Par les superficies quelle occupe (environ la moitié de la Région wallonne), son insertion dans les grands cycles biogéochimiques et les profondes mutations technologiques et économiques quelle a connues au cours des dernières décennies, lagriculture a été et reste une composante importante de la problématique environnementale.
Loccupation et lutilisation du sol par lagricultureEn 1999, la surface agricole utile wallonne (SAU) recensée est de 756.559 ha, soit 45 % de la superficie totale de la Région wallonne. Elle a diminué de 40.000 ha entre 1980 et 1992 sous la pression de lurbanisation et du boisement. Depuis 1992, une légère progression est notée dans les surfaces déclarées, vraisemblablement suite à la modification des mécanismes doctroi des primes qui tend à renforcer le lien entre la production agricole et le sol (Figure 37). Figure 37 Evolution de la surface agricole utile (SAU) recensée en Région wallonne. Les prés et prairies occupent la moitié de la surface agricole utile (Figure 38). Les principales spéculations culturales sont, les froments dhiver, la betterave sucrière et le maïs fourrager. En 1999, les terres mises en jachère représentent 1,6 % de la surface agricole utile. Dans les régions agricoles de grandes cultures, ce taux atteint 3 %. Figure 38 Répartition de la surface agricole utile en fonction de lutilisation des terres. Les mesures agri-environnementales remportent un succès croissant auprès des agriculteurs mais leur impact reste jusquà présent limité du fait des faibles superficies concernées (Figure 39). Le nouvel arrêté prévoyant des modalités plus attrayantes va vraisemblablement entraîner une participation plus grande des agriculteurs. Limpact environnemental des mesures devra être évalué régulièrement de manière à, le cas échéant, améliorer lefficacité environnementale des mesures subsidiées. Figure 39 Evolution des primes versées dans le cadre des mesures agri-environnementales en Région wallonne, 1997-1998. Malgré une évolution marquée de lagriculture biologique, la proportion des terres consacrées à ce mode dagriculture reste faible (16.000 ha en 1999 Figure 40). Figure 40 Nombre dexploitations et superficies consacrées à lagriculture biologique en Région wallonne, 1987-1999. Le boisement de terres agricoles semble avoir diminué au cours des dernières années (Figure 41). Cette tendance est plutôt positive. En effet, si la création de bandes boisées judicieusement implantées est un élément favorable à la biodiversité et à la qualité des paysages, il nen est pas de même des boisements réalisés sur les terres agricoles marginales, souvent intéressantes sur le plan de la biodiversité, ou lorsque des plantations massives entraînent une fermeture des paysages, en particulier aux abords des villages. Figure 41 Evolution des superficies de surface agricole utile, déclarées boisées, en Région wallonne, 1990-1998. Les cheptelsLe nombre de bovins (± 1.500.000) (Figure 42) et de porcs (± 330.000) (Figure 43) est relativement stable depuis une dizaine dannées mais le cheptel moyen par exploitation augmente du fait de la réduction du nombre des exploitations et de lintensification de certains élevages (de 1985 à 1999 : pour les bovins : de 55 à 92 bêtes par exploitation détentrice; pour les porcs : de 51 à 230 têtes par exploitation détentrice). Figure 42 Evolution du cheptel bovin total et du cheptel bovin moyen par exploitation détentrice Figure 43 Evolution du cheptel porcin total et du cheptel porcin moyen par exploitation détentrice La production avicole a connu un grand développement ces dernières années, surtout au niveau de lélevage des poulets de chair (500.000 têtes en 1985, 2.350.000 têtes en 1999) (Figure 44). Figure 44 Evolution du cheptel avicole total et du cheptel avicole moyen par exploitation détentrice Les effluents délevage peuvent être source de pollution si la quantité produite dépasse les besoins physiologiques des cultures sur lesquelles ils sont épandus. Calculé sur lensemble de la Région, lapport moyen en azote est de 117 kg N/ha/an, ce qui correspond à un rapport « quantité produite/quantité épandable » de ;79 %. Globalement, il ny a donc pas de surplus à léchelle régionale. Il existe cependant, dans chaque commune, des exploitations au sein desquelles, les effluents produits dépassent lapport répondant aux besoins physiologiques des cultures. Le rapport calculé pour chaque commune en tenant compte de lensemble des exploitations et des terres situées sur leur territoire, montre quil existe un problème dexcès moyen dans 21 communes (Figure 45). Parmi celles-ci, la commune de Comines-Warneton présente un taux de saturation des sols particulièrement élevé. Figure 45 Répartition des communes wallonnes selon le pourcentage de saturation des sols Les intrantsLes quantités dengrais minéraux et de produits phytosanitaires utilisées en agriculture en Région wallonne ne sont pas connues. Les données disponibles au niveau belgo-luxembourgeois permettent cependant de situer la Belgique dans les pays où lon utilise une grande quantité de ces produits (Figures 46 et 47). Figure 46 Evolution de la consommation dengrais azotés minéraux en Europe (EU15) Figure 47 Evolution de la consommation de pesticides (= herbicides + insecticides + fongicides) Les concentrations parfois importantes de nitrates et de pesticides dans les eaux souterraines, traduisent la pression environnementale de ces produits (voir chapitre Eau). LirrigationLirrigation est peu pratiquée en Région wallonne : 5.513 ha irrigables en 1997 soit 0,7 % de la surface agricole utile. Ce phénomène doit cependant être surveillé car la tendance générale en Europe est à laugmentation de la superficie des terres irriguées.
Lévolution des exploitationsLe nombre dexploitations agricoles ne cesse de diminuer notamment parce quil y a trop peu de candidats repreneurs au sein des exploitations familiales. Ce phénomène atteint surtout les petites exploitations (moins de 30 ha). Les terres étant le plus souvent reprises par les exploitations voisines, la superficie moyenne des exploitations qui subsistent ne cesse de croître (de 20,7 ha en 1980 à 35 ha en 1999) (Figure 48). Dans ce contexte, lagriculture wallonne pourrait perdre le caractère familial qui la caractérisée jusquà présent, ce qui pourrait induire des changements fondamentaux dans la gestion agricole du territoire. Figure 48 Evolution de la superficie agricole utile (SAU) des exploitations agricoles en fonction
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