Le Gouvernement wallon,
Vu le décret du 30 avril 1990 sur la protection et
l'exploitation des eaux potabilisables modifié par le décret du
23 décembre 1993, notamment les articles 15 et 26;
Vu l'arrêté royal du 24 mars 1934 déclarant d'utilité
publique la protection de la source d'eaux minérale et thermale
du Pouhon de Bru à Chevron, fixant un périmètre de protection
et déterminant les ouvrages interdits dans la zone délimitée,
hors l'autorisation préalable du Gouvernement wallon;
Vu l'arrêté royal du 29 octobre 1976 étendant le périmètre
de protection de la source « Pouhon de Bru » et confirmant les
prescriptions;
Vu l'arrêté du 14 novembre 1991 relatif aux prises d'eau
souterraine, aux zones de prises d'eau, de prévention et de
surveillance et à la recharge artificielle des nappes d'eau
souterraine;
Vu l'arrêté du 20 novembre 1991 relatif à la protection des
eaux souterraines contre la pollution causée par certaines
substances dangereuses;
Vu la demande de la commune de Stoumont en date du 19 mars 1987
tendant à obtenir l'extension du périmètre accordé par
l'arrêté royal précité;
Vu le plan introduit indiquant le tracé du nouveau périmètre
de protection avec le relevé des coordonnées des principaux
sommets digitalisés;
Vu l'avis du Service des eaux souterraines
Liège-Luxembourg-Namur en date du 27 février 1990;
Vu l'avis de la députation permanente du conseil provincial de
la province de Liège en date du 21 juin 1990;
Vu l'avis de la députation permanente du conseil provincial de
la province du Luxembourg en date du 9 août 1990;
Vu l'avis défavorable du conseil communal de Ferrières en date
du 7 juillet 1988;
Vu l'avis favorable du collège échevinal d'Aywaille en date du
30 mai 1988;
Vu l'avis défavorable du collège échevinal de Manhay en date
du 27 novembre 1989;
Vu l'enquête commodo-incommodo effectuée du 9 au 27 mai 1988
sur le territoire de la commune d'Aywaille au cours de laquelle 2
réclamations ont été reçues;
Vu l'enquête commodo-incommodo effectuée du 13 au 29 novembre
1989 sur le territoire de la commune de Manhay au cours de
laquelle 57 réclamations ont été reçues;
Vu l'enquête commodo-incommodo effectuée du 30 mai au 15 juin
1988 sur le territoire de la commune de Ferrières au cours de
laquelle 294 réponses ont été reçues dont 285 oppositions
fermes, 2 accords conditionnels, 5 étrangères à l'objet de
l'enquête, 2 déjà formulées à Stoumont;
Vu l'enquête commodo-incommodo effectuée du 9 au 27 mai 1988
sur le territoire de la commune de Durbuy au cours de laquelle 3
réclamations ont été formulées dont une reçue après
clôture;
Considérant que les arguments invoqués par les opposants sont
les suivants :
- des contraintes nouvelles seront imposées aux propriétaires
en contradiction avec les articles 544, 546 et 552 du Code civil;
- le forage de puits sera interdit;
- le creusement d'excavations sera interdit;
- l'emploi d'engrais sera interdit;
- l'emploi des pesticides sera interdit;
- l'étude du périmètre de protection est insuffisante;
- l'instauration d'un monopole au profit d'une commune et d'une
société privée;
- des restrictions aux activités industrielles.
Considérant que l'article 544 du Code civil limite le droit de
jouir et disposer des choses en interdisant un usage prohibé par
les lois et règlements;
Considérant que le droit d'accession prévu à l'article 546 du
Code civil, ne donne pas le droit de nuire au même droit dans
les propriétés voisines;
Considérant que l'article 552 limite explicitement le droit de
propriété en excluant « les modifications résultant des lois
et règlements relatifs aux mines et les lois et règlements de
police »;
Considérant que le présent arrêté n'interdit pas le forage de
puits mais le soumet à autorisation préalable, ce qui permet de
s'assurer que l'opération est conduite suivant les règles de
bonne pratique et n'est pas de nature à nuire à l'équilibre
fragile du gisement carbo-gazeux;
Considérant que le présent arrêté n'interdit pas
l'exploitation de puits mais la soumet à autorisation, ce qui
est un rappel du décret du 30 avril 1990 sur la protection et
l'exploitation des eaux potabilisables;
Considérant que le creusement d'excavations n'est pas interdit
mais réglementé et que le caractère spécifique des gisements
carbo-gazeux, tel qu'il résulte de l'étude technique rend cette
précaution indispensable;
Considérant que l'emploi d'engrais n'est pas interdit mais
limité de manière à ne pas nuire à la qualité des eaux
souterraines, en conformité avec la directive 91/676/CEE
concernant la protection des eaux contre la pollution par les
nitrates à partir de sources agricoles;
Considérant que le rejet de certaines substances dangereuses
n'est pas interdit mais réglementé de manière à ne pas
altérer les eaux souterraines, en conformité avec l'arrêté de
l'Exécutif régional wallon du 20 novembre 1991, relatif à la
protection des eaux souterraines contre la pollution causée par
certaines substances dangereuses.
Considérant que le périmètre de protection a été établi au
terme d'une longue étude hydrogéologique et géochimique et que
cette étude a mis en évidence le caractère très fragile des
gisements carbo-gazeux;
Considérant que le but de l'arrêté n'est pas d'instaurer un
monopole mais d'assurer la protection d'une richesse en évitant
qu'elle soit détruite par une exploitation abusive;
Considérant que l'extension permettra de protéger non pas un
seul propriétaire mais l'ensemble des exploitants autorisés,
présents ou futurs;
Considérant que les permis d'exploiter des installations
industrielles sont délivrés en vertu du règlement général
sur la protection du travail et les autorisations de déversement
d'eaux usées en eau de surface en fonction des normes
sectorielles et des objectifs de qualité des cours d'eau;
Sur la proposition du Ministre de l'Environnement, des Ressources
naturelles et de l'Agriculture,
Arrête :
Article 1er. La zone de surveillance du gisement d'eaux carbo-gazeuses de Stoumont et environs est délimitée par le périmètre dont les repères, digitalisés en coordonnées Lambert 1972, sont définis en annexe I.
Art. 2. A l'intérieur de la zone ainsi étendue, il ne peut être entrepris, sans autorisation préalable du Gouvernement wallon, aucun travail qui peut avoir pour résultat de réduire le débit des sources ou d'altérer la qualité des eaux qu'elles fournissent, notamment les drainages, forages, creusements de puits, travaux souterrains, fouilles dont la profondeur excéderait trois mètres, modifications au régime des ruisseaux, à l'écoulement des eaux de surface et à la situation actuelle des mofettes d'acide carbonique.
Art. 3. A l'intérieur de cette zone, les épandages de fertilisants, y compris les gadoues de fosses septiques, ne peuvent dépasser les doses maximales prévues en annexe II, les épandages de pesticides et produits apparentés ne peuvent dépasser les doses mentionnées sur l'emballage; en outre des mesures restrictives adéquates sont prises si la concentration en substance matière pesticide et produits apparentés excède, dans les eaux réceptrices, les concentrations maximales admissibles fixées pour les eaux alimentaires.
Art. 4. Le présent arrêté entre en vigueur le jour de sa publication au Moniteur belge.
Art. 5. Le Ministre de l'Environnement, des Ressources naturelles et de l'Agriculture est chargé de l'exécution du présent arrêté.
Annexe I
Listing des coordonnées des principaux sommets digitalisés du périmètre de la zone de surveillance.
Pt | X | Y | Pt | X | Y |
1 | 246.761 | 122.601 | 28 | 243.920 | 118.023 |
2 | 247.228 | 122.711 | 29 | 243.642 | 117.845 |
3 | 247.538 | 122.529 | 30 | 243.465 | 117.602 |
4 | 247.750 | 122.523 | 31 | 243.100 | 117.350 |
5 | 248.083 | 122.522 | 32 | 242.955 | 117.606 |
6 | 247.737 | 122.253 | 33 | 242.846 | 118.122 |
7 | 247.034 | 121.679 | 34 | 242.602 | 117.389 |
8 | 246.898 | 121.262 | 35 | 242.580 | 117.150 |
9 | 246.702 | 120.761 | 36 | 242.377 | 116.936 |
10 | 246.719 | 120.510 | 37 | 242.085 | 116.644 |
11 | 246.455 | 120.446 | 38 | 241.807 | 116.619 |
12 | 246.284 | 120.419 | 39 | 241.655 | 116.691 |
13 | 246.013 | 120.149 | 40 | 241.395 | 116.723 |
14 | 246.014 | 120.070 | 41 | 241.165 | 116.902 |
15 | 245.807 | 119.680 | 42 | 240.970 | 116.815 |
16 | 245.620 | 119.389 | 43 | 240.777 | 116.842 |
17 | 245.655 | 119.275 | 44 | 240.524 | 117.020 |
18 | 245.764 | 119.070 | 45 | 240.504 | 117.040 |
19 | 245.838 | 118.938 | 46 | 240.428 | 117.005 |
20 | 245.798 | 118.651 | 47 | 240.361 | 117.290 |
21 | 245.710 | 118.406 | 48 | 240.254 | 117.574 |
22 | 245.680 | 118.225 | 49 | 240.221 | 117.680 |
23 | 245.383 | 118.052 | 50 | 240.166 | 117.661 |
24 | 245.330 | 118.088 | 51 | 240.020 | 117.629 |
25 | 245.305 | 118.070 | 52 | 239.908 | 117.565 |
26 | 244.419 | 117.985 | 53 | 239.813 | 117.529 |
27 | 244.208 | 117.950 | 54 | 239.734 | 117.502 |
55 | 239.474 | 117.766 | 82 | 242.010 | 122.948 |
56 | 239.377 | 117.678 | 83 | 241.492 | 123.585 |
57 | 239.080 | 117.820 | 84 | 241.684 | 123.808 |
58 | 238.970 | 118.131 | 85 | 241.614 | 124.164 |
59 | 238.878 | 118.195 | 86 | 241.325 | 124.400 |
60 | 238.690 | 118.673 | 87 | 241.612 | 124.864 |
61 | 238.721 | 119.059 | 88 | 241.930 | 124.633 |
62 | 238.655 | 119.379 | 89 | 242.460 | 124.585 |
63 | 238.551 | 119.830 | 90 | 243.197 | 124.548 |
64 | 238.965 | 119.762 | 91 | 243193 | 124.549 |
65 | 239.246 | 119.764 | 92 | 243.289 | 124.585 |
66 | 239.500 | 119.641 | 93 | 243.370 | 124.555 |
67 | 239.920 | 119.734 | 94 | 243.650 | 124.488 |
68 | 240.139 | 119.800 | 95 | 244.088 | 124.828 |
69 | 240.450 | 119.880 | 96 | 244.502 | 124.878 |
70 | 240.664 | 119.872 | 97 | 244.980 | 124.710 |
71 | 241.439 | 120.184 | 98 | 245.489 | 124.455 |
72 | 242.011 | 120.450 | 99 | 245.720 | 123.766 |
73 | 242.217 | 120.635 | 100 | 245.718 | 123.650 |
74 | 242.160 | 120.958 | 101 | 245.912 | 123.474 |
75 | 242.228 | 121.273 | 102 | 246.280 | 123.348 |
76 | 242.346 | 121.772 | 103 | 246.213 | 123.315 |
77 | 242.257 | 122.042 | 104 | 246.410 | 123.137 |
78 | 242.301 | 122.296 | 105 | 246.852 | 122.955 |
79 | 242.397 | 122.593 | 106 | 246.785 | 122.910 |
80 | 242.168 | 122.844 | |||
81 | 242.080 | 122.893 | |||
Rem : Les coordonnées correspondent au système LAMBERT BELGE 1972 |
Annexe II
Fumure azotée maximale sur le champ suivant le type de culture.
Sans apport d'effluents d'élevage ou d'azote sous forme organique | ||
Cultures | Azote sous
forme minérale (kg par ha.an) |
|
Betterave | 180 | |
Maïs | 180 | |
Colza | 225 | |
Pomme de terre | 225 | |
Froment d'hiver | 170 | |
Céréales printemps | 100 | |
Escourgeon | 170 | |
Chicorée | 30 | |
Lin | 60 | |
Haricot | 50 | |
Pois | 30 | |
Jachère spontanée | 0 |
Avec apport d'effluents d'élevage | ||
Cultures | Azote sous
forme organique (kg par ha.an) |
Azote sous
forme minérale (kg par ha.an) |
Betterave | 210 | 120 |
Maïs | 210 | 120 |
Colza | 185 | 145 |
Pomme de terre | 185 | 145 |
Froment d'hiver | 150 | |
Céréales printemps | 80 | |
Escourgeon | 160 | |
Chicorée | 0 | |
Lin | 50 | |
Haricot | 40 | |
Pois | 0 | |
Jachère spontanée | 0 |
Lorsqu'il y a production de fumier, on peut considérer comme normal un apport annuel de 12 à 13 t par ha et par an. Cet apport est généralement réalisé en une fois à la tête de rotation, soit au total plus ou moins 40 t pour une rotation de trois ans, ce qui correspond, avec le fumier, à un apport moyen de 200-210 kg/ha/3 ans d'azote organique.
La même quantité d'azote peut aussi être obtenue avec 45 t de lisier de bovin, 35 t de lisier de porc ou bien encore 22 t de lisier de volaille.
Fumure azotée maximale sur prairies fauchées ou pâturées
En prairie, l'apport d'effluents d'élevage équivalant à 200 kg/ha d'azote sera suivi de plusieurs applications échelonnées dans le temps de 40 à 50 kg/ha d'engrais minéraux, sans toutefois dépasser le total de 350 kg/ha/an.