7. Composés organiques

7.1. Introduction

7.1.1. Généralités

Il existe une très grande variété de composés organiques, dont certains peuvent être détectés dans l'air. Ils peuvent provenir de sources naturelles (les forêts notamment) ou d'activités humaines. Certains sont volatils dans les conditions ambiantes, d'autres ne le sont pas et subsistent dans l'air à l'état solide dans les particules (comme composant majoritaire ou minoritaire de celles-ci). Certains sont persistants, ont une très grande durée de vie, d'autres pas. Certains sont inoffensifs pour la santé, d'autres ont des effets limités ou peuvent donner naissance à des produits plus dangereux, et enfin certains sont cancérogènes, mutagènes, voire tératogènes, et ce, même à dose infime (les micropolluants).

Ces considérations mettent en exergue la complexité de la surveillance de la pollution organique, encore accrue par les difficultés rencontrées lors du prélèvement de l'échantillon et lors de son analyse. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de disposer de plusieurs types de systèmes d'échantillonnage.

La Région wallonne dispose d'appareils, intégrés au Réseau Télémétrique, dosant en continu la somme des composés organiques et le méthane (et, par différence, les composés organiques volatils non-méthaniques). Il s'agit donc d'une mesure, intégrant l'ensemble des composés et ne permettant pas d'obtenir d'indication sur les différents composés présents.

Des études ont été conduites pour procéder à l'échantillonnage et à l'analyse qualitative et quantitative (des composés pris isolément) des composés organiques volatils (COVs) et des composés organiques persistants. Le système de mesure des composés organiques volatils est mis au point et doit être prochainement installé, de manière permanente, en différents points; il est à noter qu'il est déjà utilisé couramment lors d'études ponctuelles. L'analyse des composés organiques persistants demande à être encore approfondie.

A côté de ces systèmes d'échantillonnage, des campagnes de mesures ont été effectuées à l'aide de moniteurs permettant le dosage en continu du benzène et de ses dérivés (BTEXs). L'installation permanente de ce type de moniteur est d'ailleurs prévue.

Le méthane, qui est le plus simple des composés organiques, n'est pas un gaz toxique. Cependant, il contribue à l'effet de serre et, à ce titre, les concentrations mesurées dans l'environnement sont, depuis cette année, stockées dans les bases de données, afin de pouvoir disposer d'outils d'évaluation dans la lutte contre l'effet de serre. De plus, lors de campagnes locales, comme par exemple la surveillance de Centres d'Enfouissement Technique (C.E.T.), le méthane peut être utilisé comme traceur pour d'autres composés plus difficilement mesurables (odeurs).

Haut de page
Composés organiques
Menu général

7.1.2. Emissions

Les émissions wallonnes en méthane pour 1994 sont estimées à 222 592 T et se répartissent approximativement comme suit :

Combustion dans l'industrie de l'énergie et de transformation
0.05%
Combustion non-industrielle
1.57%
Combustion dans l'industrie manufacturière
0.37%
Procédés de production
0.46%
Extraction et distribution de carburants
5.75%
Transport routier
0.49%
Autres transports
0.01%
Traitement de déchets
40.04%
Agriculture et forêts
51.24%

Tableau 49 : Emissions de méthane en 1994

Les deux principales sources anthropiques sont très logiquement l'agriculture et le traitement des déchets, le méthane se formant par fermentation anaérobique de matières organiques. Les émissions de méthane, ces dernières années, sont en augmentation, ainsi, en 1990, les émissions étaient estimées à 214 841 T contre 225 383 T en 1995.

Les émissions wallonnes en Composés Organiques Volatils Non Méthaniques (COVNMs) pour 1994 sont estimées à 100.775 T et se répartissent approximativement comme suit :

Transformation d'énergie (électricité et chauffage urbain)
0.1 %
Combustions dans les secteurs résidentiel et tertiaire
4.2 %
Combustion dans l'industrie
0.8 %
Procédés de production
5.8 %
Extraction et distribution de carburants
3.7 %
Utilisation de solvants
22 %
Transport routier
39.9 %
Autres transports
4.2 %
Traitement de déchets
0.0 %
Agriculture et forêts
19.3 %
Nature
0.0 %

Tableau 50 : Emissions de COVNMs en 1994

Les émissions globales stagnent depuis 1990 (108 582 T).

Les émissions des COVNMs sont estimées globalement. Les pourcentages affichés ci-dessus ne reflètent pas l'impact d'un secteur particulier sur l'environnement ou la santé. A titre d'exemple, la composition des émissions dues au transport routier est différente de celle de l'utilisation de solvants.

Haut de page
Composés organiques
Menu général