On définit les poussières sédimentables comme
étant toutes les particules se déposant dans des
appareils ou jauges conçus à cet effet. Elles ne
sont pas définies par des caractéristiques physiques
intrinsèques (diamètre, surface, densité,
...), mais en référence à un mode de prélèvement.
En simplifiant à l'extrême, on peut dire que les
poussières sédimentables sont constituées
de particules de diamètre aérodynamique très
variable, mais certes supérieur à quelques microns.
Vu les niveaux de retombées habituellement observés,
les poussières sédimentables représentent
un risque toxique direct faible pour l'homme. Elles constituent
avant tout une nuisance par les dégradations qu'elles provoquent
sur les bâtiments, végétaux, paysages et le
cadre de vie, en général. Elles ont une portée
écotoxicologique, car les éléments toxiques
qu'elles contiennent éventuellement s'accumulent dans le
sol et contaminent l'écosystème.
Les retombées ne présentent pas de risque toxique
justifiant des mesures sur de courtes durées, ni de réseau
conçu comme instrument d'alerte.
La Wallonie est particulièrement concernée du fait
de la place prépondérante d'industries fortement
émettrices (produits semi-finis) dans son tissu industriel
et de l'implantation d'usines en zone d'habitat. Le réseau
wallon de mesure des Poussières Sédimentables couvre
essentiellement le sillon Sambre-et-Meuse.
Il est constitué de jauges Owen, instruments normalisés
en Grande-Bretagne (B.S. 1747, Part 1 - 1969) et en France
(NF X 43.006 - juillet 1967); ce sont des récipients cylindriques
en polypropylène munis d'un entonnoir (Figure 96) et placés
dans un support métallique, rendu solidaire de petits socles
en béton. Les jauges sont placées, relevées
et les échantillons analysés suivant la norme belge
NBN T94-101.
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8.3.2. Résultats de l'année 1997
Les poussières sédimentables constituent avant tout
une nuisance à l'échelle locale. Suite à
des plaintes ou à la demande des autorités, les
jauges sont placées en des points supposés représentatifs.
En règle générale, elles sont placées
par groupe, afin de mieux cerner les sources qui, le plus souvent,
ne sont pas ponctuelles (carrières, complexe sidérurgique,...).
Conformément aux normes existantes, ces jauges sont relevées
tous les 28 2 jours, soit 13 fois par an. Les statistiques classiques
annuelles n'ont guère de sens sur aussi peu de données.
Ainsi avons-nous choisi de caractériser chaque groupe de
stations par la médiane calculée en considérant
l'ensemble des données de l'ensemble des stations du groupe
pour l'année étudiée.
Le Réseau Poussières Sédimentables subit
des modifications régulières au cours des années
pour s'adapter à l'évolution du paysage industriel.
Le plus souvent, les changements concernent le nombre de points
de mesure pour un groupe ou un déplacement d'un de ces
points de mesure. Citons l'ajout de deux nouvelles jauges au groupe
de Vaulx-Antoing-Gauring au mois de mai afin de permettre de définir
un état des lieux avant la mise en fonction d'une briqueterie.
Il faut également signaler que le groupe de Durbuy (surveillance
de carrières) a été remanié suite
à des malveillances, pour ne plus garder que 2 jauges sur
les 4 jauges initialement prévues.
Le Tableau 62 reprend les différents résultats pour
les années 1996 et 1997. Lorsque le nombre des points de
mesure d'un même groupe diffère d'une année
à l'autre, la médiane pour l'année est également
calculée pour le nombre de points présents lors
de l'année précédente (repris entre parenthèses).
Les données pour les trois jauges ponctuelles (Ecaussines,
Soignies et le Roeulx) sont également transcrites dans
ce tableau.
Pour la plupart des groupes, les retombées de l'année
1997 sont inférieures à celle de l'année
1996. Parmi ces groupes, citons le groupe de Clabecq, dont la
forte diminution résulte d'une suspension des activités
sidérurgiques. Pour les groupes dont les valeurs sont plus
élevées en 1997 qu'en 1996, l'augmentation reste
faible, sauf pour le groupe de Chanxhe dont la médiane
dépasse la valeur guide (voir paragraphe 8.3.4.).
Les groupes proches des industries extractives restent caractérisés
par des valeurs excessives : groupe de Vaulx, de Rebecq,
de Namèche, de St-Georges, Durbuy, ...
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Par le caractère local de ce type de pollution, chaque
groupe est un cas particulier et il est impossible de présenter
l'évolution d'une station typique de l'ensemble de la Région
wallonne. Chaque groupe doit être traité séparément
(voir le chapitre 11, se rapportant à l'analyse de zones
particulières). La Figure 97 reprend l'évolution
à long terme (moyenne mobile) d'un groupe typique d'un
environnement de carrières.
Pour le groupe de Rebecq, comme pour la plupart des autres groupes,
l'évolution des poussières sédimentables
est à la baisse.
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8.3.4. Normes et catégories
ISSeP
Si on se réfère à la norme allemande " TA
LUFT " (" Instruction technique pour le maintien
de la qualité de l'air "), la valeur limite acceptable
est de 350 mg/m².j pour la moyenne de 4 stations formant
un carré de 1 km de côté.
Le réseau wallon ne constitue pas un maillage régulier,
mais surveille plus particulièrement les sites pollués.
Pour diminuer l'impact de la surreprésentation des stations
polluées, il sera fait appel, non plus à la moyenne
annuelle des stations, mais à la médiane des données
du groupe.
Cette norme n'est dépassée en 1997 que pour les
stations du groupe de St-Georges, de Durbuy et de Chanxhe.
Sur base de cette norme, l'ISSeP a introduit une classification
(Tableau 63).
>= 350 mg/m².j |
En 1996, les valeurs élevées sont enregistrées
pour les groupes de Vaulx, Rebecq, Namèche, Jemelle, Engis
et de Seraing. Les groupes appartenant à la catégorie
des valeurs très élevées sont ceux qui dépassent
la valeur guide : groupe de St-Georges, de Durbuy et de Chanxhe.