1.2. Atmosphère

L'atmosphère est la fine couche de gaz qui entourant notre planète est entraînée dans son mouvement de rotation. Les forces gravitationnelles (type de forces régissant le mouvement des planètes) l'empêchent de se disperser dans l'espace.

L'épaisseur de l'atmosphère est estimée à 500 km, elle est qualifiée de fine par rapport au rayon de la terre (6730 km). On peut considérer que plus de 99 % de sa masse est concentrée dans les 50 premiers km. Ceci est dû au fait qu'au fur et à mesure que l'on s'élève dans l'atmosphère, la pression diminue fortement.

Figure 1 : Variation de la température et de la pression en fonction de l'altitude

C'est pour la même raison que la composition de l'atmosphère varie avec l'altitude et que l'on observe un phénomène de ségrégation : les gaz les plus légers ont une tendance naturelle à s'élever et présentent donc des concentrations plus élevées en altitude qu'au sol.

Malgré ce phénomène, on peut cependant considérer que la composition de l'atmosphère est homogène, pour les composants majeurs, dans la première couche de 100 km. Elle est synthétisée au Tableau 1 pour les gaz.

L'air contient également des poussières, des aérosols ainsi que de l'eau sous diverses formes (eau, vapeur, glace).

Composants majeurs (%)
Azote (N2)78.09
Oxygène (O2) 20.95
Argon (Ar)0.93
Dioxyde de carbone (CO2) 0.033
Composants mineurs (ppm)
Néon (Ne)18
Hélium (He)5
Krypton (Kr)1
Xénon (Xe)0.09
Méthane (CH4) 1.5
Monoxyde de carbone (CO)0.1
Hydrogène (H2) 0.5
Protoxyde d'azote (N2O) 0.25

Tableau 1 : Composition de l'air

Il est erroné de croire que la composition de l'atmosphère est restée stable depuis les origines de la terre jusqu'à l'avènement de la société industrielle. Certes, on a pu remarquer, grâce à l'étude des bulles d'air emprisonnées dans les glaces de l'Antarctique, une augmentation notoire, allant jusqu'au doublement, depuis 250 ans, des concentrations de gaz tels que le CO2 et le méthane. L'importance de ce phénomène reste néanmoins très faible par rapport aux bouleversements qui se sont produits depuis les origines de la Terre.

En effet, il est généralement admis que l'atmosphère, à l'origine, était très différente de celle dans laquelle nous vivons et s'apparentait aux gaz émis par les éruptions volcaniques. Ainsi elle ne contenait probablement pas d'oxygène mais de l'eau, du dioxyde de carbone, de l'azote et du sulfure d'hydrogène. C'est à la suite du refroidissement de la terre que l'on a assisté à une condensation de la vapeur d'eau (produisant les océans). De plus, la concentration en CO2 a fortement diminué du fait de sa dissolution dans les océans et de sa fixation dans les sédiments. De ce fait, la vapeur et le CO2 sont devenus minoritaires par rapport à l'azote. Ensuite, avec l'apparition de formes de vie végétale, la photosynthèse a permis la formation de l'oxygène à partir du CO2.

On estime que ces phénomènes se sont déroulés pendant une période allant d'il y a 4 milliards d'année à 600 millions d'années, soit bien avant l'apparition de l'homme !

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1.2.1. Fonctions de l'atmosphère

L'atmosphère protège la terre et ses habitants de la chute de la plupart des météorites, du bombardement des particules cosmiques et de l'incidence des dangereux rayonnements solaires ultraviolets. Elle atténue les variations climatiques au niveau global par le déplacement des masses d'air. Elle participe à l'équilibre thermique de la terre par l'effet de serre. Elle apporte les éléments gazeux nécessaires à la vie. Enfin, elle participe aux échanges de matière et d'énergie entre les différents milieux terrestres (lithosphère, biosphère, océans, ruissellements de surface).

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1.2.1.1. Climat

Le climat, en un lieu donné, peut être défini comme la synthèse des conditions météorologiques régnant en cet endroit dans un rythme journalier et saisonnier. Cette synthèse est caractérisée par des statistiques, calculées sur plus d'une décennie, des éléments météorologiques (phénomènes atmosphériques qui caractérisent l'état du temps en un lieu et un instant donné).

L'atmosphère influence le climat tant au niveau global qu'au niveau local.

A l'échelle de la terre, deux éléments influencent la température moyenne (paramètre climatique) en surface : la quantité d'énergie solaire incidente et la composition de l'atmosphère, en particulier, en ce qui concerne les gaz et particules présentant un potentiel d'effet de serre important (voir point 1.2.2.3.). La circulation des masses d'air résulte d'un déséquilibre géographique du bilan thermique (apport solaire - perte par rayonnement infrarouge) entre l'équateur et les pôles. En effet, les régions tropicales reçoivent plus de chaleur solaire qu'elles n'en émettent sous forme infrarouge alors que la situation aux pôles est opposée. Ce phénomène induit une circulation des masses d'air froid depuis les pôles en direction de l'équateur et de masses d'air chaud en sens inverse. Dans la région des pôles, la dominante est la circulation de courants froids. Dans la région de l'équateur, la dominante est la circulation de courants chauds.

A l'échelle d'un pays comme le nôtre, les variations climatiques observées sont dues principalement aux effets du relief, de la continentalité et de la nature du sol.

L'influence du relief se marque sur la direction et la vitesse du vent, ainsi que sur l'ensoleillement du fait des différences de l'orientation des bassins versants. Pour la nature du sol, on note l'influence des variations du couvert végétal et de l'humidité du sol. Enfin, la continentalité se marque par une fluctuation plus importante des températures et une diminution des précipitations. En effet, les nuages se forment en particulier au-dessus des océans et les masses d'air, lorsqu'elles traversent des régions continentales, tendent à perdre une partie de plus en plus grande de l'eau transportée (nuages), de ce fait les précipitations sont de moins en moins importantes.

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1.2.1.2. Effet de serre

L'effet de serre est un processus physique naturel. Il s'apparente au phénomène rencontré lorsqu'un rayonnement solaire pénètre au travers d'une vitre dans un espace clos (serre, voiture, etc). Dans ce cas, le rayonnement solaire, dont les longueurs d'ondes sont courtes, traverse aisément la vitre, est absorbée par un milieu récepteur (objets, plantes, etc.) et réémis par ce milieu sous forme de rayonnements de grandes longueurs d'ondes auxquels la vitre est opaque (comme un mur l'est pour la lumière visible). Le rayonnement est en partie réfléchi et en partie absorbé par la vitre. L'énergie solaire est alors piégée dans cet espace clos et la température y augmente.

Le changement de longueur d'onde est dû au fait qu'un objet quelconque émet un rayonnement dont la longueur d'onde est fonction de sa température (proportionnel à l'inverse de la quatrième puissance de la température absolue 1/T4). Le soleil ayant une température d'environ 6.000° K et la terre de 288°K, les longueurs d'ondes sont très différentes.

L'effet de serre atmosphérique met en oeuvre les mêmes phénomènes, mais est quelque peu plus complexe.

Schématiquement, le rayonnement solaire incident (1) pénètre facilement jusqu'à la surface de la terre où il est absorbé (2), car l'atmosphère est relativement transparente pour les rayonnements de faibles longueurs d'ondes. Une partie assez faible du rayonnement solaire incident (1) est cependant dévié vers le vide interstellaire et une autre partie est absorbée sur le trajet.

La terre émet à son tour un rayonnement de grande longueur d'onde (3). L'atmosphère est très opaque à ce type de rayonnement, du fait de la présence de certains gaz ayant la particularité de l'absorber (vapeur d'eau, dioxyde de carbone, ozone, méthane, protoxyde d'azote, CFC etc.). Schématiquement, les couches atmosphériques absorbent le rayonnement et réémettent à leur tour un rayonnement infrarouge dont une partie descend vers la terre (5) et une partie s'éloigne dans l'espace. La température au sol est la résultante du rayonnement solaire absorbé (2) et du flux de rayonnement infrarouge descendant (5).

Figure 2 : Effet de serre

En réalité, les phénomènes d'absorption du rayonnement infrarouge et de réémission par les molécules de gaz absorbants se déroulent dans l'ensemble du volume de l'atmosphère. Cela signifie qu'un rayon partant de la terre va rencontrer une première molécule de gaz et être absorbé. Un rayonnement sera réémis par la molécule dans toutes les directions (comme le soleil émet dans toutes les directions de l'espace); ces rayons vont rencontrer d'autres molécules de gaz et le phénomène recommencera. C'est donc un genre de collision en chaîne qui se déroule dans l'atmosphère.

En l'absence de gaz absorbants pour les rayonnements infrarouges dans l'atmosphère, la température moyenne à la surface de la terre serait de -18°C au lieu des 15°C enregistrés actuellement. La différence, soit 33°C est attribuable à l'action de l'effet de serre dans les conditions actuelles de densité et de concentrations de notre atmosphère. Cela signifie que l'effet de serre est un phénomène utile sans lequel la vie sur terre serait très différente de ce que nous connaissons, voire même impossible, car les variations entre les températures diurnes et nocturnes seraient extrêmes si elles étaient influencées par la seule incidence d'énergie solaire (lumière).

Le danger relatif à cet effet de serre est, en réalité, sa variation. La concentration de certains gaz à effet de serre (GES) est en augmentation depuis le début de l'Ere industrielle et menace de perturber l'équilibre thermique global de la planète. L'augmentation de température conséquente serait d'environ quelques degrés mais aurait des conséquences très importantes sur l'étendue des glaces, le climat, les précipitations, etc. C'est pourquoi des programmes de réduction des GES sont élaborés par les instances internationales et nationales.

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1.2.1.3. Couche d'ozone et ozone troposphérique

L'ozone (O3) résulte de la recombinaison d'une molécule d'oxygène (O2) avec d'un atome d'oxygène (O) provenant du bris d'une tierce molécule.

Il est présent dans toute l'atmosphère à raison de quelques ppm (quelques molécules par millions de molécules des gaz constitutifs de l'air). Ces concentrations ne restent néanmoins pas constantes dans toute son épaisseur. Les niveaux les plus importants sont atteints dans la stratosphère (entre 10 et 50 km d'altitude). C'est pourquoi on parle d'ozone stratosphérique, par opposition à l'ozone troposphérique (entre 0 et 10 km d'altitude). Ce dernier se forme lors de périodes de fort ensoleillement, en présence de précurseurs tels que les oxydes d'azote et les composés organiques volatils.

Il s'agit du même composé, présentant le même ensemble de propriétés. Néanmoins, l'environnement étant différent, certaines propriétés sont " masquées " dans le cas de l'ozone troposphérique ou stratosphérique. Ainsi, vu l'absence de formes de vie dans les couches stratosphériques, les propriétés irritantes pour les yeux et les muqueuses ne sont pas mises en évidence!

Ozone stratosphérique

Dans cette couche de l'atmosphère, la réaction de formation de l'ozone est initiée par l'action brisante, sur une molécule d'oxygène, des radiations solaires UVC (UltraViolet : rayonnement lumineux de faibles longueurs d'ondes et très énergétiques, on parle des UVA, UVB et UVC qui sont les plus dangereux). Sa destruction, par l'action du même rayonnement UV, produit une molécule d'oxygène (O2) et un atome d'oxygène (O). Par la suite, ce dernier pourra de nouveau participer à la réaction de formation de l'ozone.

La présence importante d'ozone dans la couche allant de 10 à 50 km s'explique par la nécessité de disposer simultanément des deux composants de la réaction de formation. A une altitude plus élevée, l'oxygène se raréfie; à une altitude plus faible, les radiations UVC sont insuffisamment présentes.

Dans les couches élevées de l'atmosphère, les rayons UV sont donc présents en quantité et c'est leur " consommation " par les réactions précitées qui permet leur faible incidence à la surface de la terre. La couche d'ozone agit, à ce propos, comme un filtre. C'est la raison pour laquelle on parle de " bouclier " d'ozone contre les UV. Il s'agit là d'un bien grand mot car il est constitué d'une infime quantité de gaz. D'après les calculs, elle ne présenterait qu'une épaisseur de trois millimètres si tout l'ozone se trouvait rassemblé à la surface de la terre, dans les conditions de température et de pression y régnant habituellement. Lorsque les scientifiques parlent de la variation d'épaisseur de la couche d'ozone, ils utilisent ces mêmes artifices de calcul.

L'épaisseur de la couche d'ozone évolue naturellement dans l'espace et dans le temps. Ainsi, bien que la formation d'ozone se produise surtout à l'équateur, l'épaisseur est plus importante aux pôles grâce au phénomène de déplacement des masses d'air. A l'échelle d'une année, aux pôles, on observe une variation importante de cette épaisseur en raison de la stagnation des masses d'air pendant la période hivernale. Si la probabilité de former de l'ozone y est extrêmement faible par contre, sa destruction a toujours lieu. Elle est même facilitée par des phénomènes particuliers. De ce fait, la couche d'ozone se réduit de moitié au cours de cette période. C'est ce que les scientifiques appellent le trou dans la couche d'ozone! Heureusement, vers le mois de décembre, l'arrivée de masses d'air plus riches rétablit peu à peu les concentrations en ozone habituelles, pour atteindre un maximum dans le courant du printemps.

Différents facteurs peuvent influencer l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique. Certains sont naturels comme les éruptions volcaniques dont l'action est défavorable à la couche d'ozone et l'intensité de l'activité solaire pouvant jouer dans les deux sens. D'autres sont anthropiques (dus à l'action des humains), tels que l'augmentation de concentration en chlore et de ses dérivés tels que les CFC dans la stratosphère. Ces produits peuvent être mis en jeu dans des réactions de destruction de l'ozone. Ils influencent donc l'équilibre entre création et destruction de l'ozone, dans le sens d'une plus grande destruction, et par conséquent d'une diminution de sa concentration.

La diminution de la couche d'ozone est préjudiciable à la vie sur terre car elle serait accompagnée d'une augmentation de radiations UV. Divers phénomènes, dont les suivants, sont prévisibles tant au niveau des plantes que des humains et des animaux :

Ozone troposphérique

Dans la troposphère, la réaction de formation de l'ozone est initiée par l'action brisante des radiations solaires UVA ou UVB sur une molécule de dioxyde d'azote formant ainsi un atome d'oxygène et une molécule de monoxyde d'azote. En effet, il n'y a plus suffisamment de radiations UVC pour initier la réaction rencontrée dans la stratosphère.

La destruction de l'ozone est due à sa réaction avec le monoxyde d'azote pour reformer du dioxyde d'azote.

Dans une atmosphère non polluée, les réactions s'équilibrent et la concentration en ozone est faible.

En présence de pollution par les COVs (Composés Organiques Volatils) les NOX (oxydes d'azote) appelés tous deux les précurseurs, et de fortes radiations solaires (UVA et UVB), l'équilibre est rompu et on assiste à une augmentation de la concentration en ozone au sol.

C'est le phénomène de SMOG photochimique. Celui-ci est caractérisé par une diminution de la visibilité et par des atteintes aux humains, animaux, plantes et matériaux; de plus, il est une composante de l'acidification. En ce qui concerne la santé humaine, on observe des affections respiratoires, des irritations des muqueuses et des yeux. Certaines études tendent même à démontrer que la conjugaison de fortes chaleurs et de concentrations élevées en ozone a un effet non négligeable sur la mortalité.

Il est très difficile de juguler le phénomène, dès qu'il a démarré. Les seules actions efficaces consistent à diminuer, à long terme, la pollution pour les deux précurseurs. La complexité des réactions chimiques qui contribuent à la formation de l'ozone se reflète dans la difficulté à les limiter. La limitation à court terme des teneurs en précurseurs est, à cet égard, relativement inefficace et peut conduire à des résultats inverses de ceux recherchés. La diminution des épisodes de fortes concentrations d'ozone est un défi capital pour les autorités.

Les mélanges entre l'ozone stratosphérique et troposphérique sont habituellement marginaux. Il est donc erroné de croire que l'ozone troposphérique peut contribuer à apporter une solution à la diminution de l'épaisseur de la couche d'ozone. Par contre, il arrive que des courants descendants rapides apportent au sol depuis la stratosphère des quantités importantes d'ozone. Ce phénomène donne lieu à l'enregistrement de fortes concentrations d'ozone à des moments incongrus, par exemple la nuit, en hiver ou au printemps.

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