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Ce chapitre aborde de manière succincte une série de problématiques environnementales dont les principales tendances sont résumées ci-dessous.

Urbanisation

En Région wallonne, la superficie des zones urbanisées continue d’augmenter à un rythme soutenu (+ 2.000 ha entre 1995 et 1996). 22 % des permis de bâtir concernent des zones situées en dehors des zones d’habitat au plan de secteur, ce qui traduit bien la pression de l’urbanisation sur les zones rurales (Figure 59). Le principe fondamental des politiques d’aménagement du territoire – à savoir, l’utilisation parcimonieuse de la ressource limitée qu’est le sol – est un objectif difficile à atteindre. Il se heurte en effet à l’attrait de bâtir en site neuf et à la difficulté de rendre attrayant la réutilisation des vieilles habitations et des sites désaffectés.

Figure 59 – Permis de bâtir : zones concernées aux plans de secteur (1995-1997).
Source – Ministère de la Région wallonne, DGATLP, DOH, Mémoire de l’Habitat (1999).

Tourisme

La pression des activités touristiques sur l’environnement est difficile à cerner car les statistiques disponibles concernent les nuitées. Or, le tourisme d’un jour et les activités récréatives constituent des éléments essentiels du rapport tourisme/environnement par les problèmes de déplacements et de concentrations locales qu’ils induisent.

Bruit

Bien que difficile à objectiver et à quantifier, le bruit pose problème dans une région aussi peuplée, aussi quadrillée d’infrastructures de transport et aussi touristique que la Région wallonne. Le bruit ambiant est généralement élevé et les zones de quiétude rares. Vu son impact négatif sur le confort et la santé, la lutte contre le bruit est une nécessité. La multitude et la mobilité des sources ainsi que l’importance du comportement individuel, rendent le problème difficile à résoudre, ce qui explique qu’il soit généralement insuffisamment pris en compte.

Mobilité/Transport

La mobilité des personnes et des marchandises ne fait que croître. Le mode de déplacement de loin le plus utilisé est le transport routier tant pour les personnes (plus de 3/4 des déplacements) (Figure 60) que pour les marchandises (70 % du trafic) (Figure 61). La saturation du réseau et les multiples nuisances environnementales liées au transport routier font que l’adoption de mesures favorisant les alternatives moins polluantes ne peut plus être différée. L’aménagement et la promotion des deux aéroports régionaux (Charleroi et Liège) ont pour conséquence logique, une augmentation du trafic aérien.

Figure 60 – Répartition modale des distances parcourues par personne et par an en Région wallonne (1998-1999).
Source – FUNDP et coll.

Figure 61 – Répartition modale pour le transport terrestre de marchandises en Belgique (1970-1997).
Source – INS-CEESE (ULB).

Gestion environnementale des activités économiques

La Région wallonne a entrepris le recensement des sites d’activité économique désaffectés (2.724 répertoriés à ce jour) en vue de les assainir et de les rendre réutilisables pour différents usages. 471 sites sont à l’une ou l’autre étape des procédures de réhabilitation.

La prévention des risques majeurs (essentiellement de type « explosion – incendie ») est assurée par l’application de la Directive européenne dite « SEVESO ». Une vingtaine d’entreprises sont actuellement concernées. La récente révision de la Directive SEVESO a renforcé les conditions d’application ce qui va augmenter très prochainement le nombre d’entreprises qui seront concernées par la mise en œuvre de mesures de prévention des risques.

La prévention des incidences sur l’environnement comporte essentiellement deux aspects : d’une part, les études d’incidence et d’autre part, la promotion des technologies propres et des démarches environnementales dans les entreprises.

De 1989 à 1999, 461 études d’incidences ont été réalisées (Figure 62). Elles portent sur des projets dont les conséquences sur l’environnement peuvent être importantes. L’objectif est de cerner les nuisances potentielles et de proposer des mesures pour en diminuer l’incidence.

Figure 62 – Nombre d’études d’incidences sur l’environnement en Région wallonne (1988-1999).
Source – CWEDD.

Une enquête sur les dépenses environnementales des entreprises indique une augmentation de celle-ci entre 1995 et 1998 (Figure 63). Les investissements sont principalement consacrés au traitement des pollutions (71 % en 1998) et secondairement l’amélioration des technologies de production (29 %). Les efforts se portent par ordre de priorité sur la protection de l’eau, de l’air, la gestion des déchets et enfin, la réduction du bruit, ce qui n’est pas sans rapport avec l’évolution des réglementations environnementales et de la fiscalité (Figure 64).

Figure 63 – Dépenses pour la protection de l’environnement (sur base des définitions Eurostat)
des entreprises concernées par l’enquête « bilan environnemental intégré ».
Source – Ministère de la Région wallonne, DGRNE, DCE.

Figure 64 – Répartition par domaine des investissements « end-of-pipe » des entreprises
concernées par l’enquête « bilan environnemental intégré » (1995-1998).
Source - Ministère de la Région wallonne, DGRNE, DCE.

La Région wallonne cherche à promouvoir les systèmes de management environnemental. Ceux-ci ne connaissent cependant qu’une lente adhésion (quatre entreprises enregistrées EMAS et une vingtaine labellisées ISO 14001).

La gestion de l’environnement implique d’intervenir rapidement en cas de pollution et de contrôler l’application des législations.

Un service « SOS Pollution » a été mis en place en 1992. Le nombre d’appel ne cesse de croître (Figure 65) ce qui témoigne d’une prise de conscience du citoyen face aux menaces qui pèsent sur son environnement et sa santé. Cette coopération des citoyens augmente les chances de détecter rapidement les pollutions et de pouvoir intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

Figure 65 – Nombre d’appels au service « SOS pollution » (1994-1999).
Source – Ministère de la Région wallonne, DGRNE, DPE.

La Division de la Police de l’Environnement assure un suivi des pollutions signalées via le service « SOS Pollution ». Elle organise également des contrôles d’office dans certains secteurs. Le nombre d’interventions et le type de suivi assuré sont déterminés par l’actualité et les thèmes annuels retenus (Figure 66).

Figure 66 – Interventions de la Division de la police de l’environnement (1994-1999).
Source – Ministère de la Région wallonne, DGRNE, DPE

Dépenses publiques

 

Signalons enfin qu’en 1999, les dépenses de la Région wallonne pour les matières relevant de ses compétences « ressources naturelles et environnement » se sont élevées à 11.357 millions de francs soit un peu moins de 3.500 BEF par habitant (Figure 67).

Figure 67 – Dépenses régionales en matière « Ressources naturelles
et environnement » : ordonnancement, 1999.
Source – Ministère de la Région wallonne, DGRNE, DPE