8. 2. Particules en suspension
8.2.1. Méthode des Fumées Noires
On entend par " Fumées Noires " (Black
Smoke, en Anglais) des particules noirâtres, présentant
des dimensions suffisamment petites pour demeurer en suspension
dans l'air; ses composants sont principalement des produits de
combustion.
La fumée est évaluée par réflectométrie :
le coefficient de la tache produite par le dépôt
de poussières sur le filtre est mesuré à
l'aide d'un réflectomètre. L'indice de noircissement
est traduit en concentration superficielle par l'usage de la courbe
normalisée internationale d'étalonnage proposée
par l'OCDE.
La méthode des Fumées Noires a subi quelques critiques
concernant la méthode d'échantillonnage (pas de
coupure bien définie) et la méthode de mesure de
la quantité de matière (basée en réalité
sur l'aspect des poussières); il faut garder à l'esprit
que cette méthode a été conçue à
une époque où la pollution par les particules provenait
essentiellement de la combustion de charbon.
Toutefois, les stations situées en Région wallonne
ont été maintenues pour différentes raisons :
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8.2.1.2. Résultats de l'année
1997
Seize stations sont réparties sur l'ensemble du territoire
wallon, au sein du Réseau Soufre-Fumées. En 1995,
trois modules ne comportant que la mesure des " Fumées
Noires " ont été installés dans
des stations comportant d'autres systèmes de mesure des
poussières (néphélomètrie et absorption
)
Le Tableau 56 reprend les statistiques des valeurs journalières
pour l'année 1996 et 1997.
Les concentrations mesurées en 1997 sont faibles et stationnaires
par rapport à l'année précédente.
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8.2.1.3. Variations saisonnières
Comme pour beaucoup de polluants, les teneurs en Fumées
Noires varient avec les saisons (Figure 79). Les concentrations
sont généralement plus élevées en
hiver, car, d'une part, les conditions météorologiques
sont plus défavorables à la dispersion des polluants,
et d'autre part, les émissions sont plus importantes.
A côté de l'épisode de pollution important
du mois de janvier déjà évoqué pour
le dioxyde de soufre, on retrouve régulièrement
des pics moins importants, sauf durant l'été. Ainsi,
on observe, par exemple, des pics vers le 10 mars, les 1er
et 10 avril. Ces pics sont associés à un phénomène
d'inversion de température comme on peut l'observer sur
le graphique de la Figure 80, reprenant les concentrations en
fumées noires (SFLG01) et la différence de température
entre les niveaux 114 m et 8 m à la station de Cointe (TMSG02).
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8.2.1.4. Evolution à long terme
Les graphiques des Figures 81 et 82 reprennent l'évolution
à long terme des concentrations en Fumées Noires,
ainsi que l'évolution des paramètres statistiques.
Si les niveaux atteints en 1997 sont inférieurs à
ceux observés il y a une dizaine d'années, on note
toutefois une augmentation des Fumées Noires depuis 1995
pour les trois stations.
Une explication souvent avancée pour justifier l'augmentation
de la pollution par ces matières particulaires fait appel
à l'utilisation accrue des moteurs Diesel au sein du parc
automobile et à l'accroissement du transport routier.
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8.2.1.5. Normes et catégories ISSeP
Les normes applicables aux particules en suspension par la méthode
des Fumées Noires sont étroitement liées
aux normes pour le SO2 (voir Tableau 3).
En 1997, elles sont respectées pour toutes les stations.
Les médianes sont toutes inférieures à 80
µg/m³ et les centiles 98 à 250 µg/m³.
Il n'y a aucun épisode où la pollution atteint les
250 µg/m³. De même, la norme portant sur
les six mois d'hiver (médiane inférieure à
130 µg/m³) est respectée pour l'hiver 1996-1997.
Sur base de ces normes, l'ISSeP a introduit une classification
des différentes stations (Tableau 57).
>= 80 µg/m³ |
En 1997, toutes les stations appartiennent à la catégorie
des valeurs faibles.
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8.2.1.6. Répartition géographique
Les stations installées en Région wallonne surveillent
principalement les agglomérations de Liège et de
Charleroi, ces zones étant à grande densité
de population et fortement industrialisées. La zone d'Engis
est également particulièrement surveillée.
La Carte 11 reprend pour les différentes stations la répartition en nombre de jours selon les trois catégories définies précédemment. Cette représentation a pour but de discriminer les stations entre elles, même si les normes sont respectées.
Dans la région de Charleroi, les points les plus sensibles
sont les stations de Couillet (SFCH01), Marcinelle (SFCH02) et
Charleroi (SFCH06). Dans la région liégeoise, les
stations de Liège (SFLG01) et de Jemeppe (SFSG02) sont
les plus touchées. Le cas des stations de la région
d'Engis est plus délicat, car les fours à chaux
de Saint-Georges émettent des poussières blanches
qui interfèrent avec la mesure. Ainsi, les mesures de la
station de Stockay (SFEG01) sont inférieures à celles
auxquelles on pourrait s'attendre étant donné l'environnement
industriel rencontré aux alentours. Il faut aussi souligner
la station de Peruwelz (SFNT01) qui présente des valeurs
élevées.
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Les graphiques de la Figure 83 reprennent l'évolution d'une
semaine moyenne pour l'hiver 96/97 et pour l'été
1997.
Les concentrations moyennes en fumées, mesurées
les week-ends, sont inférieures aux concentrations en semaine.
Cette différence est plus marquée durant l'été
qu'en hiver.
Cette différence entre les jours de semaine et le week-end
est assez importante. Ainsi, pour la station SFLG01, située
en plein de cur de Liège, en été, les
concentrations du week-end sont pratiquement la moitié
des concentrations de la semaine. Cette diminution ne se retrouve
pas dans les mêmes proportions pour le SO2 mesuré
à cette station. Ce type de profil correspond souvent à
une station sous l'influence du trafic et on peut supposer que
la part due aux moteurs diesel dans les Fumées Noires pour
une telle station est importante.
Pour mettre en évidence l'impact des émissions de
particules dues au trafic sur les Fumées Noires, nous avons
comparé, à la Figure 84, les concentrations en Fumées
Noires avec les concentrations en un polluant typique de la circulation,
le monoxyde d'azote (période été) et pour
une station fortement urbaine. Si la corrélation est loin
d'être excellente, on peut néanmoins affirmer qu'il
existe un lien entre les deux, alors que pour d'autres polluants,
tel le SO2, les corrélations sont médiocres.
Le CO pourrait servir de meilleur indicateur du trafic que le
NO, qui peut être détruit par l'ozone, mais malheureusement
les mesures à notre disposition sont encore insuffisantes
pour effectuer la comparaison.