Méthodologie de détermination des zones d’inondation
Le projet de cartographie des zones d’inondation a pour objectif principal de déterminer les zones d’inondation sur l’ensemble du territoire wallon tout en valorisant les travaux préparatoires déjà réalisés (levés topographiques des lits mineur et majeur de cours d’eau, inventaire des zones inondées lors de crues antérieures,…). Dans les faits, il consiste en l’établissement de deux cartes concernant les inondations par débordement de cours d’eau :
-la carte de l’aléa inondation ;
-la carte du risque de dommages.La méthodologie mise au point par le Groupe Transversal « Inondations » (GTI) a été approuvée par le Gouvernement wallon le 21 novembre 2002. Cette méthodologie repose, dans ses principes, sur la méthode « inondabilité » du Cemagref, Institut français de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement, mais adaptée aux spécificités wallonnes. Elle appréhende distinctement le phénomène naturel d’inondation (aléa) et les conséquences dommageables liées à l’occupation du lit majeur des cours d’eau (risque de dommages). Tout en tenant compte des données de base disponibles ou en cours d’acquisition, elle offre un assemblage cohérent de différentes méthodes scientifiques déjà éprouvées et elle est applicable à l'ensemble du territoire wallon.
La carte de l’aléa inondation
Cette carte reprend les zones sur lesquelles des inondations sont susceptibles de se produire, de façon plus ou moins étendue et fréquente, pour cause de débordement de cours d’eau. Elle repose sur la combinaison des deux notions suivantes : la récurrence d’une inondation et la submersion.
La récurrence
La récurrence d’une inondation est liée à une période de retour de débits de crues, ce qui implique des calculs statistiques sur une série historique de débits ou sur une série synthétique reconstituée à partir de mesures de précipitations via un modèle hydrologique intégré. En cas d’indisponibilité des données nécessaires aux calculs statistiques, la récurrence peut être définie par l’évaluation, sur base d’observations et d’enquêtes de terrain, de l'occurrence d’inondations.
Trois catégories de récurrence sont utilisées sur base de périodes de retour de débits de crues : la récurrence faible pour les inondations dont la période de retour se situe entre 50 et 100 ans, la récurrence moyenne pour les inondations dont la période de retour se situe entre 25 et 50 ans, et la récurrence élevée pour les inondations dont la période de retour est inférieure à 25 ans.
La submersion
La submersion d’une inondation est caractérisée principalement par son étendue et sa profondeur. Sa détermination nécessite l’utilisation de modèles hydrauliques où la topographie des lits mineur et majeur des cours d’eau est reproduite numériquement.
En cas d’indisponibilité des données nécessaires à l’utilisation des méthodes hydrauliques, la submersion est caractérisée par son étendue en appliquant la méthode « hydropédologique », basée notamment sur des informations issues des cartes topographiques et pédologiques numérisées.
Trois catégories de submersion sont utilisées sur base de la profondeur de submersion: la submersion faible, dont la profondeur est inférieur à 0,3 mètre, la submersion moyenne, dont la profondeur se situe entre 0,3 et 1,3 mètres, et la submersion élevée, dont la profondeur dépasse 1,3 mètres.L’aléa inondation
L’aléa inondation (faible, moyen, élevé) est issu de la combinaison des valeurs de récurrence et de submersion (voir schéma ci-dessous). Ainsi, dans le cas d’inondations fréquentes à forte profondeur de submersion, on obtiendra un aléa élevé et, à l’inverse, dans le cas d’inondations rares à faible profondeur de submersion, l’aléa sera faible. Il est important de noter que des cliquets correctifs peuvent être apportés dans certaines conditions de vitesse de courant et de durée de submersion, ainsi que lors de la présence d’ouvrages de protection.
Figure 1 : Schéma de détermination de l’aléa inondation.
L’ensemble des méthodes de détermination de la récurrence et de la submersion produisent des informations qui, intégrées et croisées entre elles, fournissent la valeur de l’aléa au travers de la grille de détermination de l’aléa. C’est ce que montre le schéma ci-dessous.
La carte du risque de dommages dû aux inondations par débordement de cours d’eau
La carte du risque de dommages dû aux inondations par débordement de cours d’eau exprime les dégâts potentiels sur les éléments vulnérables, c'est-à-dire sensibles à l’inondation, implantés dans des zones soumises à un aléa inondation. La création de cette carte repose sur la combinaison de l’aléa inondation et de la vulnérabilité.
L’aléa inondation
Voir ci-dessus.
La vulnérabilité
La vulnérabilité exprime le niveau de conséquences prévisibles sur les enjeux ; ces derniers étant les personnes, biens, activités, moyens, patrimoine, etc, susceptibles d’être affectés par un phénomène naturel, dans le cas présent l’inondation. Elle s’applique aussi bien à l’enjeu existant qu’à un enjeu futur (terrain nu situé en zone urbanisable).
Il est ainsi évident qu’une prairie est peu vulnérable au phénomène naturel d’inondation. Par contre, une habitation occupée, un équipement collectif (école, maison de repos,…) constituent des enjeux très vulnérables.
L’identification des enjeux, la détermination de leur vulnérabilité (négligeable, faible, moyenne, élevée) et enfin, leur représentation cartographique, doivent demeurer cohérentes avec les possibilités liées aux données disponibles.
Le risque de dommages dû aux inondations par débordement de cours d’eau
Le risque de dommages (négligeable, faible, moyen, élevé) dû aux inondations par débordement de cours d’eau est issu de la combinaison de l’aléa inondation et de la vulnérabilité (voir schéma ci-dessous). Ainsi, le risque de dommages sera élevé pour une habitation située dans une zone d’aléa élevé ou moyen et, à l’inverse, le risque de dommages sera faible pour une prairie dans une zone d’aléa faible ou moyen.
Figure 3 : Schéma de détermination du risque de dommages dû aux inondations par débordement de cours d’eau.