6. Retombées acides

6.1. Généralités

L'acidification de l'environnement est un problème environnemental majeur qui manifeste principalement des effets sur les édifices et la végétation, en particulier le dépérissement des forêts. A cet égard, les effets sont plus ou moins marqués selon le pouvoir tampon de l'écosystème considéré (capacité à amortir les variations du pH par rapport à la variation des concentrations en espèces ayant un caractère acide ou basique). En Wallonie, l'Ardenne, dont les sols sont pauvres en calcaire, est particulièrement fragile.

Les principaux composés responsables de l'acidification sont les acides nitrique (HNO3) et sulfurique (H2SO4), résultant de la transformation des composés soufrés (surtout SO2, SO3 et H2S) et azotés (surtout NO, NO2, N2O5) dans l'air.

Cet acidification du milieu s'opère par deux voies : d'une part, les retombées humides, sous forme de pluie, de neige et de brouillard, et d'autre part, les retombées sèches, sous forme de gaz et de poussières. Par conséquent, il est préférable de parler en terme de " dépôts acides ", et non de pluies acides, comme c'est généralement le cas. Actuellement, en Région wallonne, seule la contribution des pluies est estimée.

Pour une zone géographique et une période données, le caractère acide de chacune des voies décrites ci-dessus résulte de l'action de l'ensemble des composés présentant un caractère acido-basique, les composés à caractère acide tendant à faire diminuer le pH, les composés basiques tendant à le faire augmenter. C'est la raison pour laquelle, on ne se contente pas de mesurer le pH de l'eau de pluie, mais on procède également au dosage des espèces chimiques présentant un caractère acido-basique.

L'eau pure possède un pH neutre de 7, alors que le pH théorique de la pluie est de 5.65 en raison de la présence de CO2 dans l'air, lequel se dissout dans les gouttes de pluie. Le pH naturel de la pluie est donc acide; il peut être influencé par la présence dans l'air de divers composés acides ou basiques. Ces composés peuvent avoir une origine naturelle, comme les sulfates contenus dans les embruns marins, ou anthropique. Dans les pays industrialisés, les sources anthropiques sont majoritaires; elles sont généralement liées au transport, à l'industrie et au chauffage domestique. En Europe, le pH moyen se situe entre 4 et 4.5. Mais, on signale des cas où l'influence des composés acido-basiques présents dans l'eau conduit à des pluies basiques.

A l'échelle de la Wallonie, les variations de pH moyen (pris sur une année) sont faibles. Mais par contre, les pH des échantillons pris isolément varient fortement. Ils sont influencés par plusieurs facteurs dont voici les principaux :

Au sol, la charge de pollution de l'eau contenue dans les gouttelettes dépend de celle de l'air dans laquelle elles ont transité (phénomène de rainout). Ainsi, les premières gouttes sont plus chargées que celles venant après une longue pluie, car l'atmosphère a déjà été lavée. De même, les pluies venant après une longue période de sécheresse seront probablement plus chargées.

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