Description du phénomène

Les matières en suspension sont émises principalement à partir des zones industrielles mais elles sont transportées sur de longues distances. La qualité de l’air est ainsi également influencée par le taux de particules en
suspension présentes dans l’air.

Situation en Région wallonne

Le passage de l’ancienne méthode des «Fumées noires» à la méthode récente d’absorption par un rayonnement ß (PM10) ne permet pas de représenter l’évolution réelle des concentrations des particules en suspension.

C’est la raison pour laquelle le graphique (Figure 1-25) représente l’évolution des concentrations en poussières fines (ou en suspension) mesurées par la néphélométrie (qui conduit à des surestimations des émissions par rapport aux mesures par les «Fumées noires») de 1994 à 1997 pour l’ensemble des stations wallonnes. La taille du bâtonnet est déterminée par l’écart entre les valeurs de la station où la médiane est la plus élevée et celle où la médiane est la plus basse parmi toutes ces stations. La courbe montre la moyenne (non spatiale) des valeurs mesurées par demi-heure pour l’ensemble des stations. Elle dégage la tendance moyenne de la concentration en poussières fines.

Figure 1-25 : Evolution de la médiane des valeurs journalières des particules en suspension pour les stations wallonnes (1994-1997)
Source : CELINE et ISSeP

La Figure 1-25 montre que les concentrations en particules en suspension ont augmenté en 1995 puis elles ont diminué pour arriver en 1997 à des concentrations proches de celles de 1994. Aucune tendance ne se dégage donc actuellement mais les concentrations sont en général en dessous de la valeur guide (80 µg/m3). En effet, seulement deux stations ont mesuré en 1995 des concentrations au-dessus de la valeur guide.

A noter que les mesures réalisées par le réseau des Fumées noires indiquent une légère augmentation de 1995 à 1997 mais elle semble se stabiliser en 1998. Cette légère augmentation est imputée à l’utilisation accrue des moteurs diesel mais également aux camions dont le trafic s’est intensifié notamment en provenance des pays de l’Est.

Conclusion

Les concentrations en particules en suspension sont relativement stables et en général en dessous des valeurs guides en Région wallonne. Cependant différentes études montrent que la concentration tend à augmenter à l’échelle planétaire suite à l’accroissement de la désertification, au développement des activités industrielles et à l’augmentation de l’utilisation des moteurs diesel.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

AirP7 : Emissions annuelles de particules fines

Caractérisation des données

Méthodes de mesure 32

Trois méthodes ont été utilisées pour mesurer les MES : les « fumées noires» (méthode optique, particules noirâtres), la néphélométrie (méthode optique) et l’absorption d’un rayonnement ß (ici de type PM10), via le réseau télémétrique. La méthode des «Fumées noires» est une méthode connue, avec un long historique. Elle se base sur l’aspect des poussières (couleur). La néphélométrie fonctionne sur le principe de diffraction de la lumière par les particules, elle est donc sensible au nombre de particules plutôt qu’à leur masse. Ne répondant pas aux exigences européennes, elle est abandonnée depuis 1998. La méthode récente PM10 «fait référence à une mesure liée à la masse des particules en suspension concernant une fraction bien définie de celles-ci». (dont la moitié ont une taille qui n’excède pas 10 µm) 33. Cette méthode a été choisie comme référence au niveau des normes européennes.

Les données sur les concentrations sont relativement peu fiables Le prélèvement et le dosage sont particulièrement complexes. En effet, chacune des méthodes utilisées ne permet d’estimer que la concentration en particules d’un type déterminé.

Aspects réglementaires

Les valeurs guides et valeurs limites concernant les concentrations en matières en suspension selon la méthode «des Fumées noires» (en application actuellement) et la méthode «PM10» (en application à partir de 2005), sont rapportées au tableau suivant selon le niveau de compétence européen ou belge. Les valeurs limites fixées au niveau belge découlent directement des valeurs fixées au niveau européen.

Gestionnaire(s) des données

FOURMEAUX Annick
MARIJNS Andrée

Rédacteur(s)

NEMRY Françoise
STREEL Claire