naturels rares mais de grand intérêt
    biologique (rochers, grottes, cours d’eau, …) ;

4) les pollutions chimiques ponctuelles et diffuses qui introduisent dans l’environnement des substances qui modifient la qualité physico-chimique des milieux (eutrophisation – enrichissement en matières nutritives, azote et phosphate –, toxicité, réchauffement climatique,…).

Les activités qui ont des incidences négatives sur la biodiversité sont multiples et s’opèrent à grande échelle, ce qui rend difficile la résolution des problèmes.

Positif car l’expérience montre que lorsque les causes de déclin d’une espèce sont correctement identifiées et que les mesures adéquates sont prises pour supprimer ces causes, l’espèce peut assez rapidement récupérer pour autant cependant qu’elle n’ait pas atteint un seuil critique.










Encart : Modification spectaculaire des milieux

Forêts

Augmentation de la superficie :
+ 171.000 ha entre 1866 et 1983

Diminution des taillis :
– 70.000 ha entre 1929 et 1999

Augmentation des résineux :
+ 172.000 ha entre 1895 et 1999

Landes et prairies extensives

Réduction drastique (150.000 ha ?) au cours
du siècle dernier

Urbanisation

progression actuelle : 16 km2/an + forte diffusion dans l’espace

Réseau routier belge

+ 1220 km d’autoroutes entre 1970 et 1990
+ 2587km de routes régionales entre 1970 et 1990















La politique de préservation et de restauration de la biodiversité est actuellement fondée sur le concept du réseau écologique. Il s’agit d’une part, d’assurer la protection des « zones centrales » – sites qui ont une grande valeur écologique parce qu’ils abritent de nombreuses espèces ou des espèces rares et qu’ils constituent de ce fait, les « réservoirs » de la biodiversité – et d’autre part, d’augmenter le potentiel d’accueil de la vie sauvage sur l’ensemble du territoire. Cela implique de conserver un maximum de milieux propices et de développer des pratiques agricoles, sylvicoles, horticoles qui soient plus favorables à la vie sauvage.

De nombreuses actions ont été menées selon cette approche mais pour sauver de manière significative la richesse du patrimoine naturel wallon, il est impératif d’accélérer le rythme de création des réserves naturelles (Tableau 4) et de généraliser l’application des pratiques favorables à la vie sauvage (Tableau 5). La mise en œuvre du réseau « Natura 2000 » en est l’occasion.

Tableau 4 – Nombre et superficie des sites ayant un statut légal en vertu de la législation
sur la protection de la nature (situation au 31.12.99).
Source – Ministère de la Région wallonne, DGRNE, DNF.

 

Tableau 5 – Outils de prise en compte de la nature en dehors de zones protégées (situation au 30/06/2000).
Source – Ministère de la Région wallonne, DGRNE, DNF.