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Description du phénomène

La concentration en ozone est le résultat de réactions chimiques complexes dans la troposphère où interviennent principalement sous l’influence du rayonnement solaire les composés organiques volatils (COV) et les oxydes d’azote (NOx). Les taux de concentration en ozone sont influencés par une multitude de facteurs comme : les émissions des gaz précurseurs d’ozone (COV, CO, NOx) influencées entre autre par le trafic, les conditions météorologiques (ensoleillement, vent,...) et l’affectation du sol (couvert végétal).

Signification

Cet indicateur est calqué sur les seuils européens pour la protection de la santé et la protection de la végétation. En fonction des seuils concernant la santé humaine, une information spécifique doit être diffusée auprès de la population (messages radiodiffusés). Ce sont les pics de concentration sur des temps d’exposition courts qui ont un impact sur la santé.

Les effets sur la végétation se marquent surtout par des expositions de longue durée. Il est donc nécessaire de présenter les données avec les différents temps d’exposition et seuils correspondants pour analyser les impacts sur la santé humaine et ceux sur la végétation.

Situation en Région wallonne

Il faut noter pour l’analyse des graphiques suivants que les données ne renseignent pas sur l’écart moyen ou instantané entre la concentration mesurée et celle du seuil fixé, les dépassements faibles ou les pics importants sont comptabilisés de la même manière.

Risque pour la santé humaine

La Figure 1-22 représente l’évolution du nombre de jours de dépassement mesurés aux différentes stations de mesures, en fonction des trois seuils suivants :

  • 110 µg/m3 sur 8 h (risque pour la santé humaine),
  • 180 µg/m3 sur 1 h (seuil d’information à la population),
  • 360 µg/m3 sur 1 h (seuil d’avertissement à la population).

Figure 1-22 : Evolution du nombre de jours de dépassement des seuils de concentration en ozone / 110 µg/m3 (sur 8 h) 27,
180 µg/m3 (sur 1 h) et 360 µg/m3 (sur 1 h) (1994-1999)
Source : ISSeP

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En ce qui concerne le nombre de jours de dépassement du seuil pour la santé humaine (sur 8 h), aucune tendance ne se dégage particulièrement de 1994 à 1999 (entre 1 jour sur 8 en 1998 à 1 jour sur 5 en 1999) mais les seuils sont relativement souvent dépassés (plus de 40 jours par an). Le nombre de jours de dépassement du seuil d’information à la population, déjà relativement faible (moins de 15 jours par an), est en légère diminution depuis 1995. Aucun dépassement du seuil d’avertissement n’a été enregistré en Région wallonne.

Risque pour la végétation

La Figure 1-23 représente l’évolution du nombre de jours de dépassement pour la végétation, c’est-à-dire en fonction des seuils suivants :

  • 65 µg/m3 sur 24 h (risque pour le processus de croissance)
  • 200 µg/m3 sur 1 h (dommages immédiats).

Figure 1-23 : Evolution du nombre de jours de dépassement des seuils de concentration en ozone de 65 µg/m3 sur 24 h et de 200 µg/m3 sur 1 h (1994-99)
Source : ISSeP

Le nombre de jours de dépassement du premier seuil est de plus en plus élevé (entre 1 jour sur 4 en 1994 à plus d’1 jour sur 2 en 1999, soit plus de 200 jours par an en 1999), ce qui indique une augmentation progressive de la pollution photochimique et un risque à long terme pour la végétation. L’augmentation de la pollution par les précurseurs d’ozone et de l’ensoleillement dans les périodes estivales sont les deux hypothèses qui expliquent l’augmentation des concentrations en ozone. Ce phénomène a été observé dans les pays limitrophes et confirme que les épisodes de pollution photochimique constituent actuellement une des problématiques essentielles de la qualité de l’air ambiant dans cette partie du continent européen.

Par contre, le nombre de jours de dépassement du deuxième seuil (200 µg/m3 sur 1h) reste faible (moins de 10 jours). Ce fait montre que les pics de concentrations qui pourraient entraîner des dommages directs sur la végétation sont actuellement peu fréquents.

Situation wallonne dans le contexte européen

La Région wallonne présente des taux de concentration en ozone plutôt élevés comme tous les pays de l’Union européenne sauf les pays scandinaves et le Nord du Royaume-Uni. La Région wallonne se situe dans la partie du continent européen où le nombre de jours de dépassement est le plus élevé.

Il faut noter que les projections pour 2010 ne sont pas favorables pour la partie nord-ouest (Pays-Bas, Belgique et nord de la France) qui correspond aux régions les plus densément peuplées.28

Conclusion

Le nombre de jours de dépassement des seuils de concentration en ozone est de plus en plus élevé pour les valeurs qui mesurent la pollution de fond. Les concentrations en ozone en Région wallonne font partie des concentrations élevées de l’Union européenne.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

AirP4a : Emissions annuelles de composés organiques volatils (COV ou COVNM = COV non méthanique)
AirP2 : Emissions annuelles de substances appauvrissant la couche d’ozone

Aspects réglementaires

Caractérisation des données

La concentration en ozone étant le résultat de réactions photochimiques complexes, influencées par de multiples facteurs (cfr ci-dessus), les mesures sont très sensibles aux perturbations extérieures. Ces facteurs sont pour la plupart locaux et variables dans le temps. Le nombre de jours de dépassement est influencé par le nombre de stations qui mesurent l’ozone. Or le nombre de stations de mesures de la concentration en ozone n’a cessé d’augmenter : 4 stations en 1994, 9 stations en 1997 et 12 stations en 1999. Conformément à la directive européenne les stations sont installées là où la probabilité d’occurrence de concentrations élevées est forte. Pour toutes ces raisons, l’analyse de l’évolution de la concentration en ozone doit être faite avec prudence.

Gestionnaire(s) des données

DEROUANE Alain, CELINE
DEMUTH Claude, CELINE

Rédacteur(s)

DEROUANE Alain, CELINE
NEMRY Françoise
STREEL Claire