7.3. Poussières sédimentables



7.3.1. Introduction

On définit les poussières sédimentables comme étant toutes les particules se déposant dans des appareils ou jauges conçus à cet effet. Elles ne sont pas définies par des caractéristiques physiques intrinsèques (diamètre, surface, densité, ...) mais par référence à un mode de prélèvement.

En simplifiant à l'extrême, on peut dire que ces poussières sédimentables sont constituées de particules de diamètre aérodynamique très variable, et certes supérieur à 1 µm.

Vu les niveaux de retombées habituellement observés, les poussières sédimentables représentent un risque toxique direct faible pour l'homme. Elles constituent avant tout une nuisance par la dégradation qu'elles provoquent sur les bâtiments, végétaux, paysage et le cadre de vie, en général. Elles ont une portée écotoxicologique, car les éléments toxiques qu'elles contiennent éventuellement s'accumulent dans le sol et contaminent l'écosystème.

Les retombées ne présentent pas un risque toxique justifiant des mesures sur de courtes durées, ni un réseau conçu comme instrument d'alerte.

La Wallonie est particulièrement concernée du fait de la place prépondérante d'industrie fortement émettrices (produits semi-finis) dans son tissu industriel et de l'implantation d'usines en zone d'habitat. Le réseau wallon de mesure des poussières sédimentables recouvre essentiellement le sillon Sambre-et-Meuse.

Il est constitué de jauges Owen, instruments normalisés en Grande-Bretagne (B.S. 1747, Part 1 - 1969) et en France (NF X 43.006 - juillet 1967), récipients cylindriques en polypropylène munis d'un entonnoir (Figure 25) et placés dans un support métallique, eux-mêmes rendus solidaires de petits socs en béton. Les jauges sont placées, relevées et les échantillons analysés suivant la norme belge (NBN T94-101).


Figure 25 : Jauge Owen



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7.3.2. Résultats de l'année 1996

Les poussières sédimentables constituent avant tout une nuisance à l'échelle locale. Suite à des plaintes et à la demande des autorités, les jauges sont placées en des points représentatifs. En règle générale, elles sont placées par groupe, afin de mieux cerner les sources qui le plus souvent ne sont pas ponctuelles (carrières, complexe sidérurgique,...). Conformément aux normes existantes, ces jauges sont relevées tous les 28 2 jours, soit 13 fois par an. Les statistiques classiques annuelles n'ont guère de sens sur aussi peu de données. Nous avons introduit un paramètre permettant de caractériser un groupe pour l'année : la médiane pour chaque groupe est calculée en considérant l'ensemble des données de l'ensemble des stations du groupe pour l'année étudiée.

Le Réseau Poussières Sédimentables subit des modifications régulières au cours des années pour s'adapter à l'évolution du paysage industriel. Le plus souvent, les changements concernent le nombre de points de mesure pour un groupe ou un déplacement d'un de ces points de mesure. Il serait trop long de les énumérer dans ce rapport. Notons cependant l'installation d'un nouveau groupe dans la région de Durbuy (surveillance de carrières) dont les données sont encore insuffisantes pour être traitées, ainsi que le remplacement de la station de fond de Clavier par la station d'Offagne.

Le Tableau 36 reprend les différents résultats pour les années 1995 et 1996. Lorsque le nombre des points de mesure d'un même groupe diffère d'une année à l'autre, la médiane pour l'année 1996 est également calculée pour le nombre de points présents lors de l'année précédente (repris entre parenthèses). Les données pour les trois jauges ponctuelles (Ecaussines, Soignies et le Roeulx) sont également transcrites dans ce tableau.

Pour la plupart des groupes, les retombées de l'année 1996 sont inférieures à celle de l'année 1995. Il est encore trop tôt pour dire si cette diminution est le fruit des mesures prises pour diminuer les émissions.

Les groupes proches des industries extractives restent caractérisés par des valeurs excessives : groupe de Vaulx, de Rebecq, de Namèche, de St-Georges,...

Régions Groupes Nombre de stations Type d'environnement 1995 (mg/m².j) 1996 (mg/m².j)
Tournai (Mons) Basècles 2 chimie, incinérateur 92 87
Vaulx-Antoing-G. 13 carrières, fours à chaux 332 222
Lessines 2 carrières 182 162
Ath 2 chimie 95 86
Frasnes-lez-Anvaing 3 chimie 189 133
Centre (Mons) Clabecq 3 sidérurgie 226 151
Rebecq 2 carrières 237 255
Feluy-Seneffe 4 chimie 95 91
la Louvière 4 sidérurgie 135 105
Mons Obourg 7 carrières, cimenteries 129 112
Tertre 3 chimie 159 115
Harmignies 2 carrières, cimenterie 203 160
Cuesmes 2 chimie 110 91
Charleroi Charleroi 10 sidérurgie, verre 222 174
Tilly 3 sidérurgie 70 82
Farciennes 4 sidérurgie, incinérateur 113 95
Namur - Luxembourg Namèche 10 (7) carrières, fours à chaux (333) 217 (278)
Sclaigneau 2 métaux non ferreux 137 88
Seilles 2 (1) carrières (125) 92 (102)
Nivoye 2 métaux non ferreux 80 76
Jemelle 2 carrières 266 191
Engis (Li&egravege) Engis 12 industries chimiques 221 195
Saint-Georges 7 (6) carrières, fours à chaux (581) 459 (521)
Liège Oupeye 4 sidérurgie 111 108
Seraing 8 sidérurgie 196 210
Visée 4 cimenteries, fibres de verre 165 152
Battice 2 fibres de verre 84 71
Chênée-Angleur 5 (4) métaux non ferreux (181) 147 (161)
Chanxhe 2 carrières 364 256
Ponctuel Ecaussines 1 carrières 1081 1264
Ponctuel Soignies 1 carrières 104 94
Ponctuel Le Roeulx 1 cimenterie 122 84
National Offagne 1 background / 49
National Clavier 1 background 51 /

Tableau 36 : Poussières sédimentables - Résultats 1995 et 1996

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7.3.3. Evolution à long terme

Par le caractère local de ce type de pollution, chaque groupe est un cas particulier et il est impossible de présenter l'évolution d'une station typique de l'ensemble de la Région wallonne. Chaque groupe doit être traité séparément (voir les chapitres se rapportant à l'analyse de zones particulières). La Figure 26 reprend l'évolution à long terme (moyenne mobile) d'un groupe typique d'un environnement de carrières et d'une station de fond.

Pour le groupe de Rebecq, comme pour la plupart des autres groupes, l'évolution des poussières sédimentables est à la baisse. La station de fond, quant à elle, montre des niveaux constants pour ces dernières années.


Figure 26 : Poussières sédimentables - Evolution à long terme

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7.3.4. Normes et objectifs de qualité

Si on se réfère à la norme allemande " TA LUFT " ou " Instruction technique pour le maintien de la qualité de l'air ", la valeur limite acceptable est de 350 mg/m².j pour la moyenne de 4 stations formant un carré de 1 km de côté.

Le réseau wallon ne constitue pas un maillage régulier, mais surveille plus particulièrement les sites pollués. Pour diminuer l'impact de la surreprésentation des stations polluées, il sera fait appel non plus à la moyenne annuelle des stations mais à la médiane des données du groupe.

Cette norme n'est dépassée en 1996 que pour les stations du groupe de St-Georges. Le groupe de Chanxhe, qui dépassait également la norme en 1995, la respecte en 1996.

A côté de cette norme, l'ISSeP a introduit des objectifs de qualité (Tableau 37).

Valeurs faibles Valeurs élevées Valeurs très élevées
200 mg/m².j > médiane des valeurs du groupe 200 mg/m².j <= médiane des valeurs du groupe < 350 mg/m².j médiane des valeurs du groupe >= 350 mg/m².j

Tableau 37 : Poussières sédimentables - Objectifs de qualité

En 1996, les valeurs élevées sont enregistrées pour les groupes surveillant des industries extractives : groupe de Vaulx, Rebecq, Namèche et Chanxhe.

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