Comme
pour tous les éléments indispensables à la vie, la
qualité de lair a une importance majeure. Nous sommes en
effet, obligés dinhaler de lair en permanence quelle
que soit sa qualité. Dautre part, latmosphère
constitue une couche de protection de la terre par rapport aux rayonnements
cosmiques et elle est le siège des phénomènes météorologiques.
La pollution de lair, en modifiant les équilibres chimiques,
entraîne des perturbations complexes dautant plus difficiles
à appréhender et à maîtriser que les causes
et les effets se passent à une échelle planétaire.
Les indicateurs présentés ont pour objectif de cerner la situation de la Région wallonne dans les grands enjeux planétaires. Leffet de serreLabsorption des rayonnements solaires est renforcée par certains gaz, ce qui provoque une élévation de la température. En Région wallonne, les émissions de gaz à effet de serre sont relativement stables sur la période 1990-1997 (Figure 1). Or, les accords internationaux impliquent des réductions qui vont croissantes : par rapport à 1990 : - 5 % en 2000, - 7,5 % entre 2008 et 2012. Nous sommes donc loin de lobjectif. Il faut cependant savoir que la réduction de - 5 % en lan 2000 avait été décidée en misant sur linstauration dune taxe CO2. La réduction de 5 % na pas non plus été atteinte au niveau européen : les émissions y ont très légèrement augmenté (+ 0,2 %). Les émissions wallonnes, rapportées au nombre dhabitants sont plus élevées que la moyenne européenne (respectivement 16, 3 et 11,5 tonnes équivalent CO2 par habitant). Cela sexplique par la présence dactivités industrielles énergivores sur un territoire relativement petit. Figure
1
Estimation des émissions de gaz à effet de serre
(CO2, N2O, CH4) en Région wallonne (1990-1997). La destruction de la couche dozoneLa couche dozone empêche une partie des rayons ultraviolets datteindre la terre. Sa destruction entraîne une augmentation du rayonnement ultraviolet, ce qui est nuisible à la vie (problèmes de croissance des végétaux et de santé humaine et animale). Suite aux mesures prises, les émissions de substances détruisant la couche dozone sont en diminution : le potentiel dappauvrissement de la couche dozone lié aux chlorofluorocarbones (CFC), halon et hydrochlorofluorocarbones (HCFC) était estimé à 300 en 1995 et à 242 en 1997. Toutefois, étant donné la grande stabilité chimique de ces substances, la reconstitution de la couche dozone prendra plusieurs décennies. En outre, certains produits de substitution actuellement utilisés ont un potentiel deffet de serre élevé. LacidificationLacidification des milieux entraîne de graves perturbations au niveau des écosystèmes. Les émissions de SO2 et NOx, principales substances acidifiantes, sont en diminution (Figure 2). Figure
2
Estimation des émissions de polluants acides par
secteurs en Région wallonne (1990-1997). Cette réduction sobserve en particulier pour lindustrie. Elle est principalement due à la réduction des émissions de soufre liée à lamélioration des procédés technologiques, au choix et à lusage des combustibles (notamment le gaz naturel et le fuel à basse teneur en soufre), à la réduction des quantités de soufre au sein des matières premières (sidérurgie) mais aussi à la transformation (ou mutation) des activités industrielles. Les émissions de lagriculture et du secteur domestique sont plutôt stables. Les émissions de NOx enregistrent également une diminution (environ 10 %) qui provient de lamélioration au niveau des transports routiers (généralisation des pots catalytiques dont lavantage est toutefois contrebalancé par laugmentation du trafic routier) et dans une moindre mesure de lindustrie. Les émissions de NH3, dorigine presque exclusivement agricole (96 % en 1996), augmentent légèrement de 1990 à 1996 (5 %). La réduction des émissions entraîne une amélioration de la qualité de lair en ce qui concerne le SO2 (Figure 3) et une relative stabilité en ce qui concerne le NO2 (Figure 4). Figure
3
Evolution du percentile 98 des valeurs journalières
en SO2 pour la station de Offagne (1985-1998). Figure
4
Evolution du percentile 98 des valeurs horaires en NO2
pour la station de Offagne (1986-1998). Malgré cette amélioration, les retombées acides sur la Région wallonne sont, à lheure actuelle, généralement supérieures à ce que les écosystèmes et les sols peuvent recevoir sans quil y ait de dommages (voir carte 2). La réduction des émissions de substances acidifiantes doit donc encore être poursuivie notamment pour atteindre les objectifs fixés par les normes européennes applicables en 2005 pour le SO2 et en 2010 pour le NO2. Les accords de branches tels que ceux négociés avec les secteurs électrique et verrier peuvent donner des résultats intéressants. Lozone troposphériqueUne trop grande concentration dozone dans la basse atmosphère provoque des problèmes de santé en particulier aux yeux et au système respiratoire. Elle entraîne également des problèmes de dépérissement et de croissance chez les végétaux. La présence dozone dans la couche inférieure de latmosphère résulte de réactions physico-chimiques entre différentes substances notamment le dioxyde dazote (NO2) et les composés organiques volatiles (COV). Les émissions de substances intervenant dans la formation de lozone troposphérique sont en baisse (Figures 5 et 6) mais cette baisse doit être poursuivie pour atteindre les objectifs des accords internationaux. Etant donné la complexité des réactions chimiques aboutissant à la production dozone, leffet des mesures prises ne sera visible quà moyen terme. Figure
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Estimation des émissions de NOx en Région
wallonne (1990-1997). Figure
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Estimation des émissions de composés organiques
volatiles (COV) Au niveau de la qualité de lair, les pics de concentration élevée ont tendance à diminuer mais la production dozone troposphérique entraîne de plus en plus fréquemment des dépassements du seuil fixé comme étant une limite à ne pas franchir pour éviter les effets sur la végétation. Ce seuil a été dépassé plus dun jour sur deux en 1999 (Figure 7). Figure
7
Evolution du nombre de jours de dépassement des seuils
de concentration en ozone, Les micropolluants et les particules en suspensionLes émissions de métaux lourds sont difficiles à évaluer. Celles du plomb ont été réduites suites aux mesures décidées pour les carburants. Les particules en suspension sont émises par les procédés de combustion, les procédés industriels et les moteurs de véhicules. Cet état des lieux montre clairement que les défis à relever pour améliorer rapidement la qualité de lair et juguler les dérèglements climatiques sont importants. Des mesures sont à prendre durgence pour réduire les émissions de polluants. Les principales activités concernées sont les transports, la consommation énergétique, les processus industriels ainsi que certaines pratiques domestiques et agricoles (incinération rudimentaire de plastiques, pneus, utilisation de produits polluants, ). Le plan de lair, en cours délaboration, devrait définir sous peu des objectifs précis et surtout les moyens pragmatiques à mettre en uvre pour y arriver. Figure
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Origine des émissions de fines particules (poids
moléculaires < 10 µm) en Région wallonne (1996).
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