8.3. Poussières sédimentables

8.3.1. Introduction

On définit les poussières sédimentables comme étant toutes les particules se déposant dans des appareils ou jauges conçus à cet effet. Elles ne sont pas définies par des caractéristiques physiques intrinsèques (diamètre, surface, densité, ...), mais en référence à un mode de prélèvement.

En simplifiant à l'extrême, on peut dire que les poussières sédimentables sont constituées de particules de diamètre aérodynamique très variable, mais certes supérieur à quelques microns.

Vu les niveaux de retombées habituellement observés, les poussières sédimentables représentent un risque toxique direct faible pour l'homme. Elles constituent avant tout une nuisance par les dégradations qu'elles provoquent sur les bâtiments, végétaux, paysages et le cadre de vie, en général. Elles ont une portée écotoxicologique, car les éléments toxiques qu'elles contiennent éventuellement s'accumulent dans le sol et contaminent l'écosystème.

Les retombées ne présentent pas de risque toxique justifiant des mesures sur de courtes durées, ni de réseau conçu comme instrument d'alerte.

La Wallonie est particulièrement concernée du fait de la place prépondérante d'industries fortement émettrices (produits semi-finis) dans son tissu industriel et de l'implantation d'usines en zone d'habitat. Le réseau wallon de mesure des Poussières Sédimentables couvre essentiellement le sillon Sambre-et-Meuse.

Il est constitué de jauges Owen, instruments normalisés en Grande-Bretagne (B.S. 1747, Part 1 - 1969) et en France (NF X 43.006 - juillet 1967); ce sont des récipients cylindriques en polypropylène munis d'un entonnoir (Figure 96) et placés dans un support métallique, rendu solidaire de petits socles en béton. Les jauges sont placées, relevées et les échantillons analysés suivant la norme belge NBN T94-101.

Figure 96 : Jauge Owen

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8.3.2. Résultats de l'année 1997

Les poussières sédimentables constituent avant tout une nuisance à l'échelle locale. Suite à des plaintes ou à la demande des autorités, les jauges sont placées en des points supposés représentatifs. En règle générale, elles sont placées par groupe, afin de mieux cerner les sources qui, le plus souvent, ne sont pas ponctuelles (carrières, complexe sidérurgique,...). Conformément aux normes existantes, ces jauges sont relevées tous les 28 2 jours, soit 13 fois par an. Les statistiques classiques annuelles n'ont guère de sens sur aussi peu de données. Ainsi avons-nous choisi de caractériser chaque groupe de stations par la médiane calculée en considérant l'ensemble des données de l'ensemble des stations du groupe pour l'année étudiée.

Le Réseau Poussières Sédimentables subit des modifications régulières au cours des années pour s'adapter à l'évolution du paysage industriel. Le plus souvent, les changements concernent le nombre de points de mesure pour un groupe ou un déplacement d'un de ces points de mesure. Citons l'ajout de deux nouvelles jauges au groupe de Vaulx-Antoing-Gauring au mois de mai afin de permettre de définir un état des lieux avant la mise en fonction d'une briqueterie. Il faut également signaler que le groupe de Durbuy (surveillance de carrières) a été remanié suite à des malveillances, pour ne plus garder que 2 jauges sur les 4 jauges initialement prévues.

Le Tableau 62 reprend les différents résultats pour les années 1996 et 1997. Lorsque le nombre des points de mesure d'un même groupe diffère d'une année à l'autre, la médiane pour l'année est également calculée pour le nombre de points présents lors de l'année précédente (repris entre parenthèses). Les données pour les trois jauges ponctuelles (Ecaussines, Soignies et le Roeulx) sont également transcrites dans ce tableau.

Pour la plupart des groupes, les retombées de l'année 1997 sont inférieures à celle de l'année 1996. Parmi ces groupes, citons le groupe de Clabecq, dont la forte diminution résulte d'une suspension des activités sidérurgiques. Pour les groupes dont les valeurs sont plus élevées en 1997 qu'en 1996, l'augmentation reste faible, sauf pour le groupe de Chanxhe dont la médiane dépasse la valeur guide (voir paragraphe 8.3.4.).

Les groupes proches des industries extractives restent caractérisés par des valeurs excessives : groupe de Vaulx, de Rebecq, de Namèche, de St-Georges, Durbuy, ...

Régions
Groupes
Nombre de stations
Type d'environnement
1996

(mg/m².j)
1997

(mg/m².j)
Tournai (Mons)
Basècles
2
chimie, incinérateur
87
85
Vaulx-Antoing-G.
14 (12)
carrières, fours à chaux
(222)
204 (204)
Lessines
2
carrières
162
140
Ath
2
chimie
86
68
Frasnes-lez-Anvaing
3
chimie
133
157
Centre (Mons)
Clabecq
3
sidérurgie
151
78
Rebecq
2
carrières
255
207
Feluy-Seneffe
4
chimie
91
80
la Louvière
4
sidérurgie
105
85
Mons
Obourg
7
carrières, cimenteries
112
96
Tertre
3
chimie
115
109
Harmignies
2
carrières, cimenterie
160
149
Cuesmes
2
chimie
91
108
Charleroi
Charleroi
10
sidérurgie, verre
174
162
Tilly
3
sidérurgie
82
66
Farciennes
4
sidérurgie, incinérateur
95
91
Namur-Luxembourg
Namèche
9
carrières, fours à chaux
217
255
Sclaigneau
2
métaux non ferreux
88
85
Seilles
2
carrières
92
84
Nivoye
2
métaux non ferreux
76
71
Jemelle
2
carrières
191
200
Durbuy
2
carrières
*
399
Engis (Liège)
Engis
11
industries chimiques
198
208
Saint-Georges
7
carrières, fours à chaux
459
432
Liège
Oupeye
4
sidérurgie
108
108
Seraing
8
sidérurgie
210
212
Visée
4
cimenteries, fibres de verre
152
138
Battice
2
fibres de verre
71
69
Chênée-Angleur
5
métaux non ferreux
147
141
Chanxhe
2
carrières
256
360
Ponctuel
Ecaussines
1
carrières
1264
1902
Ponctuel
Soignies
1
carrières
94
322
Ponctuel
Le Roeulx
1
cimenterie
84
84
National
Offagne
1
background
49
57

Tableau 62 : Poussières sédimentables - Résultats 1996 et 1997

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8.3.3. Evolution à long terme

Par le caractère local de ce type de pollution, chaque groupe est un cas particulier et il est impossible de présenter l'évolution d'une station typique de l'ensemble de la Région wallonne. Chaque groupe doit être traité séparément (voir le chapitre 11, se rapportant à l'analyse de zones particulières). La Figure 97 reprend l'évolution à long terme (moyenne mobile) d'un groupe typique d'un environnement de carrières.

Pour le groupe de Rebecq, comme pour la plupart des autres groupes, l'évolution des poussières sédimentables est à la baisse.

Figure 97 : Poussières sédimentables - Evolution à long terme - Groupe de Rebecq

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8.3.4. Normes et catégories ISSeP

Si on se réfère à la norme allemande " TA LUFT " (" Instruction technique pour le maintien de la qualité de l'air "), la valeur limite acceptable est de 350 mg/m².j pour la moyenne de 4 stations formant un carré de 1 km de côté.

Le réseau wallon ne constitue pas un maillage régulier, mais surveille plus particulièrement les sites pollués. Pour diminuer l'impact de la surreprésentation des stations polluées, il sera fait appel, non plus à la moyenne annuelle des stations, mais à la médiane des données du groupe.

Cette norme n'est dépassée en 1997 que pour les stations du groupe de St-Georges, de Durbuy et de Chanxhe.

Sur base de cette norme, l'ISSeP a introduit une classification (Tableau 63).

Valeurs faibles
Valeurs élevées
Valeurs très élevées
200 mg/m².j > médiane des valeurs du groupe
200 mg/m².j <= médiane des valeurs du groupe < 350 mg/m².j
médiane des valeurs du groupe
>= 350 mg/m².j

Tableau 63 : Poussières sédimentables - Catégories ISSeP

En 1996, les valeurs élevées sont enregistrées pour les groupes de Vaulx, Rebecq, Namèche, Jemelle, Engis et de Seraing. Les groupes appartenant à la catégorie des valeurs très élevées sont ceux qui dépassent la valeur guide : groupe de St-Georges, de Durbuy et de Chanxhe.

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