DivP1a : Evolution de l’urbanisation en Région wallonne 1
DivP1b : Evolution de l’espace rural en Région wallonne

Description du phénomène

(d’après Atlas de la Région wallonne, 1998 et EEW, 1996)

Aujourd’hui, chaque habitant utilise pour son logement, son travail et ses loisirs de 5 à 10 fois plus d’espace qu’en 1900. En conséquence, les périphéries urbaines s’agrandissent en empiétant sur les zones rurales, alors qu’on assiste parallèlement à une diminution de la densité de la population dans les pôles urbains.

L’urbanisation de l’espace est essentiellement due à la croissance de l’habitat unifamilial, à la délocalisation des activités industrielles, artisanales ou de service en périphérie des villes ou en milieu rural, au développement de diverses infrastructures de transport (réseaux ferroviaires, routiers et autoroutiers, lignes électriques, relais de mobilophonie, ...). De plus, les campagnes connaissent ce qu’il est convenu d’appeler un «mitage» résidentiel : nouveaux quartiers à la périphérie des localités, villages de vacances, aires récréatives, secondes résidences, ...

Cette extension périurbaine conduit à une demande accrue en termes de transports (et donc des impacts sur l’environnement, voir DivP5), au grignotage des espaces agricoles (voir AgrE1) et à un risque de détérioration de ressources renouvelables (eau, milieux naturels, … ). Ces développements exercent également une pression non négligeable sur le paysage.

Signification

L’urbanisation concerne l’ensemble des territoires couverts par les villes et leurs proches périphéries ainsi que les territoires des centres qui, dans l’espace rural, présentent de fortes concentrations de l’habitat.

L’urbanisation peut s’apprécier suivant différents critères :

  • sur base de la densité de population. Dans ce cas, on considère la densité minimum de 25 habitants par hectare comme un seuil minimum de l’urbanisation. Le noyau urbain est, quant à lui, défini comme étant une zone dont la densité dépasse 50 habitants/ha (DivP1a) ;
  • sur base de la présence ou non de surfaces artificialisées (données du cadastre reprises par l’INS dans la statistique succincte de l’occupation du sol). Dans ce cas, pour estimer l’espace urbanisé, on ajoute aux parcelles bâties, les jardins et parcs, les terrains récréatifs et les chemins cadastrés (DivP1b).

L’espace rural est défini comme étant l’espace qui n’est pas urbanisé selon les critères ci-dessus.

Situation en Région wallonne

Sur base du seuil de 25 hab/ha et selon le recensement de 1991, la population habitant en zone urbaine est estimée à 49,5 % de la population wallonne. Les zones où la densité de population est supérieure à 25 hab/ha couvrent un territoire représentant 3,1 % de la Région.

L’évolution de la répartition de la population selon la densité des noyaux d’habitat montre clairement, entre 1981 et 1991, un glissement de la population des centres plus denses vers les zones périphériques (Tableau 6-1).

Tableau 6-1 : Evolution de la répartition de la population selon la densité des noyaux d’habitat (population en %), 1981 et 1991.
Source : INS (IW, Atlas de Région wallonne).

La Carte 6-1 relative à l’urbanisation fait clairement apparaître comme urbanisés, le sillon Haine, Sambre-et-Meuse, les couloirs entre le sillon et l’agglomération bruxelloise et, au sud du sillon, quelques pôles (Ciney, Couvin, Marche, Rochefort, Dinant, ...) et les centres du sud de la Province du Luxembourg.

Carte 6-1

Selon la statistique cadastrale, en 1996, 12,7 % du territoire wallon sont considérés comme urbanisés, alors qu’en 1980, la proportion ne dépassait pas 10,5 %. Cela représente une surface moyenne d’environ 640 m2 par personne.

La proportion de territoire urbanisé est plus élevée dans les Provinces du Brabant, du Hainaut et de Liège où sont implantées les villes les plus importantes (Tableau 6-2).

Tableau 6-2 : Occupation cadastrale au 01/01/1996 (en % du territoire).
Source : INS (Annuaire de statistiques régionales, 1997).

Entre 1995 et 1996, la superficie des territoires urbanisés a augmenté de 2.000 ha, ce qui représente une diminution moyenne de l’espace rural de 5,4 ha par jour. Cette évolution est plus importante dans les Provinces du Hainaut et de Liège (voir Figure 6-1).

Figure 6-1 : Diminution de 2.000 ha d’espace rural en Région wallonne entre 1995 et 1996 : répartition par province.
Source : INS (Annuaire de statistiques régionales, 1996 et 1997).

Situation wallonne dans le contexte européen

En Europe, 70 % de la population vit dans des villes ou en zones urbanisées (EU98, Dobris+3) et l’espace urbain (où la densité de population est supérieure à 100 hab/km2) représente 25 % du territoire de l’UE.

Conclusion

La superficie des territoires urbanisés ne cesse d’augmenter en Région wallonne. La diffusion de l’urbanisation dans l’espace a un coût environnemental important : consommation de l’espace, augmentation du coût des services (transports, épuration des eaux, …), détérioration des paysages.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

AgrE1 : Evolution de la surface utilisée par l’agriculture en Région wallonne
NatForE5 : Etat de la flore et de la faune en Région wallonne

Relation avec le PEDD

Action 223 : Il est impératif :

  • de renforcer la densification des zones d’habitat et d’éviter leur dispersion, notamment de manière à réduire la demande de mobilité ;
  • d’assurer une hiérarchie et une complémentarité entre les modes de transport ;
  • de renforcer les réseaux collectifs de transports de personnes ;
  • de prendre en compte, lors de toute implantation d’équipement important, le type de transport qu’il génère, de façon à réduire le recours à la voiture.

En outre, la Région doit progressivement se doter d’un réseau d’infrastructures adaptées aux piétons et aux vélos répondant à une double vocation de déplacement et de loisir.

Action 224 : L’inscription des zones d’habitat aux Plans de secteur doit renforcer la densification des zones d’habitat et tendre vers la suppression des zones d’habitat linéaires ou isolées non construites, avec pour objectif la réduction des besoins de déplacement et l’optimalisation de l’accès aux transports en commun, ainsi que la rentabilisation des équipements publics.
Action 225 : Elaboration d’un plan à long terme qui définisse la localisation des nouvelles lignes de transport de l’énergie électrique, avec indication des tronçons en lignes aériennes et des tronçons à enterrer.

Rédacteur(s)

DEFRISE Dominique