Douzième élément par ordre dabondance dans la croûte terrestre (0.106 %), le manganèse est le troisième élément de transition, juste après le fer et le titane. S'il est relativement rare à l'état libre dans la nature, on le retrouve dans une grande quantité de minéraux.
Le manganèse est principalement utilisé dans la métallurgie comme additif de désoxydation et de désulfuration et 95 % de sa production entre dans la fabrication dalliages avec lacier. Il est également utilisé dans la production de piles, dans l'industrie du verre, du cuir ou du textile. Enfin, il intervient dans certains processus chimiques.
Le manganèse est nécessaire à la vie aux faibles concentrations (oligo-éléments) et entre dans la composition de certaines enzymes. Aux plus fortes concentrations, sa toxicité reste relativement faible car il existe un processus d'élimination qui maintient sa concentration dans le sang à un niveau constant, processus dans lequel le foie joue un rôle important. Cependant, si les quantités ingérées sont supérieures à la capacité d'élimination, le manganèse devient toxique pour les poumons, le foie, le système sanguin et le système nerveux central. Sa toxicité chronique se traduit par de la fatigue, des faiblesses musculaires et des symptômes similaires à la maladie de Parkinson. Certains pensent même qu'il serait responsable de cancers.
A côté de sa toxicité intrinsèque, il existe une autre raison pour s'intéresser aux concentrations de manganèse dans l'air : ses composés sont connus pour catalyser l'oxydation d'autres polluants, tel le dioxyde de soufre (en trioxyde de soufre).
L'érosion constitue une des sources naturelles de manganèse, cependant le niveau naturellement présent dans l'air reste bas. Le manganèse peut être également émis par l'industrie métallurgique et par l'utilisation de combustibles fossiles. Enfin, le manganèse entre aussi dans la composition d'additifs pour le pétrole, notamment comme agent anti-détonant pour l'essence.
Emis par la sidérurgie (notamment dans les aciéries), le manganèse est un composé particulièrement important en Région wallonne, de par la densité de ce type dindustrie le long du sillon Sambre et Meuse.
9.3.11.2. Particules en suspension
Résultats de lannée 1997
La surveillance des concentrations en manganèse dans l'air s'effectue principalement dans les environnements sous l'influence des outils sidérurgiques (Tableau 97).
1997 LD = 0.006 µg/m³ | |||||||
Station |
Localité |
Nombre de jours |
Moyenne |
Médiane |
P90 |
P95 |
P98 |
MLCH01 |
Charleroi |
363 |
0.039 |
0.028 |
0.085 |
0.115 |
0.143 |
MLCH02 |
Lodelinsart |
346 |
0.044 |
0.029 |
0.091 |
0.137 |
0.185 |
MLCH03 |
Dampremy |
327 |
0.221 |
0.133 |
0.528 |
0.662 |
0.901 |
MLCH04 |
Marchienne-au-Pont |
365 |
0.052 |
0.038 |
0.107 |
0.135 |
0.174 |
MLLG01 |
Liège (Destenay) |
362 |
0.036 |
0.027 |
0.071 |
0.092 |
0.135 |
MLLG02 |
Liège (Monsin) |
346 |
0.207 |
0.038 |
0.493 |
1.048 |
1.965 |
MLNT01 |
Offagne |
365 |
0.014 |
0.010 |
0.027 |
0.036 |
0.049 |
MLTT01 |
Baudour |
347 |
0.057 |
0.027 |
0.100 |
0.161 |
0.287 |
1998 LD = 0.006 µg/m³ | |||||||
Station |
Localité |
Nombre de jours |
Moyenne |
Médiane |
P90 |
P95 |
P98 |
MLCH01 |
Charleroi |
365 |
0.047 |
0.027 |
0.102 |
0.189 |
0.237 |
MLCH02 |
Lodelinsart |
342 |
0.081 |
0.045 |
0.191 |
0.251 |
0.373 |
MLCH03 |
Dampremy |
340 |
0.303 |
0.210 |
0.750 |
0.871 |
0.986 |
MLCH04 |
Marchienne-au-Pont |
358 |
0.040 |
0.030 |
0.095 |
0.114 |
0.136 |
MLLG01 |
Liège (Destenay) |
326 |
0.028 |
0.023 |
0.054 |
0.065 |
0.080 |
MLLG02 |
Liège (Monsin) |
345 |
0.165 |
0.029 |
0.324 |
0.582 |
1.881 |
MLNT01 |
Offagne |
350 |
0.010 |
0.007 |
0.020 |
0.026 |
0.035 |
MLTT01 |
Baudour |
327 |
0.063 |
0.025 |
0.139 |
0.282 |
0.362 |
Tableau 97 : Manganèse - Particules en suspension - Statistiques 1997 et 1998
Toutes les stations, sauf la station rurale d'Offagne, présentent des concentrations supérieures aux niveaux naturels qui se situent entre 0.01 et 0.03 µg/m³. Les valeurs maximales se rencontrent pour les stations sous forte influence industrielle, comme les stations de Dampremy ou de l'Ile Monsin. En 1998, on a enregistré des concentrations plus élevées qu'en 1997 pour les trois stations de Charleroi situées sous le vent des outils sidérurgiques (Dampremy, Charleroi et Lodelinsart).
Normes et valeurs guides
LOrganisation Mondiale pour la Santé (O.M.S.) recommande comme valeur guide 1 µg/m³ en moyenne annuelle. LInstitut dHygiène et dEpidémiologie (I.H.E.) a repris cette même valeur et ajoute une valeur guide de 4 µg/m³ pour le centile 98 et un maximum journalier à ne pas dépasser de 10 µg/m³.
Pour toutes les stations, aucun dépassement de ces valeurs nest observé.
9.3.11.3. Poussières sédimentables
Résultats de lannée 1997
Outre la station de fond, un seul groupe fait lobjet danalyse des retombées en manganèse (Tableau 98).
Régions |
Groupes |
Nombre de stations |
Type denvironnement |
1997 |
1998 |
Mons |
Tertre |
3 |
chimie |
4.24 |
6.94 |
National |
Offagne |
1 |
background |
0.05 |
0.05 |
Tableau 98 : Manganèse - Poussières sédimentables - Résultats 1997 et 1998
Les retombées en manganèse sont particulièrement importantes pour le groupe de Tertre et en augmentation par rapport à 1996 et 1997.
Normes et catégories ISSeP
La classification définie par lISSeP pour les retombées en manganèse est identique à celle déjà citée pour le cuivre ou le chrome (Tableau 99).
Valeurs faibles |
Valeurs élevées |
Valeurs très élevées |
médiane des valeurs du groupe < 0.125 mg/m².j |
0.125 mg/m².j £ médiane des valeurs du groupe < 0.250 mg/m².j |
médiane des valeurs du groupe ³ 0.250 mg/m².j |
Tableau 99 : Manganèse - Poussières sédimentables - Catégories ISSeP
Le groupe de Tertre est classé dans la catégorie des valeurs très élevées pour les retombées en manganèse qui sont bien supérieures à la limite définie pour cette catégorie.