2. Composés du soufre
Introduction
D'après la littérature scientifique, les principaux
polluants atmosphériques soufrés sont le dioxyde
de soufre (SO2), ainsi que le trioxyde de soufre (SO3),
et l'acide sulfurique (H2SO4), dont les
concentrations dans l'air peuvent être importantes lors
d'épisodes de SMOG d'hiver. On détecte également
des sulfates dans les retombées (pluies et poussières).
Dans ce chapitre, nous aborderons le cas du dioxyde de soufre
(SO2). Les effets de ces composés sur les retombées
acides seront envisagés par ailleurs.
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Le SO2 est principalement émis lors de la combustion
de combustibles fossiles. Ceci est dû à la présence
d'impuretés contenant du soufre dans les charbons, pétroles
et même les gaz. Lors de la combustion, ces composés
réagissent avec l'oxygène pour former du SO2
et, dans une très faible mesure, du SO3. Une
autre source d'émission de SO2 est la fabrication
industrielle d'acide sulfurique.
Les émissions globales de ces deux composés sont
estimées en considérant que l'ensemble des émissions
est constitué de SO2. En 1994, les émissions
wallonnes de SO2 sont estimées à 73.194
T et se répartissent approximativement comme suit :
Transformation d'énergie (électricité et chauffage urbain) | |
Combustions dans les secteurs résidentiel et tertiaire | |
Combustion dans l'industrie | |
Procédés de production | |
Extraction et distribution de carburants | |
Utilisation de solvants | |
Transport routier | |
Autres transports | |
Traitement de déchets | |
Agriculture et forêts | |
Nature |
Les émissions globales sont en nette diminution depuis
ces vingt dernières années; à titre d'exemple,
en 1990, elles étaient encore de 94.916
T.
Cette amélioration s'est opérée grâce
à l'utilisation de combustibles de plus en plus pauvres
en soufre et à l'introduction d'unités de désulfuration
en industrie.
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2.1.3. Transformations, interactions et transport
La majeure partie des produits soufrés sont émis
sous la forme de SO2. Celui-ci subit des transformations
dans l'air, suite à des réactions complexes, pour
donner naissance au SO3, à l'acide sulfurique
(H2SO4) et aux sulfates.
Ces composés peuvent être transportés sur
de très longues distances, néanmoins, comme ils
sont très solubles, ils peuvent être ramenés
au sol dans les précipitations. De plus, ils peuvent former
des particules submicroniques (de dimensions inférieures
au micron), par des mécanismes complexes, et augmenter
ainsi la charge en sulfates (sels obtenus par réaction
avec l'acide sulfurique) dans les particules et, dans une moindre
mesure, dans les retombées reçues au sol.
Ces composés présentent une action non négligeable
dans le mécanisme des pluies acides.
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Le dioxyde de soufre est tristement célèbre du fait
des graves épisodes de pollution observés. Le plus
célèbre est celui de Londres du 5 au 9 décembre
1952 pour lequel on suspecte qu'il a provoqué 4.000
décès prématurés. En Belgique, on
cite l'épisode de pollution d'Engis dans les années
30.
D'après la littérature scientifique (OMS) et en
particulier les données urbaines relatives à l'Europe,
les moyennes annuelles, qui se situaient entre 100 et 200 µg/m³,
sont aujourd'hui systématiquement en dessous du seuil des
100 µg/m³.
Les moyennes journalières peuvent encore atteindre 250
à 500 µg/m³.
Les pics de concentration sur de courtes périodes de temps
peuvent être d'environ 1.000
à 2.000 µg/m³ dans
les zones particulièrement polluées.
Dans les zones rurales, on enregistre des valeurs allant de 5
à 25 µg/m³.
Signalons encore que le niveau naturel du SO2 se situe
sous le seuil de 5 µg/m³.
Les concentrations enregistrées à l'intérieur
des bâtiments sont inférieures à celles du
dehors, en raison des réactions qui se produisent entre
le SO2 et le milieu ambiant (murs, etc.).
Les composés soufrés : SO2, SO3 et H2SO4 sont particulièrement irritants pour les muqueuses et les yeux. Le H2SO4 est très corrosif et provoque des nécroses des tissus vivants.
Une exposition à des concentrations de 1.500
mg/m³ pendant quelques minutes peut se révéler
mortelle. L'action se porte sur le système respiratoire.
Après une absorption dans le corps, le SO2 se
transforme en sulfates que l'on retrouve dans les urines.
En ce qui concerne les végétaux, outre l'action
des pluies acides, le SO2 peut provoquer de graves
atteintes aux feuilles (nécroses), et ce, pour des concentrations
plus faibles que celles dommageables pour l'humain (ordre de 5.000
µg/m³).
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2.1.5. Normes et valeurs
guides
La valeur guide OMS à court terme, considérant les
effets combinés du SO2 et des particules est
fixée à :
moyenne calculée sur 24 heures : SO2 125
µg/m³, associées à 125 µg/m³
de particules (mesurées par la méthode " black
smoke ").
La valeur guide OMS à long terme, considérant les
effets combinés du SO2 et des particules est
fixée à :
moyenne calculée sur 1 an : SO2 50 µg/m³,
associées à 50 µg/m³ de particules
(mesurées par la méthode " black smoke ").
Norme en vigueur en Région wallonne :
Période |
des Fumées Noires ( µg/m³ ) | ||||
Valeurs limites applicables aux médianes des valeurs moyennes quotidiennes | Année | ||||
Hiver (1.10 - 31.3) | |||||
| |||||
Valeurs limites applicables au percentile 98
des valeurs quotidiennes pour une année | |||||
| |||||
Médiane de valeurs quotidiennes (année) | |||||
Médiane des valeurs quotidiennes : hiver (1.10 - 31.3) | |||||
P98 des valeurs quotidiennes (année) |