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AgrE4a : Cheptel bovin, nombre de détenteurs et cheptel bovin moyen
AgrE4b : Cheptel porcin, nombre de détenteurs et cheptel porcin moyen
AgrE4c : Cheptel avicole (nombre de poulets de chair et poules pondeuses), nombre de détenteurs et cheptel moyen

Description du phénomène

L’élevage joue un rôle économiquement important dans le secteur agricole. Comme les pratiques culturales (voir AgrE1 et AgrE2), la production animale s’est largement modifiée ces vingt dernières années. Les exploitations se sont agrandies et leurs pratiques se sont intensifiées. L’amélioration de l’alimentation animale ainsi que l’introduction de nouvelles races plus productives ont conduit à un essor important de ce secteur.

Le développement et la concentration des cheptels entraînent cependant, une pression accrue de certains polluants sur l’environnement (voir AgrP2). Outre les incidents ponctuels de pollution de l’eau (fuites accidentelles) et les petites pollutions par contact direct avec les eaux de surface, les déjections des animaux peuvent causer une détérioration de la qualité de l’eau en y augmentant la quantité de nitrates et de phosphates (voir EauE1). De plus, les gaz à effet de serre (notamment le méthane) rejetés par les animaux polluent l’atmosphère (voir AirP1). L’application des effluents sur le sol peut aussi accroître les émissions d’oxydes nitrique et nitreux.

Si le cheptel augmente, les risques de pollution augmentent en conséquence. Cependant, ces risques ne sont pas seulement dépendants du nombre d’animaux, mais sont aussi liés au type d’élevage et au caractère plus ou moins intensif de son mode de gestion (bétail enfermé ou en pâture).

Situation en Région wallonne

Cheptel bovin

Au cours des deux dernières décennies, le nombre total de bovins présents sur le sol wallon a relativement peu varié (Figure 4-24). Le nombre de bovins tournait autour des 1.450.000 têtes durant les années 60 et 70. Il a légèrement augmenté durant les années 1980 et 90, pour atteindre un maximum en 1995. Actuellement, il se situe toujours autour de 1.500.000 têtes. L’augmentation du cheptel peut s’expliquer par une capitalisation de la part des éleveurs, en vue de constituer une base de référence élevée avant la réforme de la PAC (quotas laitiers), ainsi que par les prix intéressants qui ont été obtenus à cette époque. Les difficultés croissantes enregistrées par après (surproduction, baisse des prix) n’ont pas eu de conséquences importantes sur le cheptel détenu, de même que la crise de la vache folle.

Figure 4-24 : Evolution du cheptel bovin et du cheptel bovin moyen en Région wallonne.
Source : INS.

Cependant, le nombre de détenteurs de bovins en Région wallonne n’a cessé de diminuer, puisqu’environ 10.000 exploitants wallons ont renoncé à cette spéculation entre 1985 et 1999, cette diminution étant corrélée avec la diminution du nombre d’exploitations (voir AgrD1 et AgrE1). Par conséquent, le cheptel bovin moyen (nombre de bovins par détenteur) a subi une nette progression : il est passé de 55 bêtes en 1985 à 92 bêtes en 1999. On observe donc un important phénomène de concentration de la production et d’élargissement des troupeaux.

Si le nombre global de bovins a peu varié ces dernières années, le nombre de vaches laitières s’est par contre fortement réduit (- 40 % entre 1985 et 1999) (Figure 4-25). Il faut mettre cette diminution en relation avec l’introduction des quotas laitiers et l’augmentation de la productivité des vaches laitières, ainsi qu’à une meilleure maîtrise des aliments pour animaux. En général, les vaches laitières ont été remplacées au sein des exploitations par des vaches allaitantes, ce qui marque une réorientation du cheptel bovin vers la production de la viande bovine. Avec la réduction du nombre de vaches, le nombre d’exploitations pratiquant la production laitière a également fortement diminué. Depuis 1985, 10.000 exploitations ont abandonné la production laitière en Région wallonne. En conséquence, depuis 1985, le nombre moyen de vaches par exploitation a relativement peu progressé, il est de 34 en 1999.

Figure 4-25 : Evolution du nombre de vaches laitières et du cheptel laitier moyen en Région wallonne.
Source : INS.

Cheptel porcin

Le nombre de porcs recensés en Région wallonne est également assez stable depuis une quinzaine d’années : on compte environ 330.000 têtes en 1999 (Figure 4-26).

Figure 4-26 : Evolution du cheptel porcin et du cheptel porcin moyen en Région wallonne.
Source : INS.

On assiste également dans ce domaine à une diminution du nombre de détenteurs de porcs, provoquant une augmentation du cheptel moyen : de 51 têtes en 1985, il est passé à 230 têtes en 1999.

Cheptel avicole

La production avicole a connu un grand développement au cours de ces dernières années (Figure 4-27). Ce phénomène peut s’expliquer par différents facteurs. D’une part, la consommation de ce type de viande s’est fortement accrue. D’autre part, la production avicole est un moyen de diversification de l’exploitation face aux secteurs traditionnels qui traversent des difficultés récurrentes.

Figure 4-27 : Evolution du cheptel avicole et du cheptel avicole moyen par exploitation en Région wallonne.
Source : INS.

Le nombre de poules pondeuses, en baisse au début des années 90 progresse de nouveau depuis quelques années, pour atteindre 790.000 têtes en 1999. Par contre le nombre de poulets de chair s’est fortement accru sur la même période, passant de 500.000 en 1985 à 2.350.000 en 1999. Parallèlement, la production est devenue généralement très intensive. Le nombre de détenteurs de poules et poulets de chair a en effet diminué entre 1985 et 1999, de 12.000 à environ 3.500. Le cheptel moyen par exploitation est par conséquent passé de 104 à 936 têtes pour la même période. le cheptel moyen en poulets de chair est de 3.492 animaux par exploitation en 1999.

Régions agricoles

Le Tableau 4-8 présente les cheptels moyens par exploitation dans les régions agricoles wallonnes en 1999.

Tableau 4-8 : Cheptels moyens par exploitation dans les régions agricoles wallonnes, 1999.
Source : INS.

Au niveau du cheptel bovin, c’est dans le Condroz, en Ardenne, en Famenne et dans la région jurassique que les troupeaux sont les plus importants. Les exploitations de la région herbagère de Liège , de la région jurassique et de Famenne possèdent un nombre élevé de vaches laitères.

Le cheptel porcin moyen est important dans la région herbagère de Liège et en région limoneuse et sablonneuse.

Les exploitations du Condroz, de Famenne, et de la région herbagère de Liège sont celles qui possèdent le cheptel avicole le plus élevé.

Situation wallonne dans le contexte européen

La production bovine en Région wallonne représente 48 % de la production nationale. Les productions porcines et avicoles sont marginales en Région wallonne puisque le cheptel porcin wallon ne représente, en 1999, que 4 % du cheptel national et le cheptel avicole, 8 % du cheptel national (Tableau 4-9).

Tableau 4-9 : Part des cheptels wallons dans les cheptels nationaux, 1999.
Source : INS.

Au niveau européen 6, on enregistre les mêmes tendances générales que celles observées en Région wallonne (Tableau 4-10) :

Tableau 4-10 : Cheptels moyens par exploitation dans l’UE et en Région wallonne – 1995.
Source : INS et Eurostat.

Conclusion

Le nombre de bovins et de porcs est relativement stable en Région wallonne depuis une dizaine d’années mais on assiste à une augmentation du cheptel moyen par exploitation du fait de la réduction du nombre des exploitations et de l’intensification de certains élevages.

La production avicole a connu un grand développement ces dernières années, surtout au niveau de l’élevage des poulets de chair.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

AgrE5 : Charge en bovins en Région wallonne

Caractérisation des données

Les données ont été obtenues directement à l’INS (recensements agricoles au 15 mai de chaque année).
(voir remarques AgrE1)

Aspects réglementaires

(voir fiche AgrP2)

Relation avec le PEDD

Cahier 6, Chap. 1 (pas d’action spécifique)

Rédacteur(s)

DEFRISE Dominique