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Opération " bords de route - Fauchage tardif "

 

La Wallonie présente un réseau routier très important : 831 km d’autoroutes, plus de 7000 km de routes régionales, 721 km de routes provinciales et près de 58.000 km de routes communales. Des chiffres qui indiquent combien les accotements, terre-pleins, talus et fossés, représentent d’importantes surfaces susceptibles d’accueillir une faune et une flore sauvages. Dans certaines régions, ils constituent même les derniers refuges pour bon nombre d’organismes.

Aussi, dans le cadre de l’Année européenne de la Conservation de la Nature 1995, la Direction de la conservation de la Nature et des Espaces verts de la Région wallonne a lancé une action-pilote de gestion écologique des bords de routes communales. L’objectif : les rendre plus accueillants pour la vie sauvage.

 

Quel entretien des bords de route ?

Les règles d’or de l’entretien écologique des bords de route sont l’abandon de l’usage des herbicides et la fauche extensive et tardive.

L’utilisation d’herbicides est d’ailleurs interdite sur les bords de routes comme sur la plupart des biens publics [texte] en vertu des Arrêtés de l’Exécutif régional wallon du 27 janvier 1984 et du 24 avril 1986.

Excepté  :

Le recours au désherbage thermique ou mécanique permet de supprimer complètement l’usage de désherbants chimiques sur de tels espaces. Quant aux zones enherbées, le fauchage s’avère être la technique la plus efficace. Encore faut-il bien choisir l’époque et la fréquence de fauchage, pour une optimalisation de leur fonction écologique.

Des expériences ont montré que la fréquence et la période de fauchage influençaient de manière déterminante la diversité biologique des zones fauchées. Une ou deux coupes annuelles à partir du début du mois d’août suivi de l’enlèvement du foin permet d’assurer un développement optimal et diversifié de la faune et de la flore.

De cette manière :

Le choix du matériel de fauche est également important. La faucheuse à fléaux broyant l’herbe est dommageable aux animaux. Aussi, la solution idéale consiste en l’utilisation d’une faucheuse à outils rotatifs ou d’une faucheuse à barre de coupe qui coupe l’herbe sans la broyer. Hauteur de coupe idéale : 10 cm ou plus.

En plus des zones à fauchage tardif annuel, il est intéressant de préserver des " zones refuges " qui ne seront fauchées que tous les deux ou trois ans. Ainsi, les animaux pourront s’y abriter à partir des zones fauchées.

 

Public-cible : les communes.

Plusieurs dizaines de communes [liste] ont signé une convention avec la Région wallonne.

Afin d’informer et sensibiliser les habitants à cette opération, la Région a fourni des panneaux portant l’inscription " Fauchage tardif - Zone refuge " qui ont été placés aux principales entrées des communes participantes.

Enfin, la Région wallonne a également diffusé dans les communes, tout au long de l’Année européenne de la Conservation de la Nature, une brochure d’information intitulée " La Vie sauvage emprunte aussi nos routes " .

 

Le plan de gestion " Bords de route "

En signant la convention " Bords de route " :

la commune s’engage à établir un plan de gestion afin de rationaliser le fauchage tardif des bords de routes qui tient compte des prescriptions contenues dans la convention en matière de fauche tardive (hauteur de coupe supérieure ou égale à 10 cm, définition de zones à gestion intensive ou extensive, ...).

la Région wallonne fournit aux communes les panneaux de signalisation " fauchage tardif - zone refuge ", les dépliants toutes boites d’information et des cartes topographiques au 1/10.000 couvrant l’entièreté du territoire communal.

Les plans de gestion définissent des zones où le fauchage sera intensif, et d’autres, où il sera extensif. Ces zones sont reportées sur les cartes IGN au 1/10.000.

Concrètement, sur ces cartes sont reportées :

  1. toutes les dépendances entretenues par la commune (couleur bleue) : routes communales, chemins de terre, voiries agricoles, ...
  2. les zones sensibles (couleur rouge) suivantes qui sont fauchées autant de fois que nécessaire (fauchage intensif) :

- les zones de sécurité routière, situées en bordure de chaussée, qui ont la largeur d’un engin de coupe, soit environ 1,20 m. Cependant, là où la visibilité maximale est requise (carrefours, virages et autres endroits dangereux, ...), elles peuvent avoir une largeur plus importante. Dans ces zones, le fauchage y est intensif (2 à 4 coupes par an) afin de respecter les impératifs de sécurité. De telles zones, gérées intensivement, constituent également des espaces refuges pour les usagers de la route (piétons, cyclistes, automobilistes).

- les zones à problème de gestion concernent les accotements où la présence de plantes " indésirables " est signalée : chardons, oseilles, orties, ... Pour des raisons légales ou agricoles, il est parfois nécessaire d’éliminer ces plantes. Dans ces zones, un fauchage est permis avant le Ier août pour autant qu’elles aient été reportées sur les cartes.

- les zones urbaines, quand les habitations sont situées au bord de la route, en dehors des agglomérations. Dans ces cas, il est parfois nécessaire d’étendre le fauchage à la totalité de l’accotement.

 

En dehors des zones sensibles à fauchage intensif, on applique la fauche tardive sur le reste du territoire : une bande de 1 m en bordure de chaussée est fauchée autant de fois que nécessaire tandis que le reste de l’accotement n’est fauché qu’après le 1er août.

La carte peut comporter également le programme de fauche : dates et périodes en regard des zones de fauche.

La planification des fauchages doit idéalement tenir compte des aspects temps et espace :

  1. L’organisation dans l’espace doit être simple afin de limiter les déplacements entre les zones de travail.
  2. La régularité dans le temps est primordiale : il faut passer chaque année à la même période en un endroit donné.