L'acidification de l'environnement est un problème environnemental
majeur qui manifeste principalement des effets sur les édifices
et la végétation, en particulier le dépérissement
des forêts. A cet égard, les effets sont plus ou
moins marqués selon le pouvoir tampon de l'écosystème
considéré (capacité à amortir les
variations du pH par rapport à la variation des concentrations
en espèces ayant un caractère acide ou basique).
En Wallonie, l'Ardenne, dont les sols sont pauvres en calcaire,
est particulièrement fragile.
Les principaux composés responsables de l'acidification
sont les acides nitrique (HNO3) et sulfurique (H2SO4),
résultant de la transformation des composés soufrés
(surtout SO2, SO3 et H2S) et
azotés (surtout NO, NO2, N2O5)
dans l'air.
Cet acidification du milieu s'opère par deux voies :
d'une part, les retombées humides, sous forme de pluie,
de neige et de brouillard, et d'autre part, les retombées
sèches, sous forme de gaz et de poussières. Par
conséquent, il est préférable de parler en
terme de " dépôts acides ", et
non de pluies acides, comme c'est généralement le
cas. Actuellement, en Région wallonne, seule la contribution
des pluies est estimée.
Pour une zone géographique et une période données,
le caractère acide de chacune des voies décrites
ci-dessus résulte de l'action de l'ensemble des composés
présentant un caractère acido-basique, les composés
à caractère acide tendant à faire diminuer
le pH, les composés basiques tendant à le faire
augmenter. C'est la raison pour laquelle, on ne se contente pas
de mesurer le pH de l'eau de pluie, mais on procède également
au dosage des espèces chimiques présentant un caractère
acido-basique.
L'eau pure possède un pH neutre de 7, alors que le pH théorique
de la pluie est de 5.65 en raison de la présence de CO2
dans l'air, lequel se dissout dans les gouttes de pluie. Le pH
naturel de la pluie est donc acide; il peut être influencé
par la présence dans l'air de divers composés acides
ou basiques. Ces composés peuvent avoir une origine
naturelle, comme les sulfates contenus dans les embruns marins,
ou anthropique. Dans les pays industrialisés, les sources
anthropiques sont majoritaires; elles sont généralement
liées au transport, à l'industrie et au chauffage
domestique. En Europe, le pH moyen se situe entre 4 et 4.5. Mais,
on signale des cas où l'influence des composés acido-basiques
présents dans l'eau conduit à des pluies basiques.
A l'échelle de la Wallonie, les variations de pH moyen
(pris sur une année) sont faibles. Mais par contre, les
pH des échantillons pris isolément varient fortement.
Ils sont influencés par plusieurs facteurs dont voici les
principaux :
Au sol, la charge de pollution de l'eau contenue dans les
gouttelettes dépend de celle de l'air dans laquelle elles
ont transité (phénomène de rainout). Ainsi,
les premières gouttes sont plus chargées que celles
venant après une longue pluie, car l'atmosphère
a déjà été lavée. De même,
les pluies venant après une longue période de sécheresse
seront probablement plus chargées.