4.4. Normes et objectifs de qualité
Contrairement aux autres normes basées sur des paramètres
statistiques, les normes pour l'ozone s'expriment en terme de
dépassements. Elles ont été édictées
dans le but de protéger la santé de la population
et la végétation.
Deux normes pour la santé publique ont été
établies par l'Union Européenne. La première
se rapporte aux concentrations horaires en ozone. Si la concentration
horaire excède 180 µg/m³ (seuil d'information),
des effets cumulatifs passagers sur la santé apparaissent
auprès d'une partie restreinte de la population, notamment
les personnes les plus sensibles. Au-dessus de 360 µg/m³
(seuil d'avertissement), les effets sur la santé sont plus
fréquents et plus intenses; une légère diminution
des capacités physiques peut être observée.
La seconde porte sur une moyenne sur 8 heures (à calculer
4 fois par jour : de 0 h à 8 h, de 8 h à
16 h, de 16 h à 24 h et de 12 h à 20 h). Le seuil
(110 µg/m³) est basé sur les recommandations
de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour la protection
de la santé publique en cas d'épisodes prolongés
de pollution.
Les normes européennes envisagent aussi l'effet de la pollution
par l'ozone sur l'environnement et plus particulièrement
sur la végétation. De nouveau, on rencontre deux
valeurs suivant les périodes d'intégration. La première
s'applique aux concentrations horaires (200 µg/m³) et
est destinée à éviter les dommages immédiats
aux végétaux. La seconde norme porte sur un temps
d'intégration de 24 h (65 µg/m³) et est destinée
à se prémunir contre les effets négatifs
sur les processus de croissance et de maturation des végétaux
(diminution des rendements agricoles, augmentation de la sensibilité
des plantes aux agents pathogènes, ...).
En plus des effets toxiques directs, l'ozone porte une part de
responsabilité dans l'acidification du milieu, sans pour
autant en être un agent direct. En effet, par un jeu de
réactions avec le dioxyde d'azote, il peut y avoir une
production d'acide nitrique (HNO3).
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4.5. Normes et dépassements
en 1997
4.5.1. Normes pour la protection de la santé
En 1997, le seuil d'alerte (360 µg/m³ sur une heure)
ne fut jamais dépassé en Région wallonne ;
par contre, il y a eu des dépassements du seuil d'information
(180 µg/m³), surtout durant le mois d'août, qui
fut chaud et ensoleillé (Tableau 29 et 30),. On a également
enregistré quelques dépassements durant les mois
de juin et de juillet, principalement à la station d'Eupen.
L'année 1997 fut donc plus riche en ozone que l'année
1996 et le nombre total de dépassements du seuil d'information
fut de 43 contre seulement 3 en 1996.
Total (TMEG01) = 13 | |||
Total (TMLG03) (a) = 1 | |||
Total (TMNT01) = 2 |
(a) mise en service le 13/08/97
Total (TMNT03) = 14 | |||
Total (TMNT08) = 13 |
La Figure 47 reprend l'évolution des concentrations horaires
durant le mois d'août pour la station de Vezin.
Le Tableau 31 donne la répartition mensuelle des différents
dépassements des 110 µg/m³ sur 8 h, calculés
trois fois par jour (0h-8h ; 8h-16h et 16h-24h), tandis que
le Tableau 32 reprend les dépassements pour les après-midi
(12h-20h). Les dépassements sur 8 heures eurent principalement
lieu durant les mois de mai, juin, juillet et août. Comme
pour la norme sur 1 h, on a enregistré plus de dépassements
sur 8 heures en 1997 que l'année précédente.
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Janvier | |||||||||
Février | |||||||||
Mars | |||||||||
Avril | |||||||||
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Juin | |||||||||
Juillet | |||||||||
Août | |||||||||
Septembre | |||||||||
Octobre | |||||||||
Novembre | |||||||||
Décembre | |||||||||
Somme |
(a) mise en service le 13/08/97
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Janvier | |||||||||
Février | |||||||||
Mars | |||||||||
Avril | |||||||||
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Juin | |||||||||
Juillet | |||||||||
Août | |||||||||
Septembre | |||||||||
Octobre | |||||||||
Novembre | |||||||||
Décembre | |||||||||
Somme |
(a) mise en service le 13/08/97
Remarque : pour la période du 06/08/97 au 25/08/97,
période riche en dépassements, il manque 14 jours
de données pour la station de Dourbes et 5 jours pour les
stations d'Offagne (TMNT04) et d'Habay (TMNT07). Il est donc probable
que le nombre de dépassements pour ces stations soit supérieur
aux valeurs reprises.
Si le mois d'août fut particulièrement riche en ozone,
il faut en voir la raison dans les conditions climatiques exceptionnelles :
Le mois d'août fut caractérisé à
Uccle par un excès très exceptionnel(1)
des températures, un déficit très anormal(2)
de la vitesse moyenne du vent, un excès très anormal
de l'ensoleillement et une valeur normale du total des précipitations.
La dépression centrée sur l'Islande a déterminé
notre temps à la fin du mois de juillet jusqu'au 2 août.
Du 3 au 13, une crête anticyclonique s'est développée
amenant sur notre pays des courants maritimes qui sont devenus
continentaux à partir du 7. Du 14 au 25, un anticyclone
s'est développé sur la France et s'est déplacé
sur l'Europe orientale déterminant des courants continentaux.
Du 26 à la fin du mois, nous sommes repassés sous
l'influence de courants maritimes associés à une
zone de basse pression.
La prédominance des courants continentaux est à
l'origine d'un excès remarquable des températures.
Grâce à un très bon dégagement du ciel,
le total de la durée d'ensoleillement a été
largement excédentaire.
Source : " Bulletin mensuel ,
Observations climatologiques", Institut Royal de Météorologie.
Les conditions météorologiques étaient favorables
à la formation d'ozone. On remarque que les concentrations
en ozone sont les plus élevées pour la période
du 06/08/97 au 25/08/97, période où les courants
étaient d'origine continentale (l'air venant du continent
est généralement plus pollué que l'air d'origine
maritime).
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4.5.2. Normes pour la protection de la végétation
En 1997, on a enregistré quelques dépassements de
la norme à court terme pour la protection de la végétation
aux stations d'Engis et de Vezin (Tableau 33).
Si les dépassements à court terme (200 µg/m³
sur 1 h) furent relativement rares, le seuil des 65 µg/m³
sur 24 h fut, par contre, souvent dépassé (Tableau
34). Ces dépassements furent les plus nombreux au printemps,
avec un maximum durant le mois de mai et le nombre de dépassements
fut plus élevé en 1997 qu'en 1996.
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Mars | |||||||||
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Octobre | |||||||||
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Somme |
(a) mise en service le 13/08/97
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4.5.3. Evolution du nombre de dépassements
au cours des années
La Figure 48 reprend l'évolution pour les 10 dernières
années du nombre de dépassements pour les seuils
déjà cités (les dépassements sur 8
h sont calculés sur 3 périodes par jour). Il est
clair que les épisodes de forte concentration deviennent
plus fréquents. L'augmentation est particulièrement
visible pour le nombre de dépassements de la norme 24 h,
signe d'une pollution de fond croissante, alors que le nombre
d'épisodes dépassant 180 µg/m³ (1h)
dépend avant tout des conditions météorologiques
exceptionnelles. Cependant, ces pics se construisent sur une valeur
de background plus élevée et ont donc tendance à
survenir plus souvent.
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4.5.4. Répartition géographique
Sur la Carte 4, figure le nombre de dépassements pour les
différents seuils (les dépassements sur 8 h sont
calculés sur base de trois périodes par jour). Les
résultats relatifs à la station de Liège
(Parc de la Boverie) ne sont pas repris, car trop incomplets.
On constate que les dépassements des seuils sur 8 h et
sur 24 h sont plus nombreux dans les zones rurales que dans les
zones urbaines ou industrielles comme Charleroi ou Engis. Par
contre, les dépassements sur une heure sont plus nombreux
pour les stations de Vezin, d'Engis et d'Eupen. Ces stations sont
situées plus ou moins dans l'axe du sillon Sambre et Meuse,
sans toutefois être des stations urbaines. Ces différences
seront plus largement explicitées au paragraphe 4.7.1.