«Lagriculture
biologique est un système dagriculture qui prête
une grande attention aux rapports entre le sol, la plante, lanimal,
lhomme et lenvironnement. Le maintien de la fertilité
du sol y occupe une place centrale. Une rotation culturale plus longue,
lemploi dengrais organiques en sont les principales caractéristiques
» 13.
Cest une méthode dagriculture qui vise à obtenir
des produits dune qualité nutritive élevée
tout en réduisant les risques datteinte au milieu. En cela, lagriculture
biologique peut être nettement distinguée de lagriculture
conventionnelle qui, de manière générale, poursuit
les mêmes buts, en donnant toutefois la priorité à
la productivité. Ce qui caractérise le plus manifestement
lagriculture biologique est quelle exclut lutilisation
de la plupart des matières de synthèse fertilisants
et produits de protection des plantes et des animaux habituellement
utilisés par lagriculture conventionnelle. La destruction
des adventices se fait principalement par des moyens mécaniques.
Lélevage y est quasi obligatoirement intégré
à la culture au sein des exploitations. Lagriculture
biologique se traduit aussi par un ensemble de pratiques qui se distinguent
de celles mises en uvre par les agriculteurs conventionnels principalement
dans les modalités du travail du sol, dans la nature des plantes
cultivées, dans leur succession ou leur association dans les
techniques de fertilisation et de protection des cultures. Les assolements
paraissent plus variés mais également plus contraignants.
Ils comprennent fréquemment des cultures fourragères,
corollaire obligé de la présence de bétail, qui,
par ailleurs, restitue des matières organiques soigneusement
recyclées et valorisées, souvent après compostage. Les frais de production
pour les produits biologiques sont nettement plus élevés
que dans lagriculture classique. Pour cette raison, il existe
en Belgique un système daides en faveur des exploitants
agricoles qui sengagent à introduire ou à maintenir
des méthodes de lagriculture biologique. En Belgique, tout
producteur utilisant les termes «biologique», «
écologique», «organique» doit notifier son
activité à un organisme de contrôle agréé
et se faire contrôler. Deux organismes belges sont actuellement
agréés officiellement pour réaliser les contrôles
des produits biologiques : il sagit de BLIK et dECOCERT
Belgium. Ces deux organismes sont compétents pour les secteurs
végétal et animal et travaillent sous la supervision du
Ministère des Classes Moyennes et de lAgriculture. Les données
présentées dans le cadre de cet indicateur permettent
de mettre en évidence lévolution de lagriculture
biologique en Région wallonne, au niveau du nombre dexploitations
et de la surface consacrée à ce mode dagriculture.
Cet indicateur donne par conséquent indirectement une indication
sur le succès rencontré par lagriculture biologique
en Région wallonne. En Région
wallonne, une progression sensible du nombre des exploitations dagriculture
biologique et de la surface agricole utilisée en agriculture
biologique a été observée, depuis le début
des années 90 (voir Figure 4-31). Figure
4-31 : Nombre dexploitations et superficies consacrées
à lagriculture biologique en Région wallonne, 1987-1999. Le nombre dagriculteurs
pratiquant le biologique est passé de moins de 40 en 1987 à
275 en 1998, et la surface agricole utilisée (qui comprend les
superficies déjà converties et celles en conversion) de
580 ha à presque 16.000 ha sur la même période. Remarquons toutefois
que malgré cette progression, la proportion des exploitations
agricoles et de la superficie consacrée à lagriculture
biologique reste très faible puisquen 1998, un peu plus
dun agriculteur sur 100 pratique ce mode dagriculture sur
à peu près 1.5 % de la SAU totale en Région wallonne.
La Figure 4-32
et la Figure 4-33 montrent la répartition des différentes
cultures biologiques en Région wallonne et la proportion de superficie
qui est en conversion. La plus grande partie de la SAU biologique est
consacrée à des prairies et pâturages (pour 88 %)
et à des grandes cultures (pour 10 %). Lensemble des autres
exploitations (maraîchage, fruits, plantes et herbes aromatiques,
fleurs, ...) se partagent les 2 % restant. Figure
4-32 : Evolution de la surface consacrée à lagriculture
biologique en Région wallonne : prairies, pâturages, et
grandes cultures, 1998-1999. Figure4-33
: Evolution de la surface consacrée à lagriculture
biologique en Région wallonne, Autres cultures, 1998-1999. Le développement
de lagriculture biologique en Région wallonne est supérieur
à celui constaté en France, aux Pays-Bas, ou à
la moyenne des pays européens. Dans certains pays comme lAllemagne,
le Danemark, la Suède ou lAutriche, la proportion des terres
consacrées à lagriculture biologique est cependant
plus élevée (Tableau 4-14). Tableau
4-14 : Importance de lagriculture biologique dans certains pays
européens. Conclusion Malgré
une évolution marquée de lagriculture biologique
en Région wallonne, la proportion des terres consacrées
à ce mode dagriculture reste faible. Lien direct
avec dautres indicateurs AgrP1
: Utilisation dintrants Caractérisation
des données Les données
ont été obtenues auprès du Ministère des
Classes moyennes et de lAgriculture, par lintermédiaire
de son site Internet (http ://www.cmlag.fgov.be). Ces données
ne sont pas complètes pour lannée 1999. Aspects
réglementaires Relation
avec le PEDD Cahier 6, Chap.
1 (pas daction spécifique) Rédacteur(s) DEFRISE Dominique
|
|||
NOTE 13: daprès Godden, B., Agriculture, Forêts et Environnement, Syllabus ULB (Envi006, 1999-2000). |